mercredi 29 mai 2013

Le Petit Célinien - Lettre d'actualité n°42

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Le Petit Célinien - Lettre d'actualité n°42.
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Vient de paraître : Le territoire littéraire du Havre dans la première moitié du XXe siècle

Les Presses universitaires de Rouen et du Havre font paraître sous la direction de Sonia Anton Le territoire littéraire du Havre dans la première moitié du XXe siècle suivi de Raymond Queneau, Portrait littéraire du Havre. Ce livre étudie les représentations du Havre par plusieurs écrivains du XXe siècle. « Céline, d'un Havre l'autre : entre autofiction, transposition et imaginaire » est le titre de l'article consacré à Céline par Sonia Anton dans cet ouvrage collectif. Sonia Anton est Maître de conférences en littérature française, elle travaille plus spécialement sur les correspondances d'écrivains des XIXè et XXè siècles.

Présentation de l'éditeur
Ce livre étudie les représentations du Havre par plusieurs écrivains du XXe siècle et dessine les contours d’un « territoire littéraire » havrais.
Après avoir proposé des outils de lecture, empruntés notamment à la géocritique, qui permettent d’enrichir notre connaissance à la fois des oeuvres et du Havre, considérés dans une dynamique nouvelle, il entre dans le détail des représentations de la ville à travers les oeuvres de six auteurs, dans la genèse desquelles la ville a un rôle essentiel : Louis-Ferdinand Céline, pour lequel Le Havre est associé à la figure du grand-père paternel, Georges Limbour et Armand Salacrou, auteurs havrais, Jean Dubuffet, Michel Leiris, Jean-Paul Sartre enfin, qui a enraciné l’existentialisme au Havre. Des documents complètent le volume, dont la réédition d’un texte de Raymond Queneau paru dans une revue en 1954, Portrait littéraire du Havre.

Sonia ANTON (dir.), Le territoire littéraire du Havre dans la première moitié du XXe siècle, PURH, 2013. 

Disponible en librairie le 17 juin ou sur www.lcdpu.fr
Renseignements : 02 35 14 65 31
Courriel : purh@univ-rouen.fr

Le Bulletin célinien n°353 - Juin 2013

Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°353. Au sommaire : 

Marc Laudelout : Bloc-notes.
Pierre Assouline : Un roman peut-il servir de sources aux historiens ? Le cas Céline.
Jean-Pierre Dauphin : L’œuvre exige des soins scrupuleux [1967]
M. L. : Le Livre de Poche a 60 ans.
Éric Mazet : Gen Paul et Céline. La Bataille du Styx.
Frédéric Saenen : Céline « mi-Diogène mi-Roi Lear ».
Pierre Lalanne : Un colloque sur les pamphlets.
M. L. : Les lectures de Christopher Gérard et de Philippe d’Hugues.
 

Le Bulletin célinien, Bureau Saint-Lambert, B. P. 77, 1200 Bruxelles.
Courriel : celinebc@skynet.be.

Abonnement 1 an, 11 numéros : 55 €

> Consulter le sommaire des anciens numéros ici.



Bloc-notes
Il est temps de passer aux aveux : cela fait une quarantaine d’années que Céline me fascine. Au point de lui consacrer depuis quasi autant de temps le bulletin que vous avez entre les mains ¹.
J’apprends que la revue Études céliniennes a été créée parce que ses animateurs refusent précisément de « céder à la fascination que peuvent susciter Céline et son œuvre ». Et de revendiquer « une approche ouvertement critique, au sens étymologique et philosophique du terme ² ». Oserais-je l’écrire ? Le rôle que s’était assigné la Société des études céliniennes en 1976 me paraît davantage empreint de sérénité : « Réunir, en dehors de toutes passions politiques ou partisanes, tous ceux, lecteurs, chercheurs ou collectionneurs, qui s’intéressent à l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline, et favoriser par tous moyens la connaissance de celle-ci. ».
Les temps ont changé. Nous sommes à l’heure de la moraline. Il s’agit de faire preuve de la plus grande vigilance à l’égard de cet écrivain mort il y a plus d’un demi-siècle. Dans le précédent BC, j’évoquais cette célinienne se demandant, anxieuse, si le plaisir éprouvé à lire Céline n’est pas compromettant. Lors d’un récent colloque, des universitaires se sont gravement interrogé sur l’opportunité qu’il y avait de rééditer les pamphlets ³. Le fait qu’il s’agisse d’une édition critique due à un céliniste irréprochable n’a manifestement pas suffi à dissiper l’inquiétude de certains. Et tout indique que beaucoup ne partagent pas le point de vue de son meilleur biographe : « Céline, mieux que tout autre, savait qu’il n’avait pas voulu l’holocauste et qu’il n’en avait pas même été l’involontaire instrument 4. »
Quant à la revue Études céliniennes, il n’y aurait rien à en dire si elle n’était l’organe de la Société des études céliniennes. Quand son directeur émet des propos déplaisants à l’égard d’autres spécialistes de l’écrivain, parle-t-il en son nom propre ou engage-t-il la SEC ? Lorsqu’il daube sur un éditeur célinien « friand de notes de linge », on sait qui est visé 5. Ce persiflage n’a pas été avalisé par le comité de rédaction de la revue. Vétille. Mais quand l’édition critique de la correspondance à Albert Paraz y fait l’objet d’une recension délibérément suspicieuse 6, il en va différemment. L’organe de la S.E.C. est-il dans son rôle lorsqu’il laisse libre cours à ces petits jeux personnels ? C’est la question que peuvent se poser à bon droit les (autres) adhérents de cette société d’études 7.

Marc LAUDELOUT

1. Faut-il pour autant me qualifier d’« inconditionnel de Céline » ? Formule assurément périlleuse utilisée par Christine Sautermeister dans sa communication sur la réception critique de LFC au colloque « Céline à l’épreuve » (j’y étais) organisé en mai 2011 par l’Université de la Sorbonne nouvelle.
2. Isabelle Blondiaux, « Pourquoi lire Céline ? » in Céline et l’Allemagne (Actes du Dix-neuvième colloque internationalLouis-Ferdinand Céline), Société d’études céliniennes, 2013, p. 60.
3. « Les pamphlets de Céline : enjeux d’une réédition etbilan de la recherche », Congrès de l’Association francophone pour le savoir, Université Laval (Québec), 7-8 mai 2013. Voir l’article de Pierre Lalanne pp. 19-22.
4. François Gibault, préface à Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen, Gallimard, 1998. À comparer avec l’affirmation selon laquelle les pamphlets « préparèrent les esprits au processus d’extermination [sic] » (André Derval, L’Accueil critique de “Bagatelles pour un massacre, Éd. Écriture, 2010, p. 28).
5. Études céliniennes, n° 7, printemps 2012, p. 106. L’année précédente, la critique avait déjà été émise dans les mêmes termes : André Derval, « Bibliographie [L’Année Céline] », Le Magazine littéraire, n°505, février 2011, p. 83d.
6. Études céliniennes, n° 6, hiver 2010-2011, pp. 112-114.
7. Voir aussi David Alliot, « Foudres et flèches... » & Éric Mazet, « Haro sur Céline » in Spécial Céline,n° 9 (« La chasse à l’homme ! »), mai-juin-juillet 2013, pp. 9-42.

Échos céliniens...

> Presse :  La revue Les Années, bi-mensuel littéraire numérique, consacre son 33è numéro à Céline avec un article signé Kevin Dumont. A télécharger gratuitement sur http://revuelesannees.blogspot.fr/.

Édition : Chez Gallimard vient de paraître dans la collection des Cahiers de la NRF, La Nouvelle Revue Française, Les colloques du centenaire (Paris, Bourges, Caen), recueil de trente-neuf études consacrées à l'histoire de La Nouvelle Revue française depuis 1909. Au sommaire de ce volume figure un article d'André Derval, directeur de la revue Études céliniennes, « Céline et la NRF ». Commande possible sur Amazon.fr.

> Cinéma : En ouverture du film La Grande Bellezza (en français La grande beauté) sorti en France le 22 mai 2013 et sélectionné au Festival de Cannes, figure les premières lignes de Voyage au bout de la nuit« Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination. Toute le reste n'est que déceptions et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C'est un roman, rien qu'une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais. Et puis d'abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C'est de l'autre côté de la vie. » Un film réalisé par Paolo Sorrentino. Scénario et bande-annonce ici.

> Théâtre : Jean-François Balmer sera de retour sur scène avec l'adaptation de Nicolas Massadau de Voyage au bout de la nuit le 18 mars 2014 au Théâtre de l'Octogone de Pully en Suisse (www.theatre-octogone.ch) et du mardi 8 au samedi 12 avril 2014  au Théâtre du Gymnase de Marseille, 4 Rue du Théâtre-Français 13001 Marseille. Réservations : 08 2013 2013. www.lestheatres.net.


> Rencontre : Une soirée Céline, avec lecture et débat autour du Voyage, est prévue le 15 juin 2013 à Paris (Bar Le Refuge, 72 rue Lamarck; 18è ardt), avec Elise Lestermann (comédienne) et Yves Pagès (écrivain et éditeur). http://vitriolum.fr.

> Blog : Page-Turner, blog de critique littéraire hébergé sur le site du New Yorker, consacre une chronique à Céline : www.newyorker.com.

> Ebooks : une version numérique (pdf) de Voyage au bout de la nuit illustrée par Tardi est téléchargeable depuis le site www.bookddl.com

mardi 28 mai 2013

« Un curieux témoignage » - Journal de Genève - 7 janvier 1937


Paris, 4 janvier
(De notre correspondant)

Ces temps-ci il y a un certain nombre de gens qui découvrent le bolchévisme et constatent tout à coup ses méfaits. Il faut assurément les féliciter de voir que le régime auquel sont soumis les Russes est affreux et qu'on n'en peut guère imaginer de pire. Mais il est quelque peu absurde de leur attribuer un immense mérite parce qu'il reconnaissent enfin ce qu'ils auraient dû savoir depuis de nombreuses années et ce que seule leur partialité révolutionnaire les avait empêcher de remarquer. Je fais cependant exception de quelques hommes simples, comme ce syndicaliste du Nord qui, revenant de Russie, essaya de faire comprendre aux ouvriers français qu'ils ont tout à perdre à se mettre sous la coupe du communisme. Ceux-là, vivant dans un milieu où on les avait systématiquement dupés et ne disposant sans aucun doute d'aucun moyen pour se renseigner, ont droit à des félicitations.
On n'en saurait dire autant de M. André Gide, par exemple, qui était parfaitement en mesure d'être informé sans aller en Russie et qui, du reste, accompagne ses critiques de toutes espèces de restrictions favorables au système communiste lui-même. Il a été choqué par certains excès, mais il semble demeurer sympathique à la révolution bolchéviste. Probablement croit-il que du temps de Lénine tout était beau et bon au pays des Soviets. On le loue fort d'avoir présenté quelques remarques élémentaires sur des faits qui crèvent les yeux ; en somme, on le couvre de fleurs parce qu'il n'a pas dissimulé, par passion communiste ou par peur de ses amis communistes, ce qui l'a choqué dans les spectacles qu'il a eus sous les yeux. En revanche, personne ne fait remarquer que, dans le cas présent, M. Gide ne fait pas preuve d'une grande vigueur intellectuelle (ou morale) puisqu'il se refuse à tirer de ses observations la conclusion générale qu'elles appellent.
Cette condamnation du communisme (qui devrait être cette conclusion), on la trouve prononcée d'une façon parfaitement nette par un écrivain dont on ne l'aurait pas attendue, M. Louis-Ferdinand Céline. Tout le monde connait, au moins de nom, son Voyage au bout de la nuit, qui obtint le prix Goncourt [sic] et qui est l'ouvrage, au moins en apparence, le plus sombrement matérialiste qui ait été écrit depuis longtemps. Mort à midi [sic] a suivi, de la même tendance. Après avoir pris connaissance de sa Weltanschauung, comment aurait-on pu se figurer que le spectacle de la Russie soviétique le déterminerait à condamner avec une extraordinaire vigueur le communisme et par dessus le marché le matérialisme dans lequel il discerne la plus grande erreur des hommes ? C'est pourtant ce qu'il vient de faire dans un petit volume intitulé Mea culpa, (dans lequel les 27 pages consacrées au bolchévisme sont suivies d'une curieuse étude sur le médecin hongrois Semmelweis).
M. Céline ne perd pas son temps à noter des faits d'ordre secondaire : il va droit à l'essentiel. Dans un style particulier, qui, je dois le dire, n'a pas ma préférence, mais qui, dans le cas particulier, produit quelques effets assez forts, il s'adresse au prolétaire et lui trace un tableau du sort qu'il doit subir pour avoir voulu être libre et maître de tout à la manière communiste. Je note quelques passages :

Le programme du communisme ? Malgré les dénégations : entièrement matérialiste. Revendications d'une brute à l'usage des brutes...
Le communisme matérialiste, c'est la matière avant tout, et quand il s'agit de matière c'est jamais le meilleur qui triomphe, c'est toujours le plus cynique, le plus rusé, le plus brutal. Regardez donc dans cette URSS comme le pèze s'est vite requinqué ! Comme l'argent a retrouvé tout de suite sa tyrannie ! et au cube encore !
Là-bas, l'Homme se tape du concombre. Il est battu sur toute la ligne, il regarde passer « Commissaire » dans sa Packard pas très neuve. Il travaille, comme au régiment, pour la vie. La rue même faut pas qu'il abuse ! comme on le vide à la crosse !... Toute la Russie vit au dixième du budget normal, sauf Police, Propagande, Armée.
Voyez les nouveaux apôtres, Gras de bide et bien chantants ! Grande révolte ! Grosse Bataille, Petit Butin ! Avares contre Envieux !... Néotopazes, néo-Kremlin, néo-garces, néo-lénines, néo-jésus ! Ils étaient sévères au début. A présent, ils ont tout conquis ! (Ceux qui comprennent pas : on fusille)... L'âme maintenant c'est la « carte rouge »... Le prolétaire ? En « maison », lis mon journal ! Pas un autre ! Et mords la force de mes discours ! Surtout ne vas pas plus loin, vache ! Ou je te coupe la tête !

On notera, en passant, un éloge du christianisme :

La supériorité pratique des grandes religions chrétiennes, écrit M. Céline, c'est qu'elles doraient pas la pilule. Elles essayaient pas d'étourdir, elles cherchaient pas l'électeur. Elles saisissaient l'Homme au berceau et lui cassaient le morceau d'autor.

L'auteur approuve le christianisme d'avoir appris à l'homme que par lui-même il n'est rien. Mais, ajoute-t-il, il lui en expose. Il lui dit qu'il a un moyen de se faire pardonner.
C'est, dit M. Céline, de faire bonne mine à toutes les peines, épreuves, misères et tortures de ta brève ou longue existence. Dans la parfaite humilité. La vie, vache, n'est qu'une âpre épreuve. T'essouffle pas ! Cherche pas midi à quatorze heures ! Sauve ton âme, c'est déjà joli !
Est-ce que le tableau atroce, désespérant et, on doit le dire, horriblement répugnant que M. Céline a fait de l'existence humaine n'était pas, dans sa pensée, qu'une préface à autre chose ? Ce qu'il dit du christianisme et sa condamnation du matérialisme pourraient le faire croire. Dans tous les cas, soit à ce point de vue, soit en ce qui concerne le bolchévisme et le sort de ceux qui le subissent, cet opuscule est extrêmement curieux. Il porte en épigraphe ces mots : « Il me manque encore quelques haines. Je suis certain qu'elles existent. » Il est certain, en effet, que ce volume vaudra à son auteur la haine des communistes, d'autant plus que ceux-ci avaient cru pouvoir compter sur lui.

P.B.
Journal de Genève, 7 janvier 1937.


A lire :
> « Au bout de la nuit », Journal de Genève, 26 avril 1969
> « Céline pardonné », Journal de Genève, 13 juillet 1963
> « Cinq ans après », Gazette de Lausanne, 16 juillet 1966
> « Justice rendue à Céline », Journal de Genève, 8 décembre 1961
> « Céline a fini son tragique voyage », Journal de Genève, 5 juillet 1961
> « Un roman retrouvé de Louis-Ferdinand Céline », Journal de Genève, 2 mai 1964
> « Céline le grand imprécateur », Journal de Genève, 12 octobre 1991

lundi 27 mai 2013

« Voyage au bout de la nuit, d'un cauchemar l'autre » par Fr. VITOUX - Le Nouvel Obs. HS n°83

Le dernier hors-série du Nouvel Observateur (n°83 juin/juillet 2013) actuellement en kiosque, s'intéresse aux chefs-d'oeuvre de la littérature. Frédéric Vitoux nous offre un article sur Voyage au bout de la nuit : « Voyage au bout de la nuit, d'un cauchemar l'autre ». A télécharger ici :


dimanche 26 mai 2013

Pierre MONNIER : « L'art de Céline est tissé de finesse et de légèreté »

Pierre MONNIER
L'art de Céline est incontestablement robuste et fort. Il est pourtant tissé de finesse et de légèreté, voire de préciosité... Traits qui se retrouvent souvent dans sa conversation. Les tirades les plus violentes ou les plus féroces sont parsemées d'incidentes transparentes, frivoles, tout en dentelles... Il s'exprime alors en douceur et précise... « Je suis expert en ceci... » Après avoir annoncé l'apocalypse à tous les étages, il fredonne ironiquement des airs d'opérette... « Les cloches de Corneville »... « Voyez ceci... voyez cela... Comment trouvez-vous tout ça ? »

Pierre MONNIER, Ferdinand Furieux, L'âge d'homme, 1979.
Commande possible sur Amazon.fr.

A écouter :
> Le témoignage de Pierre Monnier (1991)

vendredi 24 mai 2013

Échos céliniens...

> Victor Vasarely (Pécs 1906 - Paris 1997) est  un artiste français d'origine hongroise. Après trois années d'études de médecine, il s'installe à Paris en 1932 comme artiste graphiste dans des agences publicitaires. C'est durant ces années qu'il réalisera cette affiche publicitaire pour un produit qui ne nous est pas totalement inconnu... puisque créé par Louis Destouches, la Basedowine. (cf. Céline et la pharmacie par Lucie Coignerai-Devillers).

> Colloque : Bernabé Wesley (Université de Montréal/CRIST) proposera une communication « La trilogie allemande de L-F. Céline, une oubliothèque de l’après-guerre » dans le cadre du colloque « Les douze travaux du texte. Au point de rencontre de la sociocritique et de l’ethnocritique » organisé à l'Université de Montréal les 3 & 4 juin 2013. www.site.sociocritique-crist.org.

> Conférence : Andrea Lombardi, Valentino Quintana et Alessio Tarani animeront une rencontre ce vendredi 24 mai 2013 sur le thème « Céline, voyage au bout de l'Apocalypse ». Tous les détails sur http://lf-celine.blogspot.fr/.

> Traductions (Italie, Hongrie, Pologne, Turquie) : les éditions italiennes Nuovo Equilibri ont ajouté à leur catalogue Céline in camicia bruna. Un « Voyage » immaginario, une traduction de l'essai de Hanns-Erich Kaminski Céline en chemise brune paru pour la première fois en 1938. En Hongrie, vient de paraître une traduction de Semmelweis aux éditions Kalligram. En Pologne, Voyage au bout de la nuit a été traduit par Hedemann Oskar pour les éditions Czuły Barbarzyńca et en Turquie a vu le jour une traduction des Entretiens avec le Professeur Y.

> Allemagne : Une lecture d'extraits de Reise ans Ende der Nacht (Voyage au bout de la nuit) en un coffret de 5 CD est sortie en 2008 en Allemagne. Lu par Felix von Manteuffel, Jens Harzer, Peter Fricke, Florian von Manteuffel, Rainer Bock, Katharina Marie Schubert, Stephan Bissmeier, Wolfgang Pregler, Marina Galic, Laura Maire, Julian Till Ostertag, Michele Tichawsky, Hans Kremer, Eva Gosciejewicz, Kornelia Boje, Felix Klare, Helmut Stange. Un court extrait est à écouter sur www.randomhouse.de. Durée 263 min., 29,95 €.

mercredi 22 mai 2013

Louis-Ferdinand CÉLINE : UN HOMME UNE VILLE (1984) [3 émissions]

Émissions réalisées par Jean Montalbetti dans la collection « Un homme, une ville ». Trois émissions diffusées en 1984 sur France Culture. Avec René HÉRON DE VILLEFOSSE, Philippe SOLLERS, Dominique ROLIN, Frédéric VITOUX, François GIBAULT. Lectures de Michel VITOLD et Philippe SOLLERS.

1 - « Ferdinand le démystificateur » (PARIS)
2 - « Destouches en fuite : une débâcle de style » (COPENHAGUE)
3 - « Un héraut convulsif de l'horreur moderne » (MEUDON).




Sur le sujet : Les souvenirs de Bente JOHANSEN-KARILD :
> Lucette à Sigmaringen (Le fond et la forme, 1971)
> Pélerinage à Klarskovgaard (Reportage de Bruno Léandri, Fluide Glacial, 2009)
> Eric MAZET & Pierre PECASTAING, Images d'exil. Louis-Ferdinand Céline 1945-1951 (Copenhague-Korsor), Du Lérot, 2004.

dimanche 19 mai 2013

Louis-Ferdinand CÉLINE : « J'ai perdu la danse du destin... »

Céline par Sam DILLEMANS (2008)
J'ai perdu la danse du destin, je me suis fourvoyé de figure, enroulé dans la fausse écharpe... [deux mots ill.] sous la lune, d'une crête à l'autre de Paris, sur l'Océan monstre on les voit qui se déchirent les buées, effritent, éparpillent, s'arrachent aux cheminées, sombrent, effacent. C'est ce qui va m'advenir... Ils vont m'arracher le corps et l'âme... J'ai dansé de travers. J'étais trop vieux, c'est une justice, j'ai plus entendu la musique... Lucette me le disait, et même Charmoise mon cher voisin. « Vous vous fourvoyez Ferdinand... » Fallait que je gigue sur la bonne flûte... un certain âge c'est difficile, on s'emberlifique de cadence... un petit contretemps patatrac... la vogue y est plus... il faut plus risquer... la corrida d'homme s'ouvre, ça sonne, je suis bon pour la mise à mort... C'est ma faute aussi j'ai fait le Jacques... Ils rigolent tous sur les gradins... c'est pourri de voyeurs les cités, le monde, l'univers... ça risque rien là sur leurs fesses, assis au soleil, à l'ombre... Si ça trépigne, clame, gesticule la multitude, houle, réclame l'orage, veut des arènes pleines de sang, des animaux à l'agonie qu'on traîne par les pattes, y a que ça qui les affriole, les jubile, les enrage au bonheur. J'aurais dû me douter moi qu'ai fait la guerre 14, déjà bien passé au hachis...

Louis-Ferdinand Céline, Maudits soupirs pour une autre fois, Gallimard, 1985.
Commande possible sur Amazon.fr.

vendredi 17 mai 2013

Invectives et violences verbales dans le discours littéraire (2007)

Les Presses de l'Université Laval (Canada) ont fait paraître en 2007, sous la direction de Marie-Hélène Larochelle, Invectives et violences verbales dans le discours littéraire, un volume qui rassemble les études de treize des chercheurs qui ont participé, en mai 2006, au colloque Invectives et violences verbales dans le discours littéraire à l'Université McGill, dans le cadre du 74è congrès de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS). Deux textes sont consacrés à Céline  « Le complot. Violence poétique et violence politique chez Céline » de David Décarie (Université de Moncton) et « Le texte célinien : l’invective dans de beaux draps ? » de Johanne Bénard (Université Queen’s).

Commande possible sur Amazon.fr. 

Sommaire détaillé 

Présentation de l'éditeur
Énergumène  ! Sapajou ! Vendu ! Mouchard ! Renégat ! Pirate ! Doryphore ! Moule à gaufres ! Salope ! Illuminé ! Bande de caves ! Morues ! Pouffiasses ! Cons ! Chameaucrates ! Écrivassiers ! Pseudo-poète médiocre et maniéré !
Voilà de quoi (se) traitent les auteurs de ce volume. C’est, en effet, aux foudres de l’invective, cette irruption de parole vive et violente, qu’on se mesure ici pour comprendre comment cette expression anime la littérature. Sur le plan du ressenti, la violence est une épreuve ; et sa forme littéraire, soit celle qui nous intéressera, rappelle ce sentiment selon des modalités intenses, témoins des qualités spectaculaires de la littérature. Sous le terme invective se rassemblent la lutte, le conflit, la querelle, systèmes de relations de la violence verbale dont les excès coagulent une définition chaotique et éminemment subjective. Aussi envisagerons-nous l’invective comme un phénomène fondateur d’une certaine tradition littéraire qui aspire à inventer le lecteur à travers des pages acerbes, virulentes, provocantes et obscènes. Littérature homicide et écriture meurtrière distinguent un pan du scriptural qui effraie encore la critique. Mais forts de la conviction que la fureur est aussi une structure de créativité, nous proposons d’affronter ces productions dont la monstruosité fait aussi la grandeur. Comprendre et interpréter l’invective comme une force, telle est la mission que se donne le présent ouvrage.
 

Marie-Hélène Larochelle
Marie-Hélène Larochelle est professeure adjointe à l’Université York. Elle est l’auteure de Poétique de l’invective romanesque, L’invectif chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme (Montréal, XYZ, coll. « Théorie et littérature », 2008).


Aussi disponible auprès de :

La Librairie du Québec
30, rue Gay Lussac
75005 PARIS
01 43 54 49 02

mardi 14 mai 2013

Échos céliniens...

> Vente aux enchères : La maison de ventes Alde mettra plusieurs pièces aux enchères le 31 mai 2013 à Paris (édition originale du Voyage et de L'Eglise avec envoi à Jean Ajalbert, éditions originales de Mort à crédit avec envoi de Céline au libraire Louis Tschann, etc...). www.alde.fr.

> Exposition : le dessinateur Tardi exposera du 15 mai au 8 juin 2013 à la galerie Oblique (17 rue Saint-Paul, Paris 4e). www.galerieoblique.fr.

> Suède : Le Svenska Dagbladet consacre un article à la nouvelle traduction suédoise de Voyage au bout de la nuit par Kristoffer Leandoer qui vient de paraître aux éditions Norstedts, suivi par le Aftonbladet du 2 mai 2013 : www.aftonbladet.se, et le Helsingborgs Dageblad du 12 mai : http://hd.se/.

> Iran : Une traduction de Nord par Mahmoud Soltanieh sera présente au 26è Salon international du livre de Téhéran. www.ibna.ir.

> Marseille et les écrivains est le thème traité par Rémi Duchêne dans L'Embarcadère des lettres qui vient de paraître chez Lattès. Cinq pages sont consacrées à Céline, que l'auteur cite dans une interview accordée au journal 20 minutes du 23 avril 2013 : « Mais ont-ils tous aimé Marseille ? - Non. Louis-Ferdinand Céline, par exemple, l'a détesté. Il n'a pas aimé sa pagaille, sa population mélangée, son incivisme. »

> Edition : Marc Lefrançois consacre une page à Céline dans ses Histoires insolites des écrivains et de la littérature (Ed. City) dans une rapide et approximative évocation de la vie de Céline.

> Madeleine Chapsal : Pendant 20 ans, elle a été la grande dame des lettres de L'Express. Aujoud'hui, elle ouvre ses tiroirs et met en vente des dizaines de correspondances avec des écrivains comme Sartre, Camus ou Prévert ou des photos en compagnie de Céline et Moravia. A découvrir en vidéo sur le site de L'Express : http://videos.lexpress.fr. 

Théâtre : l'adaptation de Voyage au bout de la nuit de Nicolas Massadau, interprété par Jean-François Balmer au théâtre de l'Oeuvre en 2012-2013, pré-sélectionnée pour le  "Prix des Théâtres" (qui remplace les Molières), n'a finalement pas reçu de récompense.

> Semmelweis : La Cause littéraire a publié le 20 avril dernier « Semmelweis, Louis-Ferdinand Céline », article de Didier Bazy : www.lacauselitteraire.fr.

> TV : Lorant Deutsch de nouveau contraint de se défendre devant le tribunal médiatique. Il était cette fois invité de Maïtena Biraben sur Canal + : http://telescoop.tv/.

mercredi 8 mai 2013

Le Petit Célinien - Lettre d'actualité n°41

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lundi 6 mai 2013

« D'un excellent voyage atlantique » : une photo inédite de Louis-Ferdinand CÉLINE !

Après la photo inédite sortie des archives du journal canadien La Presse, nous vous proposons aujourd'hui cette photo, sinon inédite du moins très rarement vue, publiée le 30 avril 2013 sur le site de Pierre Assouline, La République des livres. Cette photo est ornée de cette dédicace :

« A Raulin 
notre très aimable tyran d'un excellent voyage atlantique, 
Bien amicalement 
LF Céline »

Elle a donc probablement été réalisée sur le bateau menant Céline en Amérique du Nord dans les années 30...





Jardin d'hiver du paquebot "Ile de France"



















jeudi 2 mai 2013

« Céline historien ? Non » par Pierre ASSOULINE - L'Histoire (mai 2013)

Un roman peut-il servir de source à l'historien dès lors que son auteur a été témoin, sinon acteur, des événements ? La liste est longue, inépuisable même, de ces oeuvres de fiction inspirées par l'histoire en marche, que les historiens n'hésitent pas à citer dans leur bibliographie, d'Homère à Vassili Grossman en passant par le Malaparte de Kaputt et de La Peau et tant d'autres. Ils y trouvent des faits ou des choses vues, des noms ou des dates, l'air du temps ou la rumeur du monde, et avant tout une émeute de détails : ils avaient le plus souvent échappé aux mémorialistes ; or, pour les chercheurs, ils sont la cerise sur le gâteau. Ainsi de D'un château l'autre (1957) de Louis-Ferdinand Céline.

Fuyant la France de la Libération et de l'épuration qui lui promettait d'être pendu, l'écrivain emboîta le pas au gouvernement de Vichy, Pétain et Laval en tête, exilés contre leur gré par Hitler au château des Hohenzollern, dans le sud de l'Allemagne. Redevenu le Dr Destouches, il séjourna en ville de novembre 1944 à mars 1945 avant de fuir vers le Danemark. Il s'était fait exclusivement médecin des pauvres durant cette période, se dévouant pour près de 2 000 Français (pour la plupart collabos et miliciens en déroute avec leurs familles), n'écrivant pas et ne prenant aucune part à la vie politique. Le roman qu'il en tira par la suite est souvent cité comme source, et nombre d'extraits reproduits comme on le ferait de documents, sans véritable critique, dans la plupart des livres évoquant le moment français de Sigmaringen. De façon plus nuancée, Philip Watts, professeur de littérature française à Columbia, concluait dans nos colonnes (L'Histoire n° 363) que, malgré ses faiblesses et ses manques, D'un château l'autre restait un document précieux sur le sujet. Christine Sautermeister, spécialiste des rapports entre Céline et l'Allemagne, vient de lui consacrer une étude très complète (Louis-Ferdinand Céline à Sigmaringen, éditions Écriture). Elle s'y efforce de comparer ce que fut la fiction romanesque et la réalité historique ; car s'il est un écrivain avec qui il convient de faire la part tant de l'invention et de la licence poétique que du pur délire paranoïaque, c'est bien lui.

S'appuyant sur les archives locales, l'historienne de la littérature observe qu'il manipule la chronologie à son gré. Si les événements qu'il relate se sont vraiment produits dans la colonie française, ils ne sont pas rapportés à leur date mais dans un chaos et un arbitraire dictés par les nécessités de la dramatisation, de la satire et de son intérêt personnel.
Les descriptions que donne Céline de la misère des exilés sont hyperboliques ; les Allemands sont montrés comme viscéralement hostiles aux Français, ce qui ne correspond pas aux faits mais permet de flatter la germanophobie du lecteur français de la fin des années 1950 ; il se présente lui-même comme un homme lucide et sceptique, à rebours des fantasmes de reconquête de ses compagnons de fuite, un marginal politique à l'écart des puissants, taisant sa fréquentation assidue au château de Marcel Déat, comme en témoigne le propre Journal de guerre inédit du ministre du Travail ; il force le trait, exagère, en rajoute. Mais serait-il romancier et serait-il Céline s'il en était autrement ? Son roman, le plus souvent cité à l'état brut, revêt une dimension documentaire à condition d'être décodé et réinterprété. En ce cas, il est utile à l'historien, répond Christine Sautermeister.

Faut-il pour autant faire de D'un château l'autre une référence historique ? Pour saisir la folie de l'époque, certainement ; dans ce registre-là, il est même irremplaçable. Mais pour le reste... Un cas d'école valable pour tant d'autres époques, d'autres historiens et d'autres romans. 

Pierre ASSOULINE
L'Histoire n°387, mai 2013


Sur le sujet :
> « Céline historien ? » par Philip WATTS - Histoire n°363 (avril 2011)
> Christine SAUTERMEISTER, Céline à Sigmaringen, Écriture, 2013.