jeudi 27 juin 2013

« Gangster Holliday » : un synopsis de film de Louis-Ferdinand CÉLINE

« Gangster Holliday » - Lettre de Céline à Henri MAHÉ (1934) - Cliquez pour agrandir
Ce synopsis de film a été publié par Henri MAHÉ dans La brinquebale avec Céline (La Table Ronde, 1969, réédition chez Écriture en 2011). Le Bébi dont il est question dans la première phrase était un clown célèbre, ami d'Henri MAHÉ, qui se produisait dans les cirques du monde entier. Source : Cahiers Céline VIII : Progrès, suivi de Œuvres pour la scène et l’écran (Gallimard, 1988).


 « Gangster Holliday »

Je vois beaucoup mieux ton Bébi dans un  « Gangster qui se dégonfle ». Je le connais très peu, mais il me semble convenable à cet emploi. 
Un petit employé des contributions voit passer beaucoup d'argent : il est amoureux... On le méprise... Ça le dégoûte... Il va aux courses. Il perd... Il va au cinéma... Il voit Chicago... Ça lui donne des idées... Il attend le moment de ses vacances... « Gangster Holliday » ... j'appellerais ça... Et le voilà sur la route... Il a loué une Rosengart 1 500 F par mois... Il va arrêter des limousines... Mais on se demande ce qu'il veut... On lui offre du secours... On le remorque... jusqu'à Trou-la-Ville... Au casino il repique. Il essaye de tenter un coup au Baccara... Mais il a l'air trop honnête... On lui refuse l'entrée de la salle... Il vole une glace à la fraise... Il est content... Etc., etc. Il finit dans l'honnêteté, des contributions. Son oncle vient de mourir. Tout s'arrange. Il achète la Rosengart en dix-huit versements.
Mais je n'ai pas la fibre. Cependant c'est la direction.


Le clown Béby 
par Éric MAZET

Le clown Béby par Henri MAHÉ (litographie, 1930)
Le clown Béby
Beby le clown,dit Beby l'Admirable : Aristodemo Frediani, né à Bielefeld dans la Ruhr en 1880 (ou 1889), mort en 1958 à Castres, dans le Tarn, où il possédait un château. Enfance picaresque narrée dans "mémoires d'un clown". Parlait dix langues, dont le patois de Mazamet. Dix-sept fractures dues à des chutes de cheval (avait débuté comme acrobate à cheval), d'où sa démarche arquée. Partenaire et souffre-douleur d'Antonet pendant 15 ans, de 1918 à 1932. Se produisait en 1930 à Medrano où Henri Mahé fit son portrait et l'invita sur la Malaoma. En 1935, vedette du film "Sous la griffe" tourné au Cirque d'hiver et en 1935 de "Juanita", film de Pierre Caron, avec Nane Germon, autre familière de la Malamoa. En 1936, joue dans "Les Frères Delacliche", court métrage de Maurice Keroul, et en 1938 dans "La Vie des artistes" de Bernard Rolland. En 1944, avec Georgius, attribua le prix Goncourt à René Barjavel.
Mais à cette lettre qui peut dater de 1934, il manque une phrase qui vient après "Mais je n'ai pas la fibre" : "Roger doit l'avoir". Roger ? Roger Lécuyer, poète et chansonnier, ami de Mahé.
Le musée du cirque d'Albi a recueilli des souvenirs de Beby l'Admirable.



2 commentaires:

  1. Beby le clown,dit Beby l'Admirable : Aristodemo Frediani, né à Bielefeld dans la Ruhr en 1880 (ou 1889), mort en 1958 à Castres, dans le Tarn, où il possédait un château. Enfance picaresque narrée dans "mémoires d'un clown". Parlait dix langues, dont le patois de Mazamet. Dix-sept fractures dues à des chutes de cheval (avait débuté comme acrobate à cheval), d'où sa démarche arquée. Partenaire et souffre-douleur d'Antonet pendant 15 ans, de 1918 à 1932. Se produisait en 1930 à Medrano où Henri Mahé fit son portrait et l'invita sur la Malaoma. En 1935, vedette du film "Sous la griffe" tourné au Cirque d'hiver et en 1935 de "Juanita", film de Pierre Caron, avec Nane Germon, autre familière de la Malamoa. En 1936, joue dans "Les Frères Delacliche", court métrage de Maurice Keroul, et en 1938 dans "La Vie des artistes" de Bernard Rolland. En 1944, avec Georgius, attribua le prix Goncourt à René Barjavel.
    Mais à cette lettre qui peut dater de 1934, il manque une phrase qui vient après "Mais je n'ai pas la fibre" : "Roger doit l'avoir". Roger ? Roger Lécuyer, poète et chansonnier, ami de Mahé.
    Le musée du cirque d'Albi a recueilli des souvenirs de Beby l'Admirable.

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  2. Le 31 janvier 1944, dix jurés fantaisistes ont attribué le « prix des Dix » à Barjavel pour « Ravage » et « Le Voyageur imprudent ». Cette parodie du prix Goncourt, qui fut projetée sur les écrans, fut motivée par l'attitude attentiste des jurés Goncourt, qui se disputaient depuis plusieurs mois pour cause d'épuration, et qui refusèrent d'attribuer le prix cette année-là. Barjavel reçut tout de même 5 000 francs.

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