Déjà épuisées en France (Gallimard lance une réimpression), les Lettres de Céline dans la Pléiade sont dans le top 5 des meilleures ventes au Canada :Site entièrement consacré à Louis-Ferdinand Céline
Actualités & archives céliniennes
dimanche 31 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline best seller...
Déjà épuisées en France (Gallimard lance une réimpression), les Lettres de Céline dans la Pléiade sont dans le top 5 des meilleures ventes au Canada :vendredi 29 janvier 2010
La correspondance de Céline en Pléiade
Nonfiction.fr, 25/01/2009 : “Être de la Pléiade” est une des grandes obsessions littéraires des dernières années de Céline, “fameuse idée” qui lui vient dès 1956, et dont il sera question dans une bonne partie de ses lettres à Gaston Gallimard : “Les vieillards, vous le savez, ont leurs manies. Les miennes sont d’être publié dans La Pléiade.” C’est chose faite un an après sa mort, et parachevée par la parution de cette anthologie, qui rassemble 50 ans de correspondances, dont une partie inédite. Avec ce volume, la maison Gallimard met la dernière pierre à son entreprise de réédition des correspondances céliniennes . Céline aura pourtant donné du fil à retordre à ses fondateurs. S’il rend hommage à la NRF de l’avoir généreusement accueilli, c’est pour préciser entre parenthèses “avec 20 ans de retard”. La veille de sa mort, cet enragé menace Gallimard, s’il n’augmente pas les termes de son contrat, de louer un tracteur et de “défoncer la NRF”. Constamment persuadé d’être floué, il reproche à Gallimard de ne pas faire assez de publicité pour ses livres, de ne pas le remercier pour sa dédicace dans Féerie pour une autre fois, de ne pas répondre assez vite à ses lettres, mais trouve en celui-ci un interlocuteur à sa mesure, qui ne se laisse nullement démonter par ses lettres les plus déchaînées : “Vraiment Céline, vous m’étonnez, en vous lisant j’ai cru lire du Jarry.”Il faut dire que le monde littéraire n’a jamais eu les faveurs de Céline. Au fil de ses lettres, il balance, à droite à gauche, ces “petites vacheries acidulées” dont il a le secret. La littérature est “cette grande partouze des vanités” dans laquelle les éditeurs, “parasites goulus”, les prix littéraires, “crise de grande canaillerie”, les “confrères”, vaniteux et jaloux, “Si tu veux voir les pires abrutis d’un pays, demande à voir les écrivains” écrit-il à Milton Hindus, sont l’objet d’une détestation particulière. Céline, “la première vache du pré Denoël”, “le cheval courageux qui a tiré toute sa cargaison de navets”, serait la proie de toutes les jalousies depuis la sortie du Voyage : son entrée trop éclatante en littérature fait de lui “la bête à abattre”.
Ça commençait plutôt bien, pourtant : aux antipodes du héros de Mort à Crédit, ses lettres d’enfance envoyées à ses parents lors de ses séjours linguistiques en Angleterre et en Allemagne, dressent le portrait d’un fils aimant et attentionné, qui apprend le piano et le violon “avec ardeur”, remercie ses parents pour les sacrifices qu’ils font pour lui, et compte les jours qui le séparent de leurs retrouvailles. On est étonné par l’autorité qui se dégage de ces lettres, où Destouches multiplie descriptions caustiques et adresses sentencieuses. À 15 ans, alors que sa tante Joséphine est sur le point de mourir, il recommande à sa mère de soutenir son oncle “En un mot, puisque tout espoir est perdu, cherche à lui préparer une autre vie plutôt que de le consoler de la présente.” L’appareil critique est attentif à repérer les motifs qui nourriront la future œuvre célinienne, y compris les plus prosaïques : les pardessus, les cols de chemise, l’abcès de la mère, le cresson, et surtout la traversée de la Manche, ancêtre de l’épique traversée en mer de Mort à Crédit. Second temps, le front, “spectacle d’horreurs”, “odyssée lamentable”, qui met en scène Céline en soldat courageux et patriote, récompensé de la médaille militaire, bien différent du Bardamu du Voyage. Le souvenir de la guerre apparaît dans la correspondance avec Joseph Garcin, autre ancien combattant de 14, comme le déclencheur de l’écriture, rempart à l’oubli, résistance à la dislocation des choses : “Vous le savez mon vieux, sur la Meuse et dans le Nord et au Cameroun j’ai bien vu cet effilochage atroce, gens et bêtes et loi et principes, tout au limon, un énorme enlisement – je n’oublie pas. Mon délire part de là.”
Les lettres des années 1930, et la diversité des interlocuteurs avec lesquelles elles sont échangées, constituent autant d’éclairages sur l’itinéraire intellectuel de Céline. Hantise de la décadence, ultrapessimisme mais aussi anti-intellectualisme de plus en plus forcené, antisémitisme larvé jusqu’en 1935, obsessionnel et proliférant dans toutes les correspondances à partir de 1936, en sont les traits les plus saillants. “Je suis ici l’ennemi numéro un des Juifs” se félicite Céline après la parution de Bagatelles pour un massacre, ce qui rend ses tentatives de justification d’après guerre assez dérisoires. Ces années sont également celles de la mise en place d’une figure d’ouvrier des lettres, Céline s’appliquant, comme il le fera toute sa vie, à désamorcer tous les clichés romantiques de la création littéraire : “Cette sorte d’état second, joie créatrice soi-disant ! Quelle merde !” Écrire, c’est avant tout “gagner du pèze”, pour “se tirer d’embarras matériels”. Les termes d’œuvre, et même de manuscrit sont écartés, au profit d’un vocable plus prosaïque : “blot”, “ours”, “machin”, “monstre”. Céline, qui signait ses lettres d’Afrique “des Touches”, se réclame à présent du peuple. Intéressante à ce titre la comparaison entre les lettres à Joseph Garcin, aventurier un peu voyou, proxénète à ses heures uni à Céline par les souvenirs de 14 et une “camaraderie de bordel” et à Élie Faure, jusqu’à leur rupture en 1935. “Vous êtes au nerf – vous accrochez la vie, comme moi vous êtes curieux, vous savez le prix des choses, vous n’êtes pas allé au lycée commun.” écrit-il au premier en 1933, et dans une de ses dernières lettres à Faure : “Vous ne savez pas ce que je sais. Vous avez été au lycée.” Ce rejet du lycée, de la culture scolaire, est lié à une conception de l’écriture du côté du nerf, de la viande, de la fibre, qui, débarrassée des médiations savantes, puise dans l’émotion directe, poétique à laquelle se greffe la problématique antisémite : pour Céline, Proust écrit “tarabiscoté” parce qu’il est juif, et encombré d’un trop-plein de médiations culturelles .
Autre période où l’épistolier se montre particulièrement prolifique : les années d’exil au Danemark. La plainte, et son revers, l’agression, forment la véritable toile de fond de la correspondance. En 1945, il commente ainsi son sort, alors que Le Monde a publié dès avril 1945 les premiers témoignages des rescapés des camps nazis : “Je crois que rien d’aussi monstrueux aucun fanatisme aussi enragé ne se soit jamais abattu sur une sorte d’hommes, ni juifs, ni chrétiens, ni communards n’ont connu une unanimité d’Hallali aussi impeccable.” Le ton est donné : l’Histoire est passée au filtre des récits délirants, des haines obsessionnelles qui font de Céline une victime sacrificielle, aux prises avec une “ménagerie de monstres” déchaînés. Son séjour au Danemark est transfiguré en un tableau qui tient à la fois de Shakespeare, de Breughel, et d’Ensor : La Baltique : “La Baltique est pas regardable. La Sépulcrale je l’appelle et les bateaux rares, des cercueils, les voiles : des crêpes.” Staegersallee, où il a logé : “C’est le nid, le repaire, la taverne des sorcières maléficieuses” ; Karen Jensen, qui l’a hébergé : “une sorcière de Macbeth, en plus pillarde, canaille”. Korsor, où il habite trois ans, “une sévérité de mœurs et de paroles et d’allure à faire crever 36 Calvins”.Les correspondances sont également l’espace où s’élabore bien avant les Entretiens avec le professeur Y, un art poétique “égrené en images” . Images connues du “métro émotif” ou du “bâton tordu”, mais aussi images de l’écriture en “forêt tropicale”, pleine de lianes à abattre, en château à extirper d’une “sorte de gangue de brume et de fatras”, en “statue enfouie dans la glaise” à nettoyer, déblayer. À certains privilégiés, Céline expose les éléments maîtres de sa poétique : le rendu émotif, “Je sais bien l’émotion avec les mots, je ne lui laisse pas le temps de s’habiller en phrase”, la musique, la danse, demandant à son traducteur de respecter “le rythme dansant du texte”, “toujours au bord de la mort, ne pas tomber dedans”. On retrouve dans ces lettres tout ce qui fait le génie du style célinien, dans une version brute, impulsive, surexcitée – on sait que Céline, s’il était conscient de la valeur de sa correspondance, ne retravaillait pratiquement pas ses lettres. C’est encore lui qui parle le mieux du célèbre style Céline. Dans une lettre à la NRF de 1949, il expose ainsi ses ambitions littéraires : “rendre la prose française plus sensible, raidie, voltairisée, pétante, cravacheuse et méchante”, “style surtendu”, composé de “menues surprises”, d’infimes torsions de la langue, et d’une superposition aussi savante qu’instinctive des registres les plus divers.
Car Céline sait faire toutes les voix, et c’est pourquoi malgré la monotonie de ses plaintes et de ses colères, il lasse rarement son lecteur : il parle tantôt comme un moraliste du XVIIe siècle, égrenant sentences pascaliennes et aphorismes de son cru, tantôt comme un maquereau. Sur l’amour, par exemple, ce “bouquin que nous achetons tous à un moment de notre vie”. Non que ce soit un sujet sur lequel il convient de discourir : “Le sexe dure trois secondes. On en écrit pendant trois siècles – Quelle histoire !” Mais quand Marie Canavaggia, sa secrétaire et l’une de ses principales correspondantes, commet le tort de s’aventurer sur un terrain sentimental, Céline s’il se prétend retiré des affaires, tient à rappeler une fois pour toutes qu’il est de l’“école Cascade”, et oppose aux sentiments “accessoires et froufrouteurs” de Marie son propre idéal de santé et sa vigueur de ton. “La vie est trop courte pour se torturer d’abstinences idiotes et les hommes organisent les privations et les tortures avec trop de zèle pour que j’y ajoute des rosaires ! et des rosières ! Foutre Dieu non ! Seulement la force manque ! Les femmes ont des réserves sensuelles ‘tropicales’ ne l’oubliez pas, les plus prudes, les plus réservées et les plus piaffants lovelaces ne sont à leurs côtés jamais que de miteux velléitaires.” On est quasiment dans du Laclos quand elle lui demande de lui retourner ses lettres et qu’il s’exécute, maussade. “Ramassez toute cette brocaille !” intime-t-il à la malheureuse.
La variété des registres produit des effets comiques, parfois involontaires. Le 7 février 1935, Céline envoie deux lettres, la première, assez élégiaque, à Karen Jensen, une amie danoise : “Poésie d’abord Karen, et poésie c’est continuité d’une histoire qui va si possible de l’enfance à la mort”. L’autre à son traducteur, John Marks, en prévision d’un voyage à Londres : “Préparez-moi, mon vieux, un cul bien anglais pour ce séjour.” À travers ces lettres, c’est un vaste spectacle à plusieurs voix qui est mis en scène, où le tragique côtoie bien souvent le grotesque. La guerre est une “ignoble tragédie”, son procès une comédie où son avocat se prend pour une actrice, et Céline lui-même tantôt clown, tantôt “vieil acrobate vieillard qui remonte au trapèze”, quand au Danemark, il se remet à écrire, tantôt moraliste observateur de ce spectacle des vanités.
Ces correspondances constituent à la fois un observatoire de choix sur le parcours de Céline et la genèse des romans, et par la virtuosité du style, une pièce même de l’œuvre célinienne. L’appareil critique est particulièrement riche et éclairant, même si une notice présentant les principales figures de cette galerie de correspondants aurait pu apporter plus de commodité à une lecture souvent complexe. “Serrer au plus près l’énigme Céline”, comme le propose Henri Godard dans sa préface, n’est pas pour autant l’élucider. 1936 constitue le seuil à partir duquel un noyau obscur, harangues antisémites et paranoïa galopante, résiste à toute logique. Il y a l’amertume du Goncourt raté et de la mauvaise réception de Mort à Crédit. Il y a aussi que la pulsion, la violence forment le carburant de l’écriture romanesque, et pas seulement des pamphlets. Autoproclamé écrivain de la haine, Céline s’est cependant toujours refusé à reconnaître ce à quoi l’expression des siennes l’a amené à participer
Camille KOSKAS
Louis-Ferdinand Céline, Lettres, Gallimard Pléiade, 2009.
Le Petit Célinien
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Louis-Ferdinand Céline aux enchères
Le jeudi 21 janvier 2010 s'est vendu à Paris, salle Rossini, un des 45 exemplaires sur velin de Hollande, non coupé, de "NORD" (Gallimard - 1960) 6.200 € (l'estimation était de 1 500 à 2 000 €).Au cours de la même vente, un des 85 exemplaires sur velin pur fil de "MORT A CREDIT" (Denoël et Steele - 1936) a été emporté pour 4.000 € (estimation 3 000 à 4 000€).
Le résultat des autres ventes concernant Céline sont à consulter sur Auction.fr. Lot 160 à 166.
Merci GS
jeudi 28 janvier 2010
Vient de paraître : L'Année Céline 2008
L'Année Céline, revue d'actualité célinienne fait paraître son dernier volume. Au sommaire : TEXTES DE CÉLINE
Cahiers de prison Lettres à Roger Nimier, René Charasse, Marcel Aymé, Georges Geoffroy, Marcel Sauvage, José David, Pascaline et Paul Marteau, etc.
DOCUMENTS
Francis Vareddes (1894-1927)
Une invention thérapeutique de Louis Destouches : le cornet anti-acouphènes (1923)
Alfred Pizella dédicaces et dossier de presse Céline dans la revue Bec et ongles (1933)
Cinq articles danois (1949-1951)
ÉTUDES
Remarques sur la dislocation dans Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit
Relevé des lettres mentionnées dans l'œuvre de Céline
BIBLIOPHILIE
CHRONIQUES
Bibliographie critique
Adaptations et mises en scène, expositions, iconographie
Échos et mentions Céline à l'étranger.
L'Année Céline 2008, Ed. Du Lérot, 2009.
www.editionsdulerot.fr
mercredi 27 janvier 2010
La ville de Meudon se souvient de Louis-Ferdinand Céline... (2)
Le magazine de la ville de Meudon, Chloroville, revient sur son article de décembre dernier où il était fait allusion à Louis-Ferdinand Céline :"Céline a vécu à Meudon. Il y est enterré. Le passage le concernant, dans un article que nous avons consacré aux cimetières, a suscité des réactions de la part de plusieurs lecteurs meudonnais trop d'honneurs faits à un antisémite avéré pour les uns, manque de considération pour la qualité d'écriture selon d'autres. La vie et l'œuvre de Louis Ferdinand Destouches dit Céline,qui a signé aussi bien des chefs d'œuvres de la littérature française que des pamphlets racistes d'une rare violence, sont une énième preuve de la complexité de la nature humaine, capabledu meilleur comme du pire. Près de 50 ans après sa mort, l'évocation même du nom de cet auteur n'en finit pas de déclencher les polémiques."
mardi 26 janvier 2010
Un manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline présenté demain à Rouen
Paris-Normandie.fr, 26/01/2009 : INEDIT. Un manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline sera présenté demain à l'occasion d'un débat sur l'auteur.Mea Culpa. Le titre du pamphlet, écrit au crayon à papier, se détache en lettres majuscules. Au-dessous, les premières lignes de l'œuvre, formées à l'encre noire, sont raturées, entourées, reflétant tout le travail et l'acharnement de l'écrivain. Cette page est la première des trente-trois feuillets qui composent le manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline. Cette pièce unique, propriété d'un collectionneur privé, sera exposée à l'occasion d'une conférence demain au restaurant Le Vieux Carré (lire ci-dessous).
Pour accéder aux pages noircies par la plume même de Céline - Destouches de son nom civil - il faut d'abord délivrer le manuscrit de sa pochette, tourner la couverture de maroquin - œuvre du relieur rouennais Patrick Loutrel - pour enfin admirer les fins carrés de papier montés sur onglet. Tant de précautions sont utiles car l'ouvrage présenté est d'autant plus exceptionnel qu'il s'agit du seul exemplaire connu de Mea Culpa. « Ce manuscrit est un premier jet, assure le propriétaire. Entre celui-ci et la version éditée en 1937 chez Denoël et Steele, il y a eu plusieurs corrections et modifications. Des passages ont été supprimés, d'autres ont été rajoutés. Mais les manuscrits intermédiaires n'ont pas été retrouvés. »
Mea Culpa est le premier pamphlet de Louis-Ferdinand Céline. L'auteur et médecin l'a rédigé en 1936, bien après le succès de Voyage au bout de la nuit, de retour d'un séjour en URSS. Le texte est une virulente critique du communisme, mais ne véhicule pas de pensées antisémites, comme ce sera le cas des trois pamphlets suivants, jamais réédités depuis. Les passages qui ont été corrigés ou supprimés ne touchent pas aux idées - « Céline n'était pas du genre à s'autocensurer, il disait ce qu'il avait à dire » - mais visent la perfection dans l'écriture. « Le style était une obsession chez lui. Il recherchait l'esthétique plus que tout, assure Elisabeth Brunet, libraire au Chat Ganté et organisatrice du rendez-vous de demain. D'ailleurs, il reprochera beaucoup aux critiques de trop s'attacher aux propos et au contenu, plus qu'à son écriture. »
Une écriture qui surgit du manuscrit, brute, pure, sans fioritures, et qui permet d'apprécier réellement la prose au-delà de la personnalité de l'auteur.
Céline Bruet
Le Vieux Carré
34 rue Ganterie
76000 Rouen
à 18h15
lundi 25 janvier 2010
Rouen : un manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline
Paris-Normandie.com, 25/01/2009 : Le manuscrit original de Mea Culpa, écrit par Louis-Ferdinand Céline, sera présenté à Rouen mercredi 27 janvier, à 18 h 15 au restaurant Le Vieux carré rue Ganterie. Ce pamphlet, rédigé en 1936 à la suite d'un séjour en URSS, est une critique virulente du communisme. Le manuscrit de 33 pages, relié par un professionnel rouennais, appartient désormais à un collectionneur privé. Lors de la conférence de mercredi, le public rencontrera Henri Godard, spécialiste de Louis-Ferdinand Céline qui a signé la préface de ses Lettres, éditées il y a peu dans la collection La Pléiade. Plus d'infos dans notre édition Grand Rouen du mardi 26 janvier.Le Petit Célinien n°34
Le Petit Célinien n°34:Épuisé
Le numéro 2,50€ par paiement sécurisé Paypal (colonne de droite) sur notre site. Précisez le numéro souhaité et votre adresse mail.
Le Petit Célinien n°34 - Semaine du 25 janvier 2010.
Au sommaire:
- Fêtes et jeux de massacre chez LF Céline (II)
- LF Céline (portrait 1914)
- Céline? "De quel désastre obscur" (P. Assouline)
- Lectures
samedi 23 janvier 2010
Lecture de lettres de Louis-Ferdinand Céline à Gaillac
La compagnie Ivan Morane propose les Goût’lettres : 5 goûters-lectures, un dimanche par mois, d’octobre à mars, au Théâtre Antonin Artaud.Dimanches 24 janvier 2010 à 17h
Lettres de Louis-Ferdinand Céline à sa secrétaire Marie Canavaggia. Extraits de leur correspondance 1945 – 1960.
Renseignements :
Compagnie Ivan Morane
Tél. : 05 63 41 48 03 / 06 32 44 42 08
compagnie.ivan.morane@orange.fr
Théâtre Antonin Artaud : 2, impasse Toulouse-Lautrec 81600- Gaillac
vendredi 22 janvier 2010
Un polar autour de Louis-Ferdinand Céline avant l'été ?
L'Express.fr, 21/01/2010 : Début 2010, à Paris, se lance à grands frais une nouvelle maison d'édition, L'Editeur. Qui sont ces audacieux?
Voilà bien longtemps qu'un éditeur français ne s'était lancé avec tant de faste. Hier soir, à deux pas du Parc Monceau, dans ce quartier où l'on croise plus d'avocats et d'ambassadeurs que de romanciers, une nouvelle maison est née. Son nom : L'éditeur, tout simplement. A sa tête, Olivier Bardolle, un self-made-man venu de l'univers du cinéma, où il a fait fortune (notamment dans la vente d'espaces publicitaires destinés aux bandes-annonces). L'homme n'est pas tout à fait un nouveau venu dans l'univers du livre : auteur de plusieurs ouvrages (dont un consacré à Houellebecq), il a été associé à Jean-Claude Gawsewitch, notamment dans L'Esprit des Péninsules et Balland. Voulant se lancer en solo, il avait d'abord pensé racheter Ramsay, mais a finalement dû y renoncer. D'où ce nom un peu incongru: L'Editeur...
Autour de petits fours et d'un champagne servi généreusement, on pouvait donc déambuler dans de vastes et luxueux bureaux décorés de tentures rouges, de grands bouquets et de tableaux champêtres, entre lesquels on croisait François Cérésa, Alain Paucard ou David Alliot. "C'est une maison d'édition ou un lupanar ?", feignait de s'interroger Eric Naulleau.
Une maison d'édition, Eric. Avec pour directeur éditorial Emile Brami. Romancier (chez Fayard), grand célinien –on lui doit une excellente biographie de l'auteur de Voyage -, esprit curieux, Brami sera entouré de plusieurs "apporteurs d'idées" extérieurs. On parle par exemple d'Antoine de Baecque –présent hier soir- pour l'univers du cinéma, qui devrait constituer, avec la mode et la littérature générale, l'un des trois piliers de la maison.
L'Editeur se donne un peu de temps avant de lancer ses premiers titres. Deux romans –dont un polar autour de Louis-Ferdinand Céline - sortiront peut-être avant l'été, mais c'est à la rentrée de septembre que la maison d'Olivier Bardolle fera vraiment son entrée dans les librairies. On peut déjà annoncer un Dictionnaire des injures littéraires, par Pierre Chalmin. Et d'autres projets seraient sur le point d'être signés.
Voilà bien longtemps qu'un éditeur français ne s'était lancé avec tant de faste. Hier soir, à deux pas du Parc Monceau, dans ce quartier où l'on croise plus d'avocats et d'ambassadeurs que de romanciers, une nouvelle maison est née. Son nom : L'éditeur, tout simplement. A sa tête, Olivier Bardolle, un self-made-man venu de l'univers du cinéma, où il a fait fortune (notamment dans la vente d'espaces publicitaires destinés aux bandes-annonces). L'homme n'est pas tout à fait un nouveau venu dans l'univers du livre : auteur de plusieurs ouvrages (dont un consacré à Houellebecq), il a été associé à Jean-Claude Gawsewitch, notamment dans L'Esprit des Péninsules et Balland. Voulant se lancer en solo, il avait d'abord pensé racheter Ramsay, mais a finalement dû y renoncer. D'où ce nom un peu incongru: L'Editeur...
Autour de petits fours et d'un champagne servi généreusement, on pouvait donc déambuler dans de vastes et luxueux bureaux décorés de tentures rouges, de grands bouquets et de tableaux champêtres, entre lesquels on croisait François Cérésa, Alain Paucard ou David Alliot. "C'est une maison d'édition ou un lupanar ?", feignait de s'interroger Eric Naulleau.
Une maison d'édition, Eric. Avec pour directeur éditorial Emile Brami. Romancier (chez Fayard), grand célinien –on lui doit une excellente biographie de l'auteur de Voyage -, esprit curieux, Brami sera entouré de plusieurs "apporteurs d'idées" extérieurs. On parle par exemple d'Antoine de Baecque –présent hier soir- pour l'univers du cinéma, qui devrait constituer, avec la mode et la littérature générale, l'un des trois piliers de la maison.
L'Editeur se donne un peu de temps avant de lancer ses premiers titres. Deux romans –dont un polar autour de Louis-Ferdinand Céline - sortiront peut-être avant l'été, mais c'est à la rentrée de septembre que la maison d'Olivier Bardolle fera vraiment son entrée dans les librairies. On peut déjà annoncer un Dictionnaire des injures littéraires, par Pierre Chalmin. Et d'autres projets seraient sur le point d'être signés.
Louis-Ferdinand Céline dans la Pléiade : déjà épuisé !
L'Express confirme aujourd'hui l'information que l'on vous annonçait il y a quelques jours :"Fait rarissime, le premier tirage 12 000 exemplaires - des Lettres, de Louis-Ferdinand Céline, parues à la mi-novembre à la Pléiade, est déjà quasi épuisé. Gallimard lance la réimpression." Source
mercredi 20 janvier 2010
Louis-Ferdinand CÉLINE : « un lieu, un destin » (2010)
Documentaire "Céline à Meudon" (52m) proposé par le conseil général des Hauts-de-Seine dans le cadre de sa série "Un lieu, un destin" :
Personnage ô combien, et à raison, controversé et dérangeant, Céline est malgré tout un talent des Hauts‑de‑Seine. Courbevoie où il naît, Clichy où il exerce, Meudon où il se réfugie et meurt. Ce film nous le montre tel qu’il est, entre génie et folie, grâce à des témoignages de valeur, des entretiens télévisés avec Louis Pauwels ou Pierre Dumayet, des photos de Doisneau et Cartier‑Bresson.
Patrick Devedjian
Ministre auprès du Premier ministre,
chargé de la mise en oeuvre du plan de relance
Président du Conseil général des Hauts-de-Seine
Personnage ô combien, et à raison, controversé et dérangeant, Céline est malgré tout un talent des Hauts‑de‑Seine. Courbevoie où il naît, Clichy où il exerce, Meudon où il se réfugie et meurt. Ce film nous le montre tel qu’il est, entre génie et folie, grâce à des témoignages de valeur, des entretiens télévisés avec Louis Pauwels ou Pierre Dumayet, des photos de Doisneau et Cartier‑Bresson.
Patrick Devedjian
Ministre auprès du Premier ministre,
chargé de la mise en oeuvre du plan de relance
Président du Conseil général des Hauts-de-Seine
Louis-Ferdinand Céline à l'honneur dans les Hauts-de-Seine
Après la ville de Meudon, le conseil général des Hauts-de-Seine rend hommage à son illustre administré...« C’est un moyen de montrer l’incroyable diversité culturelle et de talents d’un département pas toujours très bien cerné. » Jean-Louis Rémilleux, producteur des émissions « Vu du ciel » et « Secrets d’histoire » sur France 2, vient de diriger la réalisation de la collection « Un lieu, un destin ».
De la magnificence disparue du château de Saint-Cloud, bâti par Philippe d’Orléans, à l’ennui du « foutu pavillon » qui abrita le dernier exil de Louis-Ferdinand Céline à Meudon, en passant par les rêves abrités du mécène Albert Kahn dans ses jardins de Boulogne-Billancourt, cette série documentaire retrace en dix portraits de personnages célèbres l’histoire des Hauts-de-Seine (92). Images d’archives, interview d’historiens et reconstitution d’époque donnent chair à des lieux parfois oubliés du patrimoine du département.
« Il y a ici une concentration de talents, note le producteur. Le choix des personnages n’a pas été facile. Certains, comme Corot ou Chateaubriand, s’imposaient. Pour les autres, nous avons voulu montrer toutes les facettes des Hauts-de-Seine et réaliser un voyage au travers des époques. »
Produite et réalisée par le conseil général des Hauts-de-Seine, cette série documentaire est accessible en deux versions, de 52 et 26 minutes, pour pouvoir être présentée à un public le plus large possible. Les coffrets ont été envoyés dans les établissements scolaires, les bibliothèques et médiathèques du département. Ils sont également visibles sur le site www.vallee-culture.fr. « Pour beaucoup, Châtenay-Malabry ou Sceaux ne sont que des extensions du Grand Paris, reprend Jean-Louis Rémilleux. Renforcer la connaissance des lieux et de leur héritage permettra peut-être de renforcer aussi les liens entre les gens. »
Tiphaine RÉTO
A partir du mois prochain, le coffret de dix DVD sera vendu 45 € dans les musées départementaux. Chaque DVD sera mis en vente à 12 €.
Source : 20 Minutes Paris du 20/01/2010.
Merci à Michel Toussaint.
L.-F. Céline : "Je ne voudrais pas mourir sans avoir transposé tout ce que j'ai dû subir des êtres et des choses"
Ce qui m'affecte c'est d'avoir à m'occuper de choses qui ne sont pas transposées ni transposables si ce n'est qu'après des années, bien des années. Je ne voudrais pas mourir sans avoir transposé tout ce que j'ai dû subir des êtres et des choses.Louis-Ferdinand Céline, lettres à Lucienne Delforge, 26 août 1935.
mardi 19 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline au théâtre : "Nuit d'Amérique" du 17 au 28 février 2010
Chromos compagnie présente Nuit d'Amérique d'après les chapitres américains du "Voyage au bout de la nuit" de Louis-Ferdinand Céline.Théâtre du temps, 9 rue du Morvan, Paris 11è. Métro Voltaire.
Du 17 au 28 février 2010. 20h30 / 17h dimanche.
Informations : chromoscompagnie@yahoo.fr, 01 43 55 10 88.
Synopsis : Bardamu débarque pauvre et fiévreux au pays du travail à la chaîne et du dieu Dollar.
Version scénique / Mise en scène : Julien Bal
Avec : Guillaume Paulette ( Bardamu)
Valentina Sanges (Molly)
Giulio Serafini (Le groom, le joueur de Base Ball qui danse au bordel)
Julien Ratel (Flora, l'infirmier, Bébert)
Renaud Amalbert (Pierrot)
David Augerot (Marcel, Robinson)
Musique : Paul Anka
Lumières : Renaud Amalbert
Décor : Lightcorner
Notes de mise en scène, extrait : ... Pour raconter la coulée de Bardamu aux US, nous refusions d'emblée tout théâtre de narration, du souvenir par la voix, du sommeil. Nous voulions faire de ce texte du désarroi un théâtre de la joie et du nerf. Il fallait alors injecter dans les dialogues certains passages narratifs, faire de ce roman une suite d'échanges, traduire ces chapitres en théâtre. Si toute traduction est une négociation serrée entre l'oeuvre de départ et la langue d'atterrissage, nous avons joué de cet espace trouble qui parfois s'annule, parfois s'ouvre, entre le Bardamu secret de l'oeuvre et le Bardamu qui sait dire dans l'instant ce qu'il ressent du monde.
De cet effort est né notre second spectacle célinien (Après les "Entretiens avec le Professeur Y." en 2007) "Nuit d'Amérique".
Une troisième version scénique, dans un an, fermera ce cycle "New-York, Detroit, Meudon" par des instants de "D'un Château l'autre".
Ici, en cette "Nuit d'Amérique", des figures perturbent le parcours de Bardamu (Molly, Pierrot, Robinson, Marcel et Flora (l'Eglise), Lola, L'infirmier, le groom, le joueur de Base Ball). La nuit, les fantômes rendent hommage au rien du tout de derrière le ciel, Molly console Bardamu qui fuira un dimanche (un gloomy sunday). Nous le retrouvons, le Ferdine, pour finir, à Meudon, vers 1950, au lendemain du décès de Madame Bérenge. Et puis voilà. Et puis tant pis...
lundi 18 janvier 2010
Le Petit Célinien n°33
Le Petit Célinien n°33 :Épuisé
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Le Petit Célinien n°33 - Semaine du 18 janvier 2010.
Au sommaire:
- Fêtes et jeux de massacre chez LF Céline (I)
- LF Céline (portrait)
- Les gros livres à Ferdinand...
- "Lettres" de Céline, comment Céline devint Céline (Le Monde des Livres, 17/12/2009)
- Bukowski : "Céline, le plus grand écrivain depuis 2000 ans"
- Lectures
dimanche 17 janvier 2010
Les impéccables frégates de Céline
Le Monde.fr, 4/12/2009 : Au cas où l'événement vous aurait échappé, sachez que La Première Nuit, le nouveau roman de Marc Lévy, vient de sortir aux éditions Robert Laffont. Si vous hésitez à vous le procurer, allez voir la bande-annonce du livre sur Internet. Elle n'a rien à envier aux plus grosses productions cinématographiques américaines. Sachez aussi que la version papier du roman sera doublée d'une version numérique. 15,99 euros sur le Reader de Sony, contre 21 euros en librairie. Au plus tard en janvier, une version iPhone sera, elle aussi, disponible.Coïncidence ? Quinze jours avant la sortie de ce roman, paraissait au Journal officiel un décret - le N° 2009-1393 - relatif aux missions et à l'organisation du ministère de la culture et de la communication. Ce texte officialise la disparition de la direction du livre et de la lecture et son remplacement par une direction générale des médias et des industries culturelles. Cette nouvelle entité "définit, met en oeuvre et évalue la politique de l'Etat en faveur du développement et du pluralisme des médias, de l'industrie publicitaire, de l'ensemble des services de communication au public par voie électronique, de l'industrie phonographique, du livre et de la lecture et de l'économie culturelle"... Interrogé par Les Inrockuptibles, Paul Otchakovsky-Laurens, le directeur des éditions POL, regrette : "Peut-être cela fonctionnera-t-il aussi bien qu'avant, mais c'est le symbole qui m'affecte. Le fait que le livre soit absorbé dans un ensemble qui comprenne la publicité, la communication..." Opinion partagée par Olivier Rubinstein, le patron de Denoël : "C'est le symbole d'un changement d'époque important : le livre, qui reste, parmi les "produits" culturels, le plus important économiquement, devient un produit comme un autre. J'ai l'impression que le papier est de plus en plus marginalisé, que ça va devenir un produit "chic" pour une minorité éclairée."
Allez savoir pourquoi, l'évocation de ce changement d'époque me fait penser à Louis-Ferdinand Céline dont un volume de Lettres vient de paraître dans "La Pléiade". L'auteur de Voyage au bout de la nuit apportait une extrême minutie à chacun de ses romans. "Il n'est pas de petits détails qui peuvent me lasser ! JE LES VEUX TOUS ! LA MOINDRE VIRGULE ME PASSIONNE", écrivait-il en 1936 à Marie Canavaggia, sa secrétaire. En 1949, au moment de la réédition de Voyage, il avertit : "Je tiens à la correction absolue des textes (...). Je me crève moi en scrupules de labeur (...). Mes textes sont très ardus, pleins d'embûches, ce ne sont pas les merdeux correcteurs d'imprimerie qui s'en tirent ! (...). Je suis un ouvrier, je ne fais pas de pâtés sur la plage, j'amuse pas les enfants. Je fais des travaux publics sérieux." Et encore : "Je suis un artisan maniaque. Mes frégates ont le monde entier contre elles, elles doivent sortir impeccables des jetées." Une autre époque.
Franck Nouchi
samedi 16 janvier 2010
Céline, Garcin, Sollers...
Le Choc du mois, Janvier 2010 : Quel plumitif n'a pas son opinion arrêté sur Céline ? Des pseudo-filiations aux hommages féconds, chaque mois découvre de nouveaux commentateurs. Deux exemples parmi d'autres.Deux bouquins Éditions de L'Écriture, octobre 2009, commençons par les Lettres à Joseph Garcin (1929-1938) réunies et présentées par Pierre Lainé... 129 pages. Superbe...
D'abord c'est du Céline, le type dont dix lignes vous en donnent déjà pour vos 15,95 euros TTC, ce qu'a compris depuis longtemps l'avisé Brami, responsable de la collection. Vingt-huit lettres à Garcin, honorable gérant de bordels, engagé volontaire en 14, blessé, un type «près de l'os », pas un bourge élevé en lycée, papa des aciéries et maman qui reçoit à cinq heures... Dois-je vous faire un dessin, le Bardamu et lui se comprenaient comme gros cochons, gros filous... Pas les avoir connus ça assombrit ma Ricoré ce matin... Les potes de la bande se faisaient descendre à Londres, bastos dans le buffet, glissaient rue Blondel, le crâne éclaté sans qu'il y eût plaque et fleurs séchées quand j'y traînais un peu plus tard...
Ensuite le travail de Pierre Lainé est au poil, il est costaud, il a fouillé, il ne juge pas... Fouiller, toujours sensationnel avec le Ferdinand, toujours mine d'or, toujours archéologie – il faut dire aujourd'hui archéo – Vous ramassez à poignées ce qu'il est allé chercher au bout du bout, Quinine et Sanogyl, Clichy et Bambola, Stalingrad et New-York, cuisses, entrecuisses jeunesse pas carte senior...
Ne pas juger, là c'est le point fort, l'essentiel. Ceux qui jugent Céline, j'allais écrire « sont des salauds » ce serait une faute, agressif, trop vague, contre productif... Gens emportés morale et routine, qui commettent une erreur de parallaxe, se laissent à la haine habillée de « logique », « morale », « raison »... La haine, normal, la faute « mécanique », intellectuelle, pas bien... Ne jugez pas, c'est pas moi qui le dis... Une balle dans la tête ça aurait évité pas mal de toutes ces conneries et c'est pas fini... Personne a osé. Tant mieux.
Donc le truc à lire, vous pouvez l'acheter... L'autre, pas pareil, inutile même de le voler... Il s'agit de Sollers – Céline, même éditeur, 14,95 euros – 108 pages.Lui, il juge, pire il explique, il essaye, il se plante grave, exemples clairs, je cite: «... son biologisme – c'est ainsi qu'il faudrait définir son racisme – me paraissait en total désaccord avec son génie d'écrivain...» Propos consternant pour ce que l'on peut en entrevoir, entraver auraient dit Garcin, Gen et Mahé... Quel rapport entre «génie d'écrivain» et «morale»? Tragiquement obscur ou tragiquement clair... La morale, c'est pas marrant, c'est papa, c'est maman, l'épouse, le curé, Monsieur le Maire... Vous voyez de l'art dans cette équipe façon Domenech? Le «génie», pour ce qu'on peut en percevoir, c'est la bonde lâchée, cage ouverte, boulot et maîtrise, liberté, impossible à mettre en disserte avec plan, «valeurs», «savoir-vivre»... De toute façon Céline est bien davantage qu'un «simple» génial écrivain... Il porte dans les brumes de Pigalle et Klarskovmachin la houppelande de sang et de merde d'une espèce qu'on ose même pas regarder en face, la nôtre. Dos au mur il s'est vite sapé pour le bal des maudits. Harlequins, c'est bien aussi, moins de cors aux pieds, La Veillée des Chaumières, plus de dragées, Martial ou pas.
Mais le Professeur S... se raccroche aux branches, assène: «... il faut commencer par dire que Voyage au bout de la nuit est un chef d'oeuvre ». Effectivement... Apprenez cette phrase par coeur pour les dîners parisiens avec le poil de soufre qui ajouté à la disparition de la cravate et une barbe de trois jours vous ouvrira les guibolles de ces dames ou le grimpant de ces messieurs pour les mecs en pointe...
Un dernier route et je ne suis que page 10: «Mea Culpa, pamphlet publié à son retour d'URSS, à mon avis essentiel pour comprendre la suite de la trajectoire de Céline.» Effectivement, notre voyageur parti boulotter ses droits d'auteur au pays d'Elsa et Loulou a tout compris douze ans avant le procès Kravchenko, Palais de Justice de Paris pollué par des staliniens gibier de Légion d'Honneur. Il avait écrit : «La vérité n'est plus d'époque» . Il aimait prévoir... Ce n'est pas lui qui contesterait que nez sur le truc et mains dans le cambouis, je suis poli, sont nécessaires mais, Professeur Philippe, à quarante-deux ans, il a alors déjà fait quasiment le tour du monde des saloperies humaines... Vous vous trompez, remettons la question à l'endroit: «Inné» et «acquis», ses collections de bagages impedimenta divers lui ont tout fait piger illico ce qu'il savait... Son guide avait un si joli nom... Stalingrad, au bistrot, à l'hôtel, dans la rue, sur la tronche des gens, les nuages, les soviétiques nuages, partout le plomb, le flic, la mort... Gide avait senti comme un désagrément pour ses délicatesses dans l'oeil des jeunes porteurs à la gare... Grand chien truffier, c'est dire... Quant à Barbusse il y est carrément mort, vraiment le type qui ne fait pas de concessions... C'est comme ça qu'on les aime les littérateurs, mains calleuses, stupre Forts des Halles et Montmartre, pas les gandins du Flore, porte-cigarette, huit euros le chocolat... je sais, attaque facile.
Céline, ton œil mobile, ta main impitoyable vont donner dans les siècles à manger et à boire à beaucoup de monde. Bienfaiteur de l'Humanité, avoue que tu l'as cherché... Non, tu veux pas avouer? Décidément tu changeras jamais.
Bernard Gasco
>>> Céline, Lettres à Joseph Garcin, Éditions de l'Archipel, 2009.
>>> Philippe Sollers, Céline, Éditions de l'Archipel, 2009.
Louis-Ferdinand Céline au théâtre : "Nuit d'Amérique" du 17 au 28 février 2010
Du 17 février au 28 février 2010. 20h30 du mercredi au samedi. 17h00 dimanche. Théâtre du temps, 9 rue du Morvan, 75011, Paris, Métro Voltaire. 01 43 55 10 88.
Mise en scène : Julien Bal
Avec : Valentina Sanges, Guillaume Paulette, Clément Carabédian, Julien Ratel, Giulio Serafini, Renaud Amalbert.
"Bardamu débarque pauvre et fiévreux au pays du travail à la chaîne et du dieu Dollar..."
Mise en scène : Julien Bal
Avec : Valentina Sanges, Guillaume Paulette, Clément Carabédian, Julien Ratel, Giulio Serafini, Renaud Amalbert.
"Bardamu débarque pauvre et fiévreux au pays du travail à la chaîne et du dieu Dollar..."
vendredi 15 janvier 2010
Céline, "piqué mais d’un immense talent"
La Libre Belgique, 21/12/2009 : Ses lettres élucident-elles l’énigme de son génie verbal et de son racisme ? L’intérêt pour ses romans majeurs survit au temps, aux modes, aux polémiques.Impossible de lire Céline sans éprouver des sentiments mêlés d’admiration et de répulsion à l’égard d’une œuvre tantôt si sensible, tantôt si insensible au malheur des hommes. Si "Voyage au bout de la nuit" (1932) apparaît de plus en plus comme une œuvre capitale de la littérature française du XXe siècle, avec "A la recherche du temps perdu", son auteur s’est laissé envahir ensuite par un délire raciste ahurissant. Dont témoignent "Bagatelles pour un massacre", "L’Ecole des cadavres" et "Les Beaux Draps", toujours interdits de réimpression par sa veuve, âgée de 96 ans, qui craignant la polémique, souhaite mourir en paix. Ensuite, ils finiront par rejoindre le reste de l’œuvre dans la Bibliothèque de la Pléiade où paraît aujourd’hui un copieux choix de lettres.
Henri Godard, qui sait tout de Céline dont il a établi les quatre précédents volumes parus dans la Pléiade, estime que sa correspondance peut, mieux que les romans, aider à serrer de plus près l’énigme qu’il résume d’une phrase parfaite : "De quel désastre obscur faut-il que son œuvre nous parvienne, pour contenir, à côté de tant de pages qui répondent à l’idée que nous nous faisons d’une littérature pour notre temps, tant d’autres qui sont la négation même du lien que la création littéraire cherche à établir entre les hommes ?" Autrement dit, son antisémitisme qui, de latent, modéré, partagé par d’innombrables Français, a littéralement explosé à l’arrivée de Léon Blum à la tête du gouvernement de Front populaire en 1936. Parasité par de fumeuses théories biologiques, il s’était convaincu que l’internationale juive pousserait à une nouvelle guerre.
Or, il avait été confronté à vingt ans à l’horreur boueuse, absurde, sanglante de la guerre de 1914-18, et en était revenu pacifiste. "Voyage" en témoigne. Aussi quelle surprise de découvrir à travers les lettres de ses jeunes années un enfant affectueux et respectueux de ses parents, conscient des sacrifices financiers qu’ils consentent pour l’envoyer en stage linguistique en Allemagne et en Angleterre afin de le préparer à une carrière commerciale. Eux-mêmes, lui petit employé, elle commerçante du Passage Choiseul à Paris, le chouchoutent, et se font même un sang d’encre pendant son service militaire. Mobilisé en 1914, leur fiston tient les propos patriotiques les plus conventionnels et ne décrit les horreurs de la guerre que pour mieux s’exhorter à écraser l’ennemi de la façon la plus impitoyable. Tout le contraire, donc, de ce qu’il écrira dans le "Voyage" !
La plupart des lettres du présent volume ont déjà paru ci et là, leur réunion dans un ordre chronologique permet toutefois de mieux accompagner Céline de 1907 (il a treize ans) à sa mort en 1961. Elles éclairent ses relations avec les femmes aimées, dont l’écrivaine anversoise Evelyne Pollet, avec son éditeur d’origine liégeoise Robert Denoël, avec des écrivains ou critiques littéraires, tels Brasillach, Rebatet, Robert Poulet Roger Nimier. Pour le détail de sa vie, voir la biographie d’un ton très juste d’Yves Buin.
En juin 1944, Céline s’enfuit à Baden Baden avec sa femme Lucette et son chat Bébert; rejoint, après quelques pérégrinations, les Français de la Collaboration à Sigmaringen; passe au Danemark, où il restera six ans, dont trois en prison, et où, râlant et geignant, il se défend contre les accusations de collaboration dont on l’accable en France, laquelle réclame son extradition que le Danemark refuse : il n’a ni écrit dans les journaux ni parlé à la radio, il n’a occupé aucun poste, il n’a dénoncé personne, ses livres étaient interdits par les Nazis en Allemagne, etc. En 1948, il proclame son revirement à l’égard des Juifs : "Imaginez qu’ils me sont devenus sympathiques depuis que j’ai vu les Aryens à l’œuvre [ ] Ah j’étais fait pour m’entendre avec les Youtres. Eux seuls sont curieux, mystiques messianiques à ma manière" (lettre à Albert Paraz).
Son avocat danois, Thorvald Mikkelsen, me semble avoir défini Céline de la plus juste façon dans une lettre à un ami : "Tu sais que cet homme est un antisémite virulent et, de façon générale, un anti-tout, mais je veux néanmoins l’aider Nous le devons non seulement à notre pays mais aussi à cet écrivain en réalité complètement piqué mais d’un immense talent".
Complètement piqué mais d’un immense talent, Céline aura publié en 1932 un livre tournant dans la littérature du XXe siècle : "Voyage au bout de la nuit" dont Bernanos écrivit : "M. Céline scandalise. A ceci, rien à dire, puisque Dieu l’a visiblement fait pour cela. Car il y a scandale et scandale. Le plus redoutable de tous, celui qui coûte encore le plus de sang et de larmes à notre espèce, c’est de lui masquer sa misère". Aujourd’hui, Paul Yonnet, auteur d’ouvrages savants dans la Bibliothèque des sciences humaines de Gallimard, lui fait écho : "Le Voyage est un grand livre sur les pauvres, la vie des pauvres, la vie pas toujours tragique mais douloureuse, remplie de peines et de plus ou moins grandes indignités, des pauvres".
Et parce qu’il a été bouleversé par ce roman à quinze ans, il a conçu un passionnant "Testament de Céline", qui le confronte à Zola, Gide, France, Maurras, Bernanos, Malraux, Nerval, et d’autres, pour parvenir à cette conclusion : inscrit dans la tradition avec laquelle il rompt, Céline apparaît comme un écrivain fécondant avec ardeur les héritages.
De son côté, Philippe Destruel offre une étude thématique de l’imaginaire anthropologique chez Céline : pornographie et somatique, logorrhée et silence, scientisme et anti-progressisme, anti-humanisme, etc.
Jacques FRANCK
Le Petit Célinien
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Céline. Lettres (1907-1961)
Engagé dans l’armée, Céline (1894-1961) écrit à ses parents des lettres affectueuses. En 1917, il commet selon ses propres termes une nouvelle acceptée par Henri de Régnier. Les années trente l’accaparent, ses correspondants se diversifient depuis la publication du Voyage et de Mort à crédit, des lettres courtes, des longues lettres, des cartes postales, parfois en anglais, des inquiétudes concernant les traductions du Voyage, des soucis d’argent, des problèmes de santé, des liaisons, des déménagements, des fidélités et des amis qui tournent casaque au moment de l’épuration. En 1944, on le retrouve à Sigmaringen. Il distille son venin dans sa correspondance dès son retour en France en 1951. « Je me révèle épistolier sur le tard, dans le sens quantitatif. » Sa correspondance prend des allures de plaidoyer. Il tempête, devient irascible, trépigne, se montre grossier, sarcastique. Ses épanchements, ses tournures tendres, il les réserve à son carré de fidèles. À ceux qui l’attaquent il envoie des lettres qui ont des allures d’alphabet morse. Son humeur bilieuse a pour conséquence de trancher de tout et de rien sans nuance. Quoi qu’il en soit, sa forme d’esprit saisit rapidement les rapports les plus éloignés des choses entre elles. Son pessimisme s’accentue avec l’âge. Son corps n’est plus ce qu’il était. « Le monde est rempli de gens qui ont raison – c’est pour cela qu’il écoeure. » Il a préféré son indépendance vagabonde à un engagement quelconque qui limite. Il en veut aux écrivains de son temps de n’être que des couturiers. À lire d’affilée ces lettres, on est loin d’une correspondance entre écrivains de bonne compagnie. On participe en réalité à l’ébullition d’un étonnant cerveau.Alfred EIBEL
Valeurs actuelles, 10 décembre 2009.
Céline, Lettres, Bibliothèque de la Pléiade, 2009.
Céline, génie blessé ?
Les Inrocks.com, 22/11/2009 : Céline génie blessé ? Trois livres rassemblent la totalité de sa correspondance, dont des inédits, et apportent un nouvel éclairage sur l’une des figures les plus controversées du siècle. Passionnant.
Il est admis depuis des lustres que littérature et moralité ne font pas forcément bon ménage. Comment expliquer alors que ce solide lieu commun vienne à courber l’échine à la première évocation de l’oeuvre de Céline ? Qu’est-ce qui, près d’un demi-siècle après la mort de l’écrivain, peut-être le plus singulier du XXe siècle, et autant de décennies consacrées à l’exégèse de ses écrits, continue d’embarrasser les esprits ?
Sans doute un début de réponse réside-t-il dans le faisceau de paradoxes qui enserrent l’écrivain. Celui dont une partie de l’oeuvre se retrouve au programme de l’agrégation, tandis que l’autre fait encore aujourd’hui l’objet d’une interdiction de réimpression. Celui dont tous s’accordent à dire qu’il fut à l’origine de la révolution esthétique du siècle avec la parution en 1932 de Voyage au bout de la nuit, sans parvenir tout à fait à départir l’écrivain de son image de dieu vociférateur, collabo et antisémite. Régulièrement, les critiques céliniens s’attellent à assainir le mythe. C’est à qui, des adorateurs de l’écrivain, saura le mieux sauver son âme.
Et si, avec la publication enfin complète de sa correspondance, notamment de ses lettres inédites de jeunesse, Céline avait trouvé son plus ardent défenseur ? Louis Destouches, alias Céline avant qu’il opère sa mue d’écrivain et pousse, selon la formule consacrée de Gide, “l’un des cris les plus insoutenables que l’homme ait jamais poussé”. Devenir Céline se concentre sur les premiers pas épistolaires du jeune Céline. Rédigées entre ses 18 et 25 ans, ces lettres, véritable cordon ombilical de Voyage…, sont d’abord celles que le garçon fraîchement engagé dans l’armée adresse à ses parents, destinataires aussi de comptes rendus de ses supérieurs. Louis Destouches apparaît comme un être malingre et fragile, vaguement dépressif, qui ne sait pas monter à cheval et passe son temps à l’infirmerie, traçant un portrait en négatif du Bardamu triomphaliste nihiliste au tout début de Voyage.
Ce visage de fier combattant, à l’opposé du féroce antimilitarisme du futur Céline, n’est que le premier d’une vaste et surprenante série de visages. Embryonnaire dans ce recueil de jeunesse, elle prend une ampleur folle dans l’imposante somme de lettres écrites entre 1912 et 1961, éditées aujourd’hui en Pléaide. Louis Destouches y joue tour à tour le rôle de fils aimant et d’ami attentif, ou encore d’amoureux transi. Premières lettres marquées par le sceau de la sentimentalité (“Votre souvenir est présent à ma pensée, chaque fois que je contemple des fleurs”), missives canailles (“Devenez franchement vicieuse sexuellement, cela libère du romantisme”) : Céline fait preuve en amant d’un lyrisme dont on trouve les premières traces lors de son séjour en Afrique en 1916. Le jeune homme y trompe sa solitude par de longues lettres pleines de poses : aventurier contemplateur d’étoiles pour une petite amie, théoricien aux longs exposés édifiants pour son père... Clichés chers à la jeunesse, participant de la construction d’un homme, tandis que le futur génie a déjà commencé à se faufiler entre les lignes. Il surgit avec, pour la première fois, la formulation d’une déchéance humaine (les colonisateurs et “leur ivresse habituelle, leurs débauches et les histoires fantasmagoriques qu’ils racontent”). Un champ sémantique fait son apparition : celui de l’écroulement, de l’envers pourri de toutes choses – métaphore maîtresse dans l’oeuvre de l’écrivain. Le jeune Destouches fait dans les colonies la double expérience de la solitude, terrible, point d’origine d’une insociabilité grandissante, mais aussi du romanesque, en côtoyant “un marquis suédois qui chasse l’éléphant et réussit admirablement les pommes frites”, ou un chercheur d’or victime d’une attaque mortelle de cri-cri. A travers ces quelques “terrifiques récits”, on entend déjà la voix rauque du moraliste autant que l’aficionado des vies bigarrées.
Chez celui qui songe, plus de dix ans plus tard, à rédiger un premier roman qui s’intitulera Voyage au bout de la nuit se sera entretemps ouvert un abîme. Dans les Lettres à Joseph Garcin (1929- 1938), un ami rencontré à la guerre, Céline ne cesse de revenir sur la capacité des hommes à oublier leur monstruosité. C’est là que réside le vrai scandale : “Le drame, notre malheur, c’est cette faculté d’oubli des hommes.” Alliée à l’insuccès de Mort à crédit en 1936, cette amertume idéologique semble former le terreau où Céline va puiser sa passion raciste, avec la parution, moins d’un an plus tard, de Bagatelles pour un massacre, suivi de L’Ecole des cadavres (1938) et Les Beaux Draps (1941). Céline rend la haine qu’on lui voue au centuple, et puisqu’“on veut [sa] mort”, du sentiment croissant d’être persécuté, il va devenir persécuteur.
Si la dualité célinienne continue d’émouvoir autant, c’est donc peut-être qu’elle se joue ailleurs qu’entre le romancier génial et l’affreux bonhomme dont l’oeuvre dégage encore une forte odeur de soufre. Céline, jeune, parfois enfantin, poli, désiré et désirable, tel donc qu’il se dessine à travers une intime correspondance de cinq décennies, héberge en lui la fureur et l’angélisme, la violence et la pureté. Tout cela fondu dans un même magma, à la source duquel se tient l’innocence trahie – la croyance originelle dans une forme d’amour et de fusion avec l’humanité, piétinée à jamais par le trauma des tranchées.
Emily BARNETT
>>> Céline, Lettres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2009.
Il est admis depuis des lustres que littérature et moralité ne font pas forcément bon ménage. Comment expliquer alors que ce solide lieu commun vienne à courber l’échine à la première évocation de l’oeuvre de Céline ? Qu’est-ce qui, près d’un demi-siècle après la mort de l’écrivain, peut-être le plus singulier du XXe siècle, et autant de décennies consacrées à l’exégèse de ses écrits, continue d’embarrasser les esprits ?
Sans doute un début de réponse réside-t-il dans le faisceau de paradoxes qui enserrent l’écrivain. Celui dont une partie de l’oeuvre se retrouve au programme de l’agrégation, tandis que l’autre fait encore aujourd’hui l’objet d’une interdiction de réimpression. Celui dont tous s’accordent à dire qu’il fut à l’origine de la révolution esthétique du siècle avec la parution en 1932 de Voyage au bout de la nuit, sans parvenir tout à fait à départir l’écrivain de son image de dieu vociférateur, collabo et antisémite. Régulièrement, les critiques céliniens s’attellent à assainir le mythe. C’est à qui, des adorateurs de l’écrivain, saura le mieux sauver son âme.
Et si, avec la publication enfin complète de sa correspondance, notamment de ses lettres inédites de jeunesse, Céline avait trouvé son plus ardent défenseur ? Louis Destouches, alias Céline avant qu’il opère sa mue d’écrivain et pousse, selon la formule consacrée de Gide, “l’un des cris les plus insoutenables que l’homme ait jamais poussé”. Devenir Céline se concentre sur les premiers pas épistolaires du jeune Céline. Rédigées entre ses 18 et 25 ans, ces lettres, véritable cordon ombilical de Voyage…, sont d’abord celles que le garçon fraîchement engagé dans l’armée adresse à ses parents, destinataires aussi de comptes rendus de ses supérieurs. Louis Destouches apparaît comme un être malingre et fragile, vaguement dépressif, qui ne sait pas monter à cheval et passe son temps à l’infirmerie, traçant un portrait en négatif du Bardamu triomphaliste nihiliste au tout début de Voyage.
Ce visage de fier combattant, à l’opposé du féroce antimilitarisme du futur Céline, n’est que le premier d’une vaste et surprenante série de visages. Embryonnaire dans ce recueil de jeunesse, elle prend une ampleur folle dans l’imposante somme de lettres écrites entre 1912 et 1961, éditées aujourd’hui en Pléaide. Louis Destouches y joue tour à tour le rôle de fils aimant et d’ami attentif, ou encore d’amoureux transi. Premières lettres marquées par le sceau de la sentimentalité (“Votre souvenir est présent à ma pensée, chaque fois que je contemple des fleurs”), missives canailles (“Devenez franchement vicieuse sexuellement, cela libère du romantisme”) : Céline fait preuve en amant d’un lyrisme dont on trouve les premières traces lors de son séjour en Afrique en 1916. Le jeune homme y trompe sa solitude par de longues lettres pleines de poses : aventurier contemplateur d’étoiles pour une petite amie, théoricien aux longs exposés édifiants pour son père... Clichés chers à la jeunesse, participant de la construction d’un homme, tandis que le futur génie a déjà commencé à se faufiler entre les lignes. Il surgit avec, pour la première fois, la formulation d’une déchéance humaine (les colonisateurs et “leur ivresse habituelle, leurs débauches et les histoires fantasmagoriques qu’ils racontent”). Un champ sémantique fait son apparition : celui de l’écroulement, de l’envers pourri de toutes choses – métaphore maîtresse dans l’oeuvre de l’écrivain. Le jeune Destouches fait dans les colonies la double expérience de la solitude, terrible, point d’origine d’une insociabilité grandissante, mais aussi du romanesque, en côtoyant “un marquis suédois qui chasse l’éléphant et réussit admirablement les pommes frites”, ou un chercheur d’or victime d’une attaque mortelle de cri-cri. A travers ces quelques “terrifiques récits”, on entend déjà la voix rauque du moraliste autant que l’aficionado des vies bigarrées.
Chez celui qui songe, plus de dix ans plus tard, à rédiger un premier roman qui s’intitulera Voyage au bout de la nuit se sera entretemps ouvert un abîme. Dans les Lettres à Joseph Garcin (1929- 1938), un ami rencontré à la guerre, Céline ne cesse de revenir sur la capacité des hommes à oublier leur monstruosité. C’est là que réside le vrai scandale : “Le drame, notre malheur, c’est cette faculté d’oubli des hommes.” Alliée à l’insuccès de Mort à crédit en 1936, cette amertume idéologique semble former le terreau où Céline va puiser sa passion raciste, avec la parution, moins d’un an plus tard, de Bagatelles pour un massacre, suivi de L’Ecole des cadavres (1938) et Les Beaux Draps (1941). Céline rend la haine qu’on lui voue au centuple, et puisqu’“on veut [sa] mort”, du sentiment croissant d’être persécuté, il va devenir persécuteur.
Si la dualité célinienne continue d’émouvoir autant, c’est donc peut-être qu’elle se joue ailleurs qu’entre le romancier génial et l’affreux bonhomme dont l’oeuvre dégage encore une forte odeur de soufre. Céline, jeune, parfois enfantin, poli, désiré et désirable, tel donc qu’il se dessine à travers une intime correspondance de cinq décennies, héberge en lui la fureur et l’angélisme, la violence et la pureté. Tout cela fondu dans un même magma, à la source duquel se tient l’innocence trahie – la croyance originelle dans une forme d’amour et de fusion avec l’humanité, piétinée à jamais par le trauma des tranchées.
Emily BARNETT
>>> Céline, Lettres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2009.
>>> Devenir Céline. Lettres inédites de Louis Destouches et de quelques autres. 1912-1919 Gallimard, 2009.
>>> Lettres à Joseph Garcin (1929- 1938), Ed. Ecriture, 2009.
mercredi 13 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline: rencontre à Strasbourg avec Henri Godard samedi 23
Une rencontre est organisé par Laurent Husser samedi 23 janvier à 15h à la librairie Kléber à Strasbourg avec Henri Godard autour de la correspondance en pléiade.
http://www.librairie-kleber.com/index.php
1, rue des Francs Bourgeois
67000 Strasbourg
03 88 15 78 88
http://www.librairie-kleber.com/index.php
1, rue des Francs Bourgeois
67000 Strasbourg
03 88 15 78 88
mardi 12 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline : de l'inédit pour 2011
David Alliot prépare pour la collection "Bouquins" chez Robert Laffont un livre consacré à Louis-Ferdinand Céline. La sortie de cette étude biographique est prévue pour mars 2011 (à l'occasion du 50e anniversaire de la mort de Céline). L'ensemble fera environ 1500 pages, avec des inédits et un appareil critique important.Du même auteur :
>>> David Alliot et François Marchetti, Céline au Danemark, Ed. du Rocher, 2008.
>>> David Alliot, Céline à Bezons, Ed. du Rocher, 2008.
>>> David Alliot, Céline à Meudon : Images intimes, 1951-1961, Ramsey, 2006.
lundi 11 janvier 2010
Le Petit Célinien n°32
Le Petit Célinien n°32:Épuisé
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Le Petit Célinien n°32 - Semaine du 11 janvier 2010.
Au sommaire:
- Chansons et esquisses par Timohiro Hikoe
- En image...
- Céline dans le texte...
- Céline, un cloaque pétri d'azur par F.Fernay
- Lectures
dimanche 10 janvier 2010
Jacques Dutronc dans le rôle de Louis-Ferdinand Céline au cinéma ?
Bien qu'on l'ait plus souvent vu au cinéma que sur scène ou en studio ces dernières années, Dutronc déplore le manque d'envergure du cinéma français. «Ça manque un peu de locomotives, se désole-t-il. Le seul projet intéressant qu'on m'a proposé, c'est un film mis en scène par Malavoy qui évoquerait la fuite de Céline en Allemagne, mais ils ont du mal à trouver un financement.» Le Figaro.fr, 14/12/2009.Dutronc doit incarner l'écrivain Céline, son écrivain préféré ("sa veuve m'a toujours expliqué que je lui ressemblais, d'ailleurs j'ai le même doigt tordu que lui", souligne-t-il) dans un film de Christophe Malavoy, dont il entamera le tournage après... la tournée. Célébrités.fr et Le Monde Magazine, 9/1/2010.
Louis-Ferdinand Céline chante A noeud coulant
A noeud coulant, chanson de Louis-Ferdinand Céline interprétée par lui-même :
A écouter :
> Céline chante Règlement
> Titus d'Enfer chante A noeud coulant
A noeud coulant :
Vive Katinka la putain
Celle qui n'aime le matin
A l'aube grise! Crève le grain
Ni mon coeur fidèl' ni les roses.
Refrain
Youp! Profondis! Yop! Te Deum !
A la grand vergue le petit homme !
Chacun goéland dans sa mature !
A noeud coulant! bave figure.
Quand Katinka sera bossue
Nous irons voir aux citadelles
A force de prêter son cul
La cloche trois fois gros comm' elle.
Celle qu'on branle chaque matin
Pour fair' lever tous les putains
Grosse bataille petit butin
Depuis l'Irlande aux Dardanelles !
> Céline chante Règlement
> Titus d'Enfer chante A noeud coulant
A noeud coulant :
Vive Katinka la putain
Celle qui n'aime le matin
A l'aube grise! Crève le grain
Ni mon coeur fidèl' ni les roses.
Refrain
Youp! Profondis! Yop! Te Deum !
A la grand vergue le petit homme !
Chacun goéland dans sa mature !
A noeud coulant! bave figure.
Quand Katinka sera bossue
Nous irons voir aux citadelles
A force de prêter son cul
La cloche trois fois gros comm' elle.
Celle qu'on branle chaque matin
Pour fair' lever tous les putains
Grosse bataille petit butin
Depuis l'Irlande aux Dardanelles !
samedi 9 janvier 2010
Echos céliniens...
>>> Blog Les aglamiettes : Une miette pour Louis-Ferdinand Céline.>>> Voyage au bout de la nuit, Quel livre ! Unique ! par Hubert. A lire sur e-litterature.net.
>>> Céline en toutes lettres par Frederic Saenen sur Culture, magazine culturel de l'Université de Liège.
>>> Céline, l'épistolier par Jérôme Dupuis sur L'Express.fr.
>>> Céline par Guy Peellaert : Cliquez dans ce site sur l'image 1995-1999 et faites défiler les images, vous y trouverez Louis-Ferdinand Céline : www.guypeellaert.com
vendredi 8 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline : Les Lettres dans la Pléiade déjà épuisées !
Nous apprenons que les Lettres de Céline dans la Pléiade sortie fin novembre 2009 sont déjà épuisées... Un retirage est en cours. 12.000 exemplaires ont donc été vendus en sept semaines ! Un beau résultat pour cette brique de 2 000 pages...
jeudi 7 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline - Arnaud Fleurent-Didier
Annoncée comme la révélation 2010 de la chanson française, Arnaud Fleurent-Didier a interprété pour L'Express.fr le titre France Culture dans son Studio. Dans cette chanson, il cite «Mort à Crédit» de Louis-Ferdinand Céline à environ 1:05...
Merci à Pierre L.
Merci à Pierre L.
Le Petit Célinien
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Louis-Ferdinand CÉLINE : Lucette à Sigmaringen (« Le fond et la forme », 1971)
Émission Le Fond et la forme de 1971, "Étapes sur les chemins de Céline" [Clichy, Montmartre, Sigmaringen, Copenhague], d'André Bourin, Pierre de Boisdeffre et Charles Chaboud. Non diffusée à l’époque. Seule la partie consacrée à Sigmaringen fut programmée en 1987, puis en 1994 sur la chaîne Arte.
mercredi 6 janvier 2010
Louis-Ferdinand Céline et Albert Paraz
"Louis-Ferdinand Céline et Albert Paraz" :Un texte de Pierre L. à lire sur L'ombre de Louis-Ferdinand Céline.
2009, année célinienne
Février : Catalogue de l’exposition À travers le désastre, la vie littéraire sous l’Occupation dû à Robert Paxton, Olivier Corpet et Claire Paulhan avec en fac-similé des lettres de Céline à Karl Epting (Tallandier / Imec). — Reprise à Paris des Entretiens avec le Professeur Y par Julien Bal (Chromos Compagnie). — Émission Répliques d’Alain Finkielkraut avec Paul Yonnet et Claude Habib (France-Culture).
Mars : Louis-Ferdinand Céline, gatto randagio de Marina Alberghini (éd. Ugo Mursia) et de Louis-Ferdinand Céline in foto (Una biografia per immagini) d’Andrea Lombardi (éd. Effepi) — Décès à Nice de Jacques d’Arribehaude, auteur du Cinéma de Céline (1987) et co-auteur, avec Jean Guenot, d’un entretien avec l’écrivain en 1960. Le BC lui consacrera en mai un numéro spécial. — Céline. Aucune illusion (éd. Alain Beaulet), évocation de la vie de Céline par le dessinateur José Correa. — Une chaîne de télévision suisse programme le téléfilm (français) Les livres qui tuent (sur l’assassinat de Robert Denoël) réalisé par Denys Granier-Deferre. — Une rencontre (Gallimard) de Milan Kundera qui rend, une fois encore, hommage à Céline.
Avril : Création du blog L’ombre de Louis-Ferdinand Céline (réflexions, commentaires et critiques sur l’écriture, la vie et l’esprit de Louis-Ferdinand Céline) par Pierre Lalanne, célinien canadien. — Édition d’un mémoire de DEA, Louis-Ferdinand Céline, une pensée médicale par David Labreure (Publibook). — Céline propriétaire à Saint-Leu-la-Forêt (Lettres à André et Madeleine Pinson) par Jean-Pierre Latterner et Retour au Cameroun par Laurent Simon et Gaël Richard (Du Lérot). — L’émission déjantée « Panique au Ministère psychique » de Philippe Colin est consacrée à Céline (France-Inter).
Mai : Création du blog Le Petit célinien (hebdomadaire consacré à Louis-Ferdinand Céline) - Décès à Charleroi de Pol Vandromme, auteur d’une des premières monographies sur Céline (1963) et de trois autres essais sur l’écrivain. Le BC lui consacrera en septembre un numéro spécial. — Réédition revue et augmentée par Jean-Paul Louis des Lettres à Albert Paraz, 1947-1957 (Gallimard).
Juin : Biographie de Céline par Yves Buin (Gallimard, collection « Folio ») — Céline, imaginaire pour une autre fois (La thématique anthropologique dans l’œuvre de Céline) par Philippe Destruel (Librairie Nizet). — Conférence de Fabrice Pras sur Céline à Toulon (Librairie « La Petite Fatigue ») — Journée de rencontres céliniennes à Puget-sur-Argens (Var) organisée par Le Bulletin célinien. Avec Nicole Debrie, François Gibault, Pierre Lainé et Paul Yonnet.
Juillet : Dossier sur Céline dans Le Magazine des livres (texte de David Alliot et entretien avec Philippe Sollers) — Reprise en Avignon de « Dieu, qu’ils étaient lourds…!!! », spectacle sur L.-F. Céline, de Marc-Henri Lamande dans une mise en scène de Ludovic Longelin. — Dispersion à l’Hôtel Drouot de la bibliothèque de Lucien Descaves, comprenant notamment un exemplaire sur alfa de Guignol’s band dédicacé (vendu 5.700 €) et un exemplaire sur alfa de L’Église, également dédicacé (5.200 €) . — L’écrivain Karl Orend prend la défense de Céline dans le courrier des lecteurs du Times Literary Supplement, ce qui suscite quelques remous. — Sous le titre Lear Céline, le publicitaire Pierre de Bonneville édite à tirage limité (100 exemplaires) le texte de sept entretiens avec l’écrivain (Édition Improbable).
Août : Réédition anastatique des dix numéros grand format du Bulletin célinien, parus de janvier à octobre 1985 avec, en annexe, les programmes des réunions organisées par le mensuel de 1989 à 2009.
Septembre : Décès à Paris du journaliste suisse Louis-Albert Zbinden, auteur en 1957 d’un entretien radiophonique avec Céline. — Gilles Bouchara, président de la Communauté juive des Hauts-de-Seine adjure le Conseil général de renoncer au documentaire télévisé qu’il a produit sur Céline et, via la revue Actualité juive, invite tous ses coreligionnaires à protester auprès du président du Conseil général. — Dans un livre de souvenirs posthume (Jadis, si je me souviens bien, éd. Le Félin), Jacques-Francis Rolland, ami de Roger Vailland dans la Résistance, révèle que le témoignage de celui-ci sur Céline constitue un « mélange de forfanteries, d’erreurs et de fausses assertions ».
Octobre : Céline par Philippe Sollers et réédition des Lettres à Joseph Garcin (1929-1938) par Pierre Lainé (Éditions Écriture, collection « Céline & Cie »). — Yann Moix confirme travailler à une adaptation cinématographique de Voyage au bout de la nuit : Bardamu y serait l’employé d’une ONG dont les bureaux sont situés dans le « World Trade Center » durant les attentats du 11 septembre. — Parution d’un livre basé sur les archives de la Brigade Mondaine (La Mondaine. Histoire et archives de la Police des Mœurs par Véronique Willemin, éd. Hoëbeke) qui atteste la fréquentation par Céline (et Elizabeth Craig) de la maison close « Chez Aristèle » (31 rue de la Chaussée-d’Antin, à Paris).
Novembre : Lettres de Céline dans la Pléiade par Henri Godard et Jean-Paul Louis et Devenir Céline. Lettres inédites de Louis Destouches et de quelques autres, 1912-1919 par Véronique Robert-Chovin (Gallimard). — Découverte sur Internet par Henri Thyssens d’une communication de Louis Destouches datant de 1923 (« Sur une petite thérapeutique des acouphènes par le son et la transmission osseuse ») qu’il met aussitôt sur son site « Robert Denoël, éditeur ». (Gaël Richard fera la même découverte et présentera ce texte dans L’Année Céline 2008.) — Conférence de Henri Godard sur « Céline et Queneau » à l’Université du Havre dans le cadre d’un colloque consacré à Queneau. — À Monthey (Suisse), Louis-Ferdinand Céline et la Ville debout, lecture d’extraits de Voyage au bout de la nuit par Daniel Piota. — Signature de Pierre Lainé et Philippe Sollers à la librairie parisienne « L’Écume des pages » — Dossier, dû à Frédéric Saenen, sur les écrivains de la collaboration dans Le Magazine des livres. — Documentaire sur Fabrice Luchini (France 5, série « Empreintes ») avec une visite à Lucette Destouches. — Lecture-spectacle de Voyage au bout de la nuit à la Médiathèque de Clichy-la-Garenne. — Adaptation de Semmelweis par la compagnie Atrium à Dax, dans une mise en scène de Cathy Castelbon. Comédien : Marc Chouppart. — Diffusion d’un téléfilm de Michel Andrieu, Le Commissariat (sur le Commissariat Général des Questions Juives), dans lequel apparaît un Céline vociférant (France 3).
Décembre : L’Année Céline 2008 (carnets et lettres inédits ; contributions de Gaël Richard, Catherine Rouayrenc, Laurent Simon, Sonia Anton, etc.) — Vente à Paris du manuscrit de Foudres et flèches par la maison Piasa : estimé 25.000 à 30.000 €, il atteint 35.300 €. — Reprise à Fontainebleau du spectacle de Marc-Henri Lamande. — Soirée littéraire sur Céline animée par Alain Schaffner à la librairie « Le Divan », à Paris (avec Henri Godard et Jean-Paul Louis), et à la librairie "La Terrasse de Gutenberg", à Paris également. — Dans le Bulletin de Noël édité par la ville de Korsør, François Marchetti signe un grand article, « Céline og Korsør » (Céline et Korsør) dans lequel il évoque l’exil danois, article accompagné d’une bibliographie (livres de Céline traduits en danois et études parues sur lui au Danemark). — Lecture d’extraits de Bagatelles pour un massacre par Laurent James à Houdan (Yvelines).
Marc LAUDELOUT
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