mardi 26 janvier 2010

Un manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline présenté demain à Rouen

Paris-Normandie.fr, 26/01/2009 : INEDIT. Un manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline sera présenté demain à l'occasion d'un débat sur l'auteur.

Mea Culpa. Le titre du pamphlet, écrit au crayon à papier, se détache en lettres majuscules. Au-dessous, les premières lignes de l'œuvre, formées à l'encre noire, sont raturées, entourées, reflétant tout le travail et l'acharnement de l'écrivain. Cette page est la première des trente-trois feuillets qui composent le manuscrit original de Louis-Ferdinand Céline. Cette pièce unique, propriété d'un collectionneur privé, sera exposée à l'occasion d'une conférence demain au restaurant Le Vieux Carré (lire ci-dessous).

Pour accéder aux pages noircies par la plume même de Céline - Destouches de son nom civil - il faut d'abord délivrer le manuscrit de sa pochette, tourner la couverture de maroquin - œuvre du relieur rouennais Patrick Loutrel - pour enfin admirer les fins carrés de papier montés sur onglet. Tant de précautions sont utiles car l'ouvrage présenté est d'autant plus exceptionnel qu'il s'agit du seul exemplaire connu de Mea Culpa. « Ce manuscrit est un premier jet, assure le propriétaire. Entre celui-ci et la version éditée en 1937 chez Denoël et Steele, il y a eu plusieurs corrections et modifications. Des passages ont été supprimés, d'autres ont été rajoutés. Mais les manuscrits intermédiaires n'ont pas été retrouvés. »

Mea Culpa
est le premier pamphlet de Louis-Ferdinand Céline. L'auteur et médecin l'a rédigé en 1936, bien après le succès de Voyage au bout de la nuit, de retour d'un séjour en URSS. Le texte est une virulente critique du communisme, mais ne véhicule pas de pensées antisémites, comme ce sera le cas des trois pamphlets suivants, jamais réédités depuis. Les passages qui ont été corrigés ou supprimés ne touchent pas aux idées - « Céline n'était pas du genre à s'autocensurer, il disait ce qu'il avait à dire » - mais visent la perfection dans l'écriture. « Le style était une obsession chez lui. Il recherchait l'esthétique plus que tout, assure Elisabeth Brunet, libraire au Chat Ganté et organisatrice du rendez-vous de demain. D'ailleurs, il reprochera beaucoup aux critiques de trop s'attacher aux propos et au contenu, plus qu'à son écriture. »
Une écriture qui surgit du manuscrit, brute, pure, sans fioritures, et qui permet d'apprécier réellement la prose au-delà de la personnalité de l'auteur.

Céline Bruet

Le Vieux Carré
34 rue Ganterie
76000 Rouen

à 18h15

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