mardi 8 février 2011

Maisons closes parisiennes (Architectures immorales des années 1930)

Dans cette ouvrage consacré aux maisons closes parisiennes, leur architecture et leur décoration, deux pleines pages sont consacrées à Henri Mahé, deux autres au 31, Cité d'Antin, avec références à Céline et Gen Paul.

Présentation de l'éditeur
Existe-t-il un programme architectural de la maison close parisienne ? Fermée sur le monde extérieur, la maison de l'entre-deux-guerres veut ouvrir sur de multiples horizons et soigne en conséquence sa distribution, ses agencements et ses décors. Fouillant les entrailles de « ces machines à plaisir », Paul Teyssier en décrit le cheminement labyrinthique, enchainant seuils, sas, couloirs, longues séquences de petits et de grands salons, d'escaliers et de chambres. À ce dispositif s'ajoute celui des coulisses, inaccessibles à la clientèle, prévoyant vestiaires, loges, chambres des pensionnaires, réfectoire, cabinet médical... Empruntant beaucoup à des structures plus conventionnelles (le couvent, le théâtre, la prison...), la maison close doit obéir à des prescriptions administratives et hygiénistes, multipliant les références historiques et intégrant les dispositifs de confort les plus modernes. Elle s'inscrit non seulement dans l'ordre du commerce de la consommation charnelle, mais plus largement dans la sphère des loisirs, partageant les innovations des dancings, du cinéma, des grands cafés dont elle est souvent la voisine. Cette « architecture inversée » se révèle dans les plans conservés aux archives de la Police que l'auteur a soigneusement étudiés. Ces documents traduisent la réalité du système construit du sexe avec ses codes, ses obligations règlementaires et ses répétitions formelles.


Paul Teyssier, Maisons closes parisiennes, Parigramme, 2010.
Commande possible sur Amazon.fr.

11 commentaires:

  1. Excellent livre, sérieux, plaisant, riche en iconographie et renseignements, pas vulgaire, passionnant, à lire comme un roman policier, dû à un architecte, pas un romancier. Enfin, le livre sur les maisons closes, celles que Céline célébra dans Progrès.

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  2. Oui, surement les maisons closes bourgeoise, d'artiste pas celle où les femmes faisait de l'abattage pour des clopinettes au tarif ouvrier. Prêt de 100 passe par jour. L'idéalisation des maisons closes, pardon, Elles étaient peu nombreuses les cleans, mais elles suffisent à la légende du paradis perdu.

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  3. L'auteur étudie les décors et l'architecture, des maisons closes parisiennes, qui n'attiraient pas que les bourgeois mais aussi les militaires en goguette, des provinciaux et ... le docteur Destouches. L'auteur n'idéalise pas. Les bouges sordides et maisons d'abattage ne sont pas ignorés. Ce n'est pas une thèse, ni un roman. Nulle nostalgie... Ce n'était pas une légende ni un paradis. Faut ouvrir le livre avant de critiquer ou parler d'autre chose, des opéras ou des églises ou des prisons.

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  4. Je ne parlais pas du livre mais du fantasme de la maison close. J'imagine que dans ce livre il y a plus de photos sordides d'abattages que de photos affriolantes, en toute logique, puisqu'ils étaient innombrables, les cloaques. Où alors il entretient le fantasme du paradis perdu. Après que Celine y ait été, bon, je ne vois vraiment pas le rapport.

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  5. Je parlais de ce très beau livre sur les maisons closes parisiennes, pas des fantasmes de Monsieur Tartempion, ni de la traite des blanches en Amérique du Sud ou des bouges de Singapour, et ceci sur un blog célinien, à propos de maisons closes que Céline avait fréquentées, et qui peut nous questionner sur ce qu'il y cherchait et trouvait.

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  6. Un ancien gendarme révoqué pour malversations, qui tient Chez Aristèle, 31, rue de la Chaussée-d’Antin à Paris, fait coup double à chaque passe. Pour «rentabiliser», il a équipé chaque chambre d’un œilleton qui permet au voyeur installé dans un petit cabinet attenant de se rincer l’œil, au même tarif que le client «actif». C’est dans ce lieu, paraît-il, que Louis-Ferdinand Céline venait assister aux coquineries de son amie Elisabeth Craig, à qui il a dédié en 1932 son Voyage au bout de la nuit.

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  7. Ce n'est pas parce que Céline y allait que cela en faisait un endroit convenable et décent. La misère humaine me choc, point barre. 100 passes par jour pour pouvoir bouffer. Je tenais juste à souligner cette réalité sordide que l'on gomme car elle peu photogénique.
    "riche en iconographie...pas vulgaire..." Tout est là, justement.

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  8. Lire "La Fermeture" d'Alphonse Boudard, en poche, très bonne enquête.

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  9. Je ne sais pas ou vous trouvez vos 100 passes par jour. Au Fourcy, Taule d'abattage sordide de Paris le nombre de passes s'elevait, selon les fiches de police (REPRODUITES dans le livre) à 45, uniquement les jours d'affluence...cela est déjà sordide sans besoin d'en rajouter. Le livre montre aussi pour la PREMIERE FOIS les plans de ces espaces d'abattage en les analysant et les lettres des filles qui y travaillent sans oublier des photos figeant la triste réalité de ces lieux, où l'on voit les files d'attente devant les bordels populaires. Mais bien sûr il faudrait effectivement ouvrir le livre...

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  10. Et les gueules cassées et les amputés de 14-18, cet autre aspect de la misère humaine, où pouvaient-ils aller chercher cinq minutes de paradis pour se croire encore appartenir au monde des vivants, et les bidasses et les malades et les bossus et les mal foutus et les timides ? Prostituée : le plus vieux métier du monde qui n'a pas attendu les maisons de luxe pour prospérer. La misère humaine : un niagara intemporel !

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  11. "Le livre montre aussi pour la PREMIERE FOIS les plans de ces espaces d'abattage en les analysant et les lettres des filles qui y travaillent sans oublier des photos figeant la triste réalité de ces lieux, où l'on voit les files d'attente devant les bordels populaires."
    Voilà, ce dernier message met en lumière la réalité complexe de ces endroits (c'était dur à sortir), contrairement aux messages précédents. Du coup ce livre m'intéresse.
    Souvenez vous :
    "Enfin, le livre sur les maisons closes, celles que Céline célébra dans Progrès." On rejoint mon premier message. Il ne célébrait certainement pas celles "où l'on voit les files d'attente devant les bordels populaires."
    Enfin bref, ce livre a l'air bien, du coup.

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