lundi 31 janvier 2011

Dialogues outre-ciel...

... où Marie-Laure Béraud imagine un dialogue entre Louis-Ferdinand Céline et Knut Hamsun.

Présentation de l'éditeur
Dans les limbes où errent les âmes, dans ce lieu hors normes où le temps et l'espace sont abolis, se nouent des relations imaginaires entre personnages célèbres : Charles Baudelaire croise Serge Gainsbourg, Marcel Proust fait la connaissance de Pier Paolo Pasolini, Louis-Ferdinand Céline celle de Knut Hamsun... En renouant avec un genre prisé dans l'Antiquité notamment par Lucien dans ses "Dialogues des morts", l'auteur met en scène ces rencontres inattendues ou improbables mais toujours étonnantes et vivantes. Nous prenons plaisir à retrouver des figures méconnues ou à redécouvrir celles qu'on croyait connaître, Marylin Monroe et Robert Walser, Barbara et Oscar Wilde ou Pina Bausch et Michael Jackson, quelques secondes avant l'éternité.

L'auteur
Marie-Laure Béraud vit à Bruxelles. Artiste de scène et auteur de chansons (Grand Prix de l'Académie Charles Cros pour "Turbigo 12-12"), elle a publié des recueils de poèmes et des nouvelles.

Marie-Laure Béraud, Dialogues outre-ciel, Manuella Editions, 2010.

Louis-Ferdinand Céline à la Bpi

A l'occasion du colloque organisé par la Bpi les 4 et 5 février, une sélection de documents sur Céline et sur son oeuvre est à consulter au bureau Littératures (niveau 3).

www.bpi.fr

dimanche 30 janvier 2011

Louis-Ferdinand Céline sur France Culture du 12 au 19 février 2011

Du lundi 14 au vendredi 18 février : 20h-20h30 A voix nue par Matthieu Garrigou-Lagrange : Les archives sonores de Céline sont relativement peu nombreuses comparées à sa formidable notoriété d’avant guerre - Voyage au bout de la nuit est sorti en 1932 - et à sa sulfureuse célébrité de l’après-guerre. Matthieu Garrigou-Lagrange a recensé tous les documents sonores existants dans lesquels on entend Céline parler. On y retrouve des interviews réalisées par des journalistes français et suisses, mais aussi par des particuliers : deux étudiants, Jean Guénot et Jacques d’Harribehaude ont en effet enregistré Céline vers la fin de sa vie. Une longue interview de 1952 avec Francine Bloch, provenant du fond sonore de la Bibliothèque nationale, s’intégrera également aux émissions. On pourra donc entendre Céline bafouiller, bredouiller, se plaindre, chanter, se justifier, parler de son style, se défendre d’avoir vanté l’armée allemande, raconter son enfance, romancer sa vie, revenir sur les années danoises, juger les autres écrivains, éructer, exagérer ses besoins d’argent et dire son envie de triturer les phrases...
Le samedi 19 février : Journée spéciale Céline à l'occasion du cinquantenaire de sa mort. www.franceculture.com

2011, cinquantenaire de la mort de Louis-Ferdinand Céline

Livres, spectacles, lectures, débats... Différents évènements sont déjà prévus pour 2011, année du cinquantenaire de la mort de Céline. Nous vous proposons dans Le Petit Célinien n°77 une liste des hommages rendus à l'écrivain.

samedi 29 janvier 2011

Céline persécuté, Rivarol, 28/01/2011

Il y a cinquante ans, le 1er juillet 1961, disparaissait le plus grand écrivain du vingtième siècle. L'auteur immortel du Voyage au bout de la nuit, de Mort à crédit, mais aussi des pamphlets antisémites, tels Bagatelles pour un massacre, rejoignait le panthéon des écrivains de génie. Son génie est au demeurant universellement reconnu puisqu'on ne compte pas les colloques, les livres qui lui sont consacrés, urbi et orbi. Même la prestigieuse collection La Pléiade l'édite.

Serge Klarsfeld ordonne
Son nom figure (enfin, figurait) dans le petit recueil des célébrations nationales 2011 du ministère de la Culture. Placé sous la présidence de Jean Favier, c'est un Haut comité des célébrations nationales, dépendant de la direction des Archives de France, qui établit la liste annuelle des célébrations, et publie un recueil, préfacé cette année par le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand. Mais c'était sans compter sur la fureur qui saisit Serge Klarsfeld, président de l'association des Fils et Filles de déportés juifs de France et grand chasseur de nazis devant Yahvé. Il demande, il exige « le retrait immédiat de ce recueil et la suppression dans celui qui le remplacera des pages consacrées à Céline ». Il répond d' avance à ceux qui s'offusqueraient de cette incroyable arrogance : « A ceux qui s'offusqueraient de cette exigence, nous répondons qu'il faut attendre des siècles pour que l'on célèbre en même temps les victimes et les bourreaux ». Référence sans doute à la Torah, c'est-à-dire à l'Ancien Testament, où Dieu dit : « Car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième ou quatrième génération de ceux qui me haïssent ». Gageons que ces gens-là n'hésiteront pas à prolonger l'opprobre sur quelques milliers de générations. On en frémit...
Et Serge Klarsfeld de poursuivre : « La République doit maintenir ses valeurs : Frédéric Mitterrand doit (c'est un ordre) renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline, comme François Mitterrand a été obligé (oui, obligé) de ne plus déposer de gerbe sur la tombe de Pétain ». Depuis 1987, le chef de l'État faisait déposer tous les 11 novembre une gerbe de fleurs sur la tombe du maréchal Pétain à l'île d'Yeu, honorant par ce geste le héros de la guerre de 1914/1918. Sous la pression incessante des lobbys juifs, et notamment de la Licra, il finira par y renoncer en 1993, nonobstant ou sans doute à cause de la Francisque dont le Maréchal l'avait honoré.
Delanoë, maire de Paris, invité sur Europe 1, rajoute bien sûr sa petite crotte à cette persécution posthume de Céline : « C'est un excellent écrivain, mais un parfait salaud ». Serge Klarsfeld attaque. Il déclare, le 20 janvier, qu'il se tournerait vers Nicolas Sarkozy, afin qu'il prenne position si la célébration nationale de Louis-Ferdinand Céline était maintenue : « Ce serait un acte de courage de la part du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand d'enlever Céline de ce recueil, comme nous le réclamons ». Et puis, menaçant : « S'il ne désavoue pas la décision de le faire figurer dans les célébrations nationales, nous attendons que le Premier Ministre François Fillon et le président de la République prennent position », a-t-il annoncé, ajoutant : « Notre réaction va être dure ».

Frédéric Mitterrand se couche
Devinez ce qui se passa ? Frédéric Mitterrand se coucha.
Philippe Sollers, écrivain de gauche, a jugé "insensé" le retrait de Céline du calendrier des célébrations nationales, estimant par ailleurs, pour s'en réjouir ?, qu'on ne pouvait faire meilleure publicité à l'auteur de Mort à crédit. Pour Philippe Sollers, « il est insensé qu'un citoyen (Serge Klarsfeld) demande au président de la République de retirer un auteur de l'importance de Céline d'un volume officiel paru avec la validation du ministère de la culture ». Et il ajoute : « C'est une façon de jouer avec le feu qui me semble extrêmement dangereuse. Hemingway disait : Quand ça va mal, la littérature est en première ligne. Cette réaction me paraît tout à fait illégitime et déplacée. On ne doit pas traiter la littérature avec ce genre de censure ». Et Sollers insiste : « Cette affaire est absurde. J'ai rassemblé des textes sur Céline dans un livre paru en 2009. Cela n'a pas fait de moi un nazi notoire ».

Déjà en 2008, à Strasbourg...
Ce n'est pas la première fois que Céline subit des persécutions. A Strasbourg, la bêtise et le fanatisme firent leur œuvre en 2008. Inauguration d'une nouvelle médiathèque. Pierre Assouline raconte cet épisode sur son excellent blog La République des livres.
« Alors que n'était même pas inaugurée la nouvelle médiathèque André Malraux à Strasbourg, les visiteurs pouvaient remarquer l'originalité de la signalétique : des phrases d'écrivains écrites un peu partout sur les murs et les sols, mais choisies dans la mesure où elles faisaient ressortir un mot-clé. Une citation de Céline, extraite de Rigodon (paru en 1969), anodine au demeurant, fait ressortir le mot "Messieurs" sur les toilettes idoines : "Par ici, Mesdames et MESSIEURS... deux mille pages au moins" ». Ce n'est sans doute pas la phrase de Céline qui passera à la postérité, et on peut contester le génie du "plasticien" qui a imaginé de créer cet environnement... Mais bon, la suite vaut son pesant de cacahuètes...
Fureur du sociologue Freddy Raphaël, ancien doyen de la faculté des sciences sociales, qui vitupère, glapit et exige le retrait de Céline des chiottes de la médiathèque. Il est vrai que Freddy Raphaël avait toujours été un contempteur maniaque, vétilleux, sourcilleux de tout ce qui concerne la défense de l'identité européenne... Roland Ries, maire de Strasbourg, pourtant agrégé de lettres, se couche immédiatement, conseillé par sa collaboratrice Yaël Bussidan : « Ce n'est pas le moment de réveiller de vieux démons ! » déclare-t-il.
Mais qui sont ceux qui, par leur frénésie, leur hystérie, leur fanatisme, les réveillent ?
Déjà en 2007, le projet d'apposer une simple plaque commémorative sur la façade d'une maison de Genève, rappelant que Céline y avait vécu dans les années 1920, avait suscité couinements et retrait de la plaque. Extravagantes bouffonneries...
Comme le disait excellemment Coclès sur le site La droite strasbourgeoise, « C'était "Gogue" et Magog, le retour de l'Antéchrist, l'annonce de l'Apocalypse. Branle bas de combat donc chez les chaisières du nouvel ordre moral. La pornographie de Céline, c'était son antisémitisme, violent, démesuré, rabique, au point que même Charles Maurras y passait pour un juif. C'est dire ! Pour protéger l'enfance de cette infâme contagion, c'est aujourd'hui le nom de Céline que l'on entend épurer. Mais alors, il ne faut pas mégoter et faire les choses à demi. C'est toute la littérature qui va des Pères de l'Église jusqu'à Voltaire, de Marx jusqu'à Morand qu'il faut proscrire, et fissa! La tyrannie du Bien est insatiable. Toujours il lui faut de nouvelles figures du Mal à exorciser, de nouveaux procès en sorcellerie à instruire, de nouveaux libertins à lyncher, de nouvelles têtes à trancher. Suivre sa logique, c'est à terme condamner une littérature qui ne serait pas une littérature d'édification. Voulons-nous de ce monde là ? »
L'universitaire Henri Godard estime que « la création artistique est devenue une valeur que nous reconnaissons, même là où elle ne coïncide pas avec nos valeurs morales, voire les contredit ». Quant au regretté Philippe Muray, voilà ce qu'il écrivait dans son ouvrage "Céline" (Gallimard 2001) : « Le nom de Céline appartient à la littérature, c'est-à-dire à l'histoire de la liberté. Parvenir à l'en expulser afin de le confondre tout entier avec l'histoire de l'antisémitisme et ne plus le rendre inoubliable que par là, est le travail particulier de notre époque, tant il est vrai que celle-ci, désormais, veut ignorer que l'Histoire était cette somme d'erreurs considérables qui s'appelle la vie, et se berce de l'illusion que l'on peut supprimer l'erreur sans supprimer la vie. Et, en fin de compte, ce n'est pas seulement Céline qui sera liquidé, mais aussi, de proche en proche, toute la littérature, et jusqu'au souvenir même de la liberté ».

Un extrait de L'Ecole des cadavres
Céline ne fonctionnait certes pas dans le registre de la modération. Il est franc, net, brutal, excessif, reprochant notamment à Maurras d'être germanophobe et pas — ou pas assez — antisémite. Car, dit-il, ce n'est pas « Ni Berlin, ni Moscou » qu'il faut dire. C'est « avec les Juifs ou contre les Juifs ». Merci aux éradicateurs de Céline de nous permettre de le relire. Voilà un extrait de L'Ecole des cadavres :
« Pour le noyé tout ce qui flotte devient miracle, le pire chien crevé. Le Goye plongé, tourbillonné dans le prodigieux, torrentiel, percutant carnaval juif, a perdu tout discernement, et même toute velléité de discernement. Il ne réagit plus. Il ne se doute même plus qu'il n'existe plus. Il est trop minutieusement entrepris depuis l'école, depuis le lycée, depuis trop longtemps accaparé, robotisé, implacablement sonné, du berceau jusqu'à la tombe. Dès qu'il entr'ouvre un œil, qu'il prête la moindre oreille au plus furtif écho du monde, il ne s'attend plus à autre chose qu'à des vérités juives, des mots juifs, des rythmes juifs, des transes juives, des charabiateries juives, des croisades juives. Il est fixé comme un poisson dans sa friture. Ce qui n'est pas juif peut seul encore, par extraordinaire inversion, le mettre en état de rébellion, d'hostilité, tellement il est devenu juif, synthétiquement par persuasion. Tout lui parvient toujours du monde extérieur, inexorablement, infailliblement, invinciblement juif. Il n'est plus que le somnambule des volontés juives. Il a tout perdu dans la prodigieuse vacarmerie juive, jusqu'à la velléité de se retrouver, de retrouver sa personne, son âme, sa volonté... Le Juif l'emmène où il veut, comme il veut.
Les démocraties ne sont que les dominions de Tintamarrerie ahurissante juive, prodigieux, stratosphérique tambourinage et gigantesque accompagnement de notre appareil de torture et de servitude. Absolument irrésistible. Quels sont les patrons de ce cauchemar ? Les banques juives, la conjuration des rabbins, l'Intelligence Service (grande productrice de guerres et de révolutions), l'Angleterre judéocratique, la Cité, toute aux juifs ».

Jaurès bientôt à la trappe ?
Jean Jaurès exprimait lui aussi un antisémitisme virulent. Extraits : « Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les Juifs, c'est que par l'usure, par l'infatigable activité commerciale et par l'abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique. [ ... ] En France, l'influence politique des Juifs est énorme mais elle est, si je puis dire indirecte. Elle ne s'exerce pas par la puissance du nombre, mais par la puissance de l'argent. Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n'ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus » (Jean Jaurès, 1/5/1895, Dépêche de Toulouse, La question juive en Algérie). Et puis, ce discours au Tivoli, en 1898 : « Nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n'est pas par la force du prophétisme, nous savons bien qu'elle manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corset, d'extorsion ». Alors, posons la question aux camarades socialistes : Jaurès, Céline, même combat ? Et même traitement ?

La roche tarpéienne est proche du Capitole
Laissons la conclusion à Anne Kling, qui écrit ceci sur son blog La France Licratisée, au sujet de l'affaire Céline : « Comme on pouvait s'en douter, le "ministre" de la culture s'est couché de tout son long devant les injonctions crifiennes et klarsfeldiennes réunies. C'est bien, très bien même. Céline s'en remettra sans peine et y trouvera même vraisemblablement de nouveaux lecteurs [...] Et puis, on en arrive tellement au stade de la caricature dans les exigences formulées et les empressements serviles à y répondre qu'il faut ça pour dessiller certains yeux qui n'avaient pas encore saisi l'ampleur de la chose. A la place du CRIF (dont l'association de Klarsfeld fait partie), je lirais attentivement les commentaires qui accompagnent l'affaire, sur des sites "honorables", traduire, pas les nôtres. Et si j'avais deux sous de bon sens, ça me donnerait à réfléchir. Pour le moment, ils sont encore juchés sur le Capitole. Mais à ce train-là, la roche tarpéienne se rapproche de plus en plus ».

Aldric SÈTE
Rivarol n°2984 du 28/01/2011

vendredi 28 janvier 2011

Une querelle indigne par Claude Duneton

Louis-Ferdinand Céline a tout fait de son vivant pour être un mort infréquentable - je parle de l'homme, pas de l'œuvre. Je crois qu'il serait aux anges d'avoir été refusé au Panthéon de 2011 des écrivains à célébrer. On entend d'ici la diatribe du pamphlétaire ! Il faut dire que son cas s'est notablement aggravé depuis sa disparition en 1961; j'en suis témoin, moi qui ai monté une adaptation des Beaux Draps dès l'automne de 1970, dans une petite librairie-théâtre à la mode d'alors. La surprise causée par la langue célinienne, le plaisir de cette oralité contrôlée (si bien mise en valeur plus tard par Fabrice Luchini) avaient été vifs neuf ans après la disparition de l'auteur. Il n'y avait eu aucun remous passionnel, juste le plaisir d'un texte pimpant que l'on découvrait…

Dix ans plus tard, j'ai créé, à la télévision, avec feu mon cher complice Gérard Follin, une adaptation très fantaisiste que nous avions faite de Nord. Succès de l'émission et pas le moindre murmure d'en haut ou d'en bas pour cet Appelez-moi Ferdinand, tendre, bougon et plutôt rieur.

Aussi ma surprise fut grande, quatorze ans plus tard, lorsque je voulus mêler ma voix fluette à ce que j'imaginais être les célébrations du centenaire de Céline, en 1994. Je proposais une petite bluette ayant pour titre Bal à Korsor (chez Grasset), par laquelle je saluais le génie de l'ermite de Meudon et les grandes vertus de sa veuve, la délicate Lucette Almanzor. Mais de célébration, il n'y en avait guère - Non, non ! Je me trompais d'époque… on me fit sentir que Céline était devenu malsain, un odieux saltimbanque à fuir de toute urgence…

Que s'était-il passé? Eh bien les pamphlets antisémites dont lui-même avait interdit la réédition étaient revenus à la surface - on ne voyait plus à présent que ces diatribes datées. L'auteur de livres majeurs disparaissait derrière celui de textes haineux. Les choses n'ont pas changé depuis, et le ministre a agi sagement, je crois, en coupant court très vite à une querelle qui s'annonçait indigne à la fois des victimes des nazis et des défenseurs de Céline. D'ailleurs, cinquante ans c'est trop court pour faire entrer les personnalités exceptionnelles dans des cadres. Si l'on avait voulu célébrer officiellement Voltaire en 1828, on se serait heurté à de belles criailleries. Quel tollé ! quelle révolte !…

Au demeurant, les restes de Voltaire, contrairement à ce qu'on croit, ne seraient même pas au Panthéon… Ce sont d'autres os que les siens qui ont pris sa place. Chut ! Je raconterai cette histoire une autre fois…

Claude DUNETON
Le Figaro, 27/01/2011

Claude Duneton vient de faire paraître Le monument aux Presses de la cité.

jeudi 27 janvier 2011

En kiosque : Le Magazine Littéraire n°505 - Février 2011

Le Magazine Littéraire consacre son dossier de février à Louis-Ferdinand Céline.

Dossier coordonné par Maxime Rovere:
- Tous céliniens ? par Mikaël Hirsch
- Chronologie
- Portraits volés, par David Alliot
- "Ma seule vocation, c’est la médecine", par Philippe Roussin
- Critiques au casse-pipe, par André Derval
- De Rimbaud à Molière, par Suzanne Lafont
- Rabelais ou "la crudité juste", entretien avec Céline (1958), par Guy Bechtel
- Voyage au bout de la viande, par Florence Mercier-Leca
- D’une nausée l’autre, par Maxime Rovere
- Les traductions américaines du Voyage au bout de la nuit, par Pascal Ifri
- Écrire à corps ouverts, par Philippe Destruel
- Guignol’s Band, des lumières dans la nuit par Yves Pagès
- Vu du Japon : "Hardi petit !" face au désastre, par Kenzaburô Ôé
- Céline enluminé, par Éric Mazet
- Les précieuses reliques du Dr Destouches, par Éric Fosse
- "Céline a construit sa propre légende", entretien avec Pascal Fouché
- Bibliographie
- Inédit : Un chapitre non paru de Féerie pour une autre fois, de Louis-Ferdinand Céline

La littérature et la haine par Pierre Foglia

Cyberpresse.ca, 27/01/2011 : Une histoire de Français, de Juifs et de littérature, une histoire qui fait des vagues en France depuis vendredi. Je commence par quoi? Les Français?

Depuis 25 ans, les Français célèbrent chaque année des personnalités, des événements ou des oeuvres qui ont en commun d'être cinquantenaires ou centenaires. Cela s'appelle les Célébrations nationales. Je n'en avais jamais entendu parler - vous non plus, j'imagine. L'anniversaire comme prétexte culturel n'est pas une mauvaise idée.

Différentes catégories: vie politique, lettres, économie, musique, etc. En 2011, par exemple, on célébrera Pompidou, né il y a 100 ans. Aussi des écrivains, comme Théophile Gauthier, né il y a 150 ans, Hervé Bazin, né il y a 100 ans, Blaise Cendrars, mort il y a 50 ans, et mon maître (notre maître à tous en écriture moderne), Louis-Ferdinand Céline, mort il y a 50 ans.

L'essentiel de ces célébrations consiste en une collection de notices publiées dans un Recueil des célébrations nationales de quelque 300 pages.

Le recueil 2011 était donc en cours d'impression, préfacé par le ministre de la Culture, quand stop! Arrêtez tout, arrêtez les presses! Ce même ministre de la Culture s'avisa soudain que Louis-Ferdinand Céline était antisémite et qu'on ne pouvait pas le laisser contaminer le livre d'or des célébrations de 2011.

Que Louis-Ferdinand soit hélas antisémite ne fait aucun doute. Ce n'est contesté par personne; 12 millions d'articles ont été écrits sur le sujet. Alors qu'un ministre de la Culture s'en avise si soudainement, comme on s'avise d'avoir oublié le lait sur le feu, est complètement ridicule.

Le ministre a évidemment cédé aux pressions - celles de Sarkozy, celles de l'avocat juif Serge Klarsfeld, grand chasseur de nazis, président de l'Association des enfants des déportés juifs français et... père d'Arno Klarsfeld, proche de Sarkozy.

C'est correct, vous pouvez relancer les presses, a autorisé le neveu Mitterand après qu'il eut retiré la notice consacrée à Louis-Ferdinand Céline, au grand dam d'à peu près tous les intellectuels de France. Les deux que je veux citer à dessein sont juifs, deux personnalités très connues pour monter vigoureusement au créneau quand il s'agit de défendre les juifs. Bernard-Henri Lévy, qui regrette: «Cette commémoration devait précisément servir à explorer l'énigme qui fait qu'on peut être à la fois un très grand écrivain et un parfait salaud.» Et Alain Finkielkraut, qui craint qu'une telle reculade n'accrédite «l'idée, très répandue, que le lobby juif fait la pluie et le beau temps en France».

Chaque polémique autour de l'antisémitisme de Céline repose la même question: peut-on être un grand écrivain et un parfait salaud?

Personnellement, je ne trouve pas du tout que ce soit une énigme. On peut être n'importe quoi et un parfait salaud en même temps. Voulez-vous dire que vous ne lirez plus jamais un auteur qui a déjà pogné le cul d'un petit garçon, qui a déjà fait le salut hitlérien, qui a approuvé les goulags de Staline, qui a battu sa femme? Alors vous ne lirez plus Aragon, Sartre, Cioran, Gide, Tolstoï? Qui allez-vous lire? Sollers le maoïste?

Lisez Céline. Pour le texte et pour la musique. Ne lisez pas que Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit. Lisez le sublime début D'un château l'autre. Lisez Guignol's band; lisez le dernier, Féerie pour une autre fois. Ne lisez pas Bagatelles pour un massacre, c'est là-dedans qu'il est honteusement antisémite, mais moi je vais quand même vous lire un passage de Bagatelles, parce que c'est aussi dans Bagatelles, écrit avant 1940, qu'il annonce les téléréalités des années 2000 dans ces quelques lignes prophétiques...

Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle peuvent-ils se muer en dieux et déesses? Recueillir plus d'âmes en un jour que Jésus-Christ en 2000 ans? C'est que la foule à genoux a le goût du faux, de l'or et de la merde, plus insignifiante est l'idole plus elle a de chances de conquérir le coeur de la foule...

Foule, tu peux bien haïr Louis-Ferdinand. Sache qu'il te hait aussi, depuis longtemps.

Pierre FOGLIA
Le Presse, 27/01/2011

mercredi 26 janvier 2011

2010, (autre) année célinienne...

J a n v i e r

23 janvier : présentation de la correspondance de Céline (dans la Pléiade) par Henri Godard à Strasbourg (Librairie Kléber). — 24 janvier : lecture de lettres de Céline à Marie Canavaggia par la Compagnie Ivan Morane au Théatre Antonin Artaud, à Gaillac (Var). — 27 janvier : présentation du manuscrit (premier jet) de Mea culpa à Rouen (au restaurant « Le Vieux Carré ») à l’occasion d’une conférence de Henri Godard sur la correspondance de Céline. (Reportage France 3 à voir ici). — 31 janvier : séquence (« Experts contre faussaires ») consacrée à Céline dans l’émission « Les papous dans la tête » (France-Culture).

F é v r i e r

Le Bulletin célinien révèle que Céline a joué un rôle de figurant dans Tovaritch, film réalisé en 1935 par son ami Jacques Deval (découverte faite par le cinéphile Alain Vettese). — 17 février : grand article de George Steiner sur Céline dans The Times Literary Supplement à l’occasion de la publication de sa correspondance dans la Pléiade (traduction dans Le Bulletin célinien, n° 319) — 17-18 février : reprise de Nuit d’Amérique par la Compagnie Chromos, d’après le chapitre américain de Voyage au bout de la nuit au Théâtre du Temps (Paris), dans une mise en scène de Julien Bal, avec Guillaume Paulette, Valentina Sanges, Giulio Serafini, Julien Ratel, Renaud Amalbert et David Augerot. — 18 février : soirée littéraire consacrée à Céline animée par Marc Laudelout avec Marc Hanrez et Pierre Lainé à Bruxelles (Librairie Tropismes). — 18 février : table ronde « Céline’s “forbidden” writings : Madness or Method ? » à la Maison française (New York University), avec Michel Beaujour, Denis Hollier, Wyatt Mason, Guy Sorman, Phil Watts et Tom Bishop. — 27 février : lecture de textes de Céline (Voyage, Mort à crédit, Guignol’s band, Féerie) par Guillaume Galliene dans son émission « Ça peut pas faire de mal » (France-Inter).

M a r s

Études céliniennes, n° 5 (hiver 2009-2010), avec notamment une correspondance inédite à Robert Allerton Parker. — 8-9 mars : rediffusion par France-Culture de l’émission réalisée en 1963 par Paul Chambrillon, « Louis-Ferdinand Céline, romancier expérimental », avec des textes lus par Marcel Bozzuffi, Alain Cuny et Jean-Pierre Lituac. — 23 mars : soirée littéraire animée par Laurent Moosen, avec François Gibault et le psychanalyste Patrick Declercq, à la Maison internationale des littératures, à Bruxelles (Librairie Passa Porta) ; présentation de Lettres par Henri Godard et Jean-Paul Louis à la Librairie MCL d’Angoulême (Charente). — Réédition de plusieurs petits textes de Céline (dont À l’agité du bocal et Hommage à Zola) dans L’argot est né de la haine ! , recueil préfacé par Raphaël Sorin (André Versaille éditeur).

A v r i l

Dans Adrien Arcand, führer canadien (Éd. Lux), Jean-François Nadeau révèle la présence de Céline, le 5 mai 1938, à une assemblée du Parti National Social Chrétien, à Montréal (cf. « Céline chez les fascistes canadiens », dans Le Bulletin célinien, n° 320) — D’un Céline et d’autres (Proust, Baudelaire, Rousseau…) de Serge Kanony (L’Harmattan). — Réédition de Les idées politiques de Louis-Ferdinand Céline de Jacqueline Morand-Deviller, avec un avant-propos inédit de l’auteur (Éd. Écriture). — Massacre pour une bagatelle, roman d’Émile Brami qui dépeint le microcosme célinien (L’Éditeur). — Ultime témoignage (posthume) de Bente Karild-Johansen sur Céline par Le Bulletin célinien. — Découverte par Henri Thyssens (www.thyssens.com) d’un écho de L’Intransigeant (17 mai 1933), « Céline au bûcher », signalant que, par ordre des autorités du IIIe Reich, Voyage au bout de la nuit aurait été retiré de toutes les librairies allemandes et brûlé avec d’autres ouvrages condamnés par le régime hitlérien. — 3 avril et 6 au 10 avril : Ça a débuté comme ça par la Compagnie AB, mise en scène de Chloé Desfachelle, avec Antoine Bersoux (Toulouse) — 15 avril : atelier de lecture à voix haute par « La Sorbonne sonore », association étudiante de lecture publique (lecture d’extraits de Mort à crédit). — 23 avril (et 15 juin) : Ma peau sur la table, spectacle mêlant création sonore et vidéo par David Ayala, Géraud Bénech et Stanislas de la Tousche au Théâtre 95 à Cergy-Pontoise (Val d’Oise) — 30 avril : Céline, voyage au long de la Mort, à crédit conçu et interprété par Pierre Mayer-Dantec à Lannion (Bretagne). — La complication de l’existence. Essai sur Kafka, Platonov et Céline de Frédérique Leichter-Flack (Éd. Classiques Garnier).

M a i

11 mai : un sondage effectué via internet auprès des lecteurs du Figaro classe Voyage au bout de la nuit comme le plus grand livre du XXe siècle devant À la recherche du temps perdu. — 25 mai : Marc Danval consacre sa chronique radiophonique à Règlement interprété par Céline (RTBF). — 29 mai : conférence sur Céline de Fabrice Pras à la bibliothèque Le Clos Saint-Louis, à La Seyne-sur-Mer (Var). — 31 mai : rencontre littéraire sur Céline avec Marina Alberghini et Giuseppe Panella, à Sesto Fiorentino (Toscane) ; lecture d’extraits de Mort à crédit par Dominique Parent au Théâtre du Grütli (Genève) dans une mise en scène d’Éveline Murenbeeld. — Dictionnaire du pamphlet de Frédéric Saenen (Infolio). — Réédition de la traduction italienne du Céline de Pol Vandromme (1963), avec l’avant-propos de l’auteur paru en 2001 (Associazione Italia-CLU).

J u i n

3 juin-15 septembre : exposition Gen Paul à la Galerie Roussard (Montmartre) avec plusieurs dessins représentant Céline. — 4 juin : lecture de lettres de Céline à Gaston Gallimard par son petit-fils, Antoine Gallimard, au « Marathon des mots » à Toulouse (avec Daniel Mesguich) ; présentation de Massacre pour une bagatelle par David Alliot et Émile Brami à la librairie Équipages (Paris). — 5 juin : soirée littéraire consacrée à Céline, avec Frédéric Vitoux et Catherine Enjolet, dans le cadre du Festival des musiques sacrées à Fès (Maroc). — 8 et 10 juin : adaptation de Voyage au bout de la nuit à Tananarive (Madagascar) par la Compagnie « Arts and Events » (Fabienne Delacroix et Éric Bernelas). — Vente aux enchères, à Neuilly, de lettres de Céline à l’imprimeur lyonnais Ansbert Frimat. — 11, 12 et 15 juin : diffusion du documentaire de Nicolas Craponne, Céline à Meudon, sur la chaîne Histoire. — Le réprouvé, roman de Mikaël Hirsch (L’Éditeur) dans lequel Céline tient une grande place.

J u i l l e t

Dix-huitième colloque de la Société des Études céliniennes (« Images de la France chez Céline ») à Dinard (Bretagne), à l’invitation de Sylvie Mallet, maire de la ville : communications de Sonia Anton, Anne Baudart, Johanne Bénard, David Fontaine, Marie Hartmann, Pascal Ifri, Pierre-Marie Miroux, Jacqueline Morand-Devillers, Suzanne Munsch, Véronique Robert-Chovin, Bianca Romaniuc-Boularand, Anne Seba-Collett et Yoriko Sugiura ; en marge du colloque : lecture de textes de Céline par Mathis Bois (Compagnie Alaporte). — L’Année Céline 2009 (éd. du Lérot) avec notamment la correspondance à Jacques Mourlet.

A o û t

29 août-1er septembre : dans le cadre du festival New York à Paris, Ça bouge encore (sous mes jambes), par la « Chromos compagnie » au Théâtre de la Reine blanche (Paris), pièce pour danseur, voix, diapositives et bande-son, d’après le chapitre new-yorkais de Voyage au bout de la nuit. Mise en scène de Julien Bal ; danseur : Jean-Charles di Zazzo.

S e p t e m b r e

Maledetto Céline. Un manuale del caos de Stefano Lanuzza (Stampa Alternativa). — L’accueil critique de « Bagatelles pour un massacre » d’André Derval (Éditions Écriture) — Maisons closes parisiennes. Architectures immorales des années 1930 (éd. Parigramme) avec des pages consacrées à Henri Mahé, peintre-décorateur du « 31 Cité d’Antin », ainsi que des références à Gen Paul et Céline. — 10-25 septembre : exposition Céline à la Médiathèque municipale de Clichy. — Réédition de Céline, fictions du politique d’Yves Pagès, avec une postface inédite de l’auteur, dans la collection « Tel » de Gallimard. — Dialogues outre-ciel de Marie-Laure Béraud (Éd. Manuella) dans lequel elle imagine un dialogue entre Céline et Knut Hamsun.

O c t o b r e

Trifles for a massacre, traduction anglaise [non autorisée] de Bagatelles pour un massacre (Éditions de la Reconquête). — Mise en ligne sur le blog « Le Petit célinien » d’un extrait de l’émission littéraire Italiques (ORTF, 25 mai 1973) : Jean-Jacques Brochier, Claude Dubois, Alphonse Boudard, Gen Paul et Max-Pol Fouchet y traitent de l’antisémitisme de Céline. — 20 et 21 octobre : Ma peau sur la table, spectacle mêlant création sonore et vidéo par David Ayala, Géraud Bénech et Stanislas de la Tousche au Théâtre Firmin-Gémier d’Antony — 21 octobre : création de Un voyage au bout de la nuit à Bruges (Gironde) par la compagnie « Le Talent Girondin », dans une adaptation de Philippe Del Socorro, avec Franck Desmedt, Annik Paré, Alain Rémus, Sandrine Feuillon-Moulin. Au piano : Marie-Cécile Villot, Carine Leloup au chant.

N o v e m b r e

11 novembre : Lecture d’extraits de Voyage au bout de la nuit par Elio Germano (musique de Teho Teardo), à Turin. — 20 novembre-30 janvier : Extraits de Mort à crédit joué par Éric Sanson dans une mise en scène de Renaud Cojo au Petit-Théâtre, à Bordeaux. — 22 novembre : « Le cas Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) », conférence de Gérard Vitoux à l’Université d’Anchin.

D é c e m b r e

Zabête aux yeux verts (Reportage sur quelques péripéties ordinaires) de Jean Guenot (Éd. Jean Guenot).— Nello specchio della modernità. Fotoritratti di Louis-Ferdinand Céline de Patrizio Paolinelli (Éd. Bonanno). – Le procès de Céline, 1944-1951. Dossiers de la Cour de justice de la Seine et du Tribunal militaire de Paris, textes établis et présentés par Gaël Richard (Du Lérot).


Matthias GADRET & Marc LAUDELOUT
Le Bulletin célinien n°326

mardi 25 janvier 2011

Alain Finkielkraut : « Jamais un lycée de France ne doit porter le nom de Céline »

« Jamais un lycée de France ne doit porter le nom de Céline, mais je ne suis pas sûr qu'un tel écrivain ne doive pas faire l’objet de commémorations ».

Alain Finkielkraut

On refait le monde, RTL, 24/01/2011

Autour de Christophe Hondelatte, chaque soir de 19h15 à 20h, éditorialistes, journalistes, écrivains et philosophes confrontent leurs points de vue et débattent des grands événements qui régissent le monde. Interviennent régulièrement dans On Refait le Monde : Alain Duhamel, Patrick Poivre D’Arvor, Eric Naulleau, Anne Sophie Mercier, Muriel Gremillet, Rokhaya Diallo, Claude Cananes, Robert Ménard, Géraldine Muhlmann… La sortie de Robert Ménard est à ne pas manquer...

Magazine Littéraire : numéro spécial Louis-Ferdinand Céline

Pour célébrer le cinquantenaire de la mort de Louis-Ferdinand Céline, le Magazine Littéraire consacrera son dossier du numéro de février à l’auteur de Voyage au bout de la nuit, avec les contributions d’André Derval, Philippe Roussin, Mikaël Hirsch, Yves Pagès entre autres. Un chapitre inédit de Féerie pour une autre fois est annoncé.
En kiosque le 27 janvier.

Céline, ou la Galère Tropicale

Documentaire réalisé par Jean-Christian Bourcart, Dominique Giraud et Bob Ewande. 44min. IO Productions, 1996. Source


lundi 24 janvier 2011

Exclure Louis-Ferdinand Céline ? par Henri Godard, Le Monde, 25/01/2011

Voici la réaction d'Henri Godard à la décision du ministre de la culture de retirer Céline du Recueil des célébrations nationales 2011. Article paru dans l'édition du Monde du 25/01/2011 :

Le ministre de la culture vient d'exclure Céline (1894-1961) de la liste de Célébrations nationales pour l'année 2011, dans laquelle il l'avait précédemment inscrit par la voix d'un comité de personnalités qualifiées nommées par lui. Le mot "célébration" a beau prêter à quelque malentendu, ce qui explique certaines réactions, il reste que la République a le droit de rappeler à notre souvenir, à l'occasion d'un anniversaire, les hommes, les femmes et les faits qu'elle juge dignes de rester, à un titre ou à un autre, dans notre mémoire nationale. Céline, par l'innovation qu'il a apportée dans la prose française, par son génie comique, et par l'expression qu'il a su donner des deux guerres mondiales, avait pleinement sa place dans cette liste en 2011, à propos du cinquantième anniversaire de sa mort.

Mais il est aussi l'auteur de pages d'un insupportable antisémitisme. Il pose ainsi un problème douloureux, en premier lieu pour les juifs qui l'admirent en tant que romancier, mais pas seulement pour eux. C'est un écrivain à deux faces. Que nous le voulions ou non, nous mettons tous l'accent sur une de ces faces, selon notre sensibilité ou plutôt, si j'en juge par mon expérience, selon les moments. L'important est que nous n'oubliions jamais l'autre, pas l'antisémite quand nous prenons plaisir à lire le romancier, mais pas non plus l'écrivain quand nous exécrons l'antisémite.

Nous sommes arrivés à un moment de l'histoire de notre civilisation où la création artistique est devenue pour nous une valeur de plein droit, et non plus un ornement, un enjolivement ou un passe-temps. C'est un trait par lequel nous différons des états antérieurs de cette civilisation (prenons pour repères les procès de Baudelaire et de Flaubert). Il revient à Malraux de nous avoir fait prendre conscience de cette mutation. La création artistique, quand elle est authentique, constitue par elle-même un ordre qui ne se confond pas avec les autres ordres de valeurs, notamment pas avec la morale. Elle peut même, dans des cas extrêmes, y contredire sans pour autant être annulée par elle. Céline est l'un de ces cas qui nous obligent à approfondir notre réflexion sur ce point. Il n'est pas le seul. En 1966, Malraux, ministre de la culture, avait défendu à l'Assemblée nationale Les Paravents, de Genet, joués sur une scène subventionnée, contre les députés qui réclamaient la censure.

Henri GODARD
Le Monde, 25/01/2011

>>> A lire : Notice du Recueil des Célébrations nationales 2011 rédigée par Henri Godard.

Spécialiste du roman français du XXe siècle, il a édité quatre volumes de romans et un volume de Lettres de Céline dans la Bibliothèque de la Pléiade. Parmi ses publications : "Poétique de Céline" (Gallimard, 1985) , "Céline scandale" (Gallimard, 1994) et "Un autre Céline" (Textuel, 2008).

Eric Zemmour : L'Etat et le cas Céline

dimanche 23 janvier 2011

Le Petit Célinien - Nouvelle formule - Lettre d'actualité n°2

Voici le deuxième numéro de notre nouvelle formule. Gratuit, téléchargeable à chaque parution ou envoyé par mail, il est composé d'une page, avec l'essentiel de l'actualité célinienne.

Ce numéro est consacré au colloque qui aura lieu à Paris les 4 et 5 février 2011
.

Le Petit Célinien - Lettre d'actualité n°2.

Céline aux oubliettes - Libération - 22/01/2011

Polémique : Frédéric Mitterrand a retiré vendredi soir le nom de l'auteur antisémite des célébrations nationales pour 2011, suite aux protestations de Serge Klarsfeld.

Céline a disparu! Son nom figurait jusqu'à vendredi sur la liste des personnalités proposées pour 2011 par le Haut Comité des célébrations nationales, lequel dépend du ministère de la Culture et existe depuis 1974. Voilà en effet cinquante ans que l'écrivain antisémite est mort. Il s'apprêtait à recevoir sa ration réglementaire de manifestations quand l'avocat Serge Klarsfeld a protesté au nom de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF). Céline a donc été supprimé de ladite liste, comme on pouvait le constater dès vendredi après-midi sur le site des archives de France.

Vomissure. Selon Me Klarsfeld, «la République doit maintenir ses valeurs, Frédéric Mitterrand doit renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline comme François Mitterrand a été obligé à ne plus déposer de gerbe sur la tombe de Pétain. [ ... ] L'antisémitisme de Céline le discrédite en tant qu'homme et en tant qu'écrivain. [...] Son talent ne doit pas faire oublier l'homme qui lançait des appels aux meurtres des juifs sous l'Occupation» . Klarsfeld se réfère aux pamphlets de l'écrivain, dont Bagatelles pour un massacre, vomissure délirante contre la «race youtre».
La polémique s'ente, on le voit, sur la question de l'homme et de l'œuvre. De fait, Céline n'a été mis aux programmes scolaires et n'est finalement arrivé dans la collection de la Pléiade qu'après que les théories structuralistes ont détaché la notion d'auteur de celle de texte, dans les années 60. Sollers et le groupe Tel Quel, en particulier, ont oeuvré à l'autel célinien.
L'affaire a d'ailleurs rebondi sur ces deux termes, puisque Jean-Noël Jeanneney, historien et ancien ministre, membre du Haut Comité incriminé, considère Céline comme «majeur en littérature» mais d'une «personnalité sinistre». Aussi insiste-t-il sur la différence entre «célébrer», c'est-à-dire louer, et «commémorer», ou prendre acte : «On commémore la Saint-Barthélemy mais on ne la célèbre pas». Il pense que le comité aurait pu «commémorer l'œuvre de Céline sans célébrer l'homme». Contrairement à Catherine Clément, qui condamne l'écrivain.
Or, là où le bât blesse, c'est dans le texte de présentation des personnalités proposées pour l'année 2011. Alain Corbin, historien et professeur émérite à la Sorbonne, y écrit en effet : «Il n'est pas facile mais il est passionnant d'établir une liste des individus dignes d'être célébrés; c'est-à-dire de ceux dont la vie, l'œuvre, la conduite morale, les valeurs qu'ils symbolisent sont, aujourd'hui, reconnues comme remarquables.» Force est d'avouer, même si l'on admire Mort à crédit, qu'on peut difficilement recommander aux enfants de suivre «la vie» et la «conduite morale» de Louis-Ferdinand Destouches, sauf si l'on rêve de croupir en taule au royaume du Danemark.
Le texte de Corbin s'enfonce vers la fin, en préconisant «une optique compréhensive à l'égard du passé, en luttant de ce fait contre l'excès du présentisme qui constitue la grande tentation de notre société» . La conclusion est plus prudente : «Les auteurs de ce volume nous incitent à la réflexion sur ce qui fonde la commémoration et la célébration. »

Défense. Ben voilà, fallait commencer par là: à défaut de réfléchir à la réception des oeuvres et à leur historicité, on aurait pu aussi virer des célébrations nationales Jean Genet l'an dernier, un sale voleur qui jouit du nazisme dans Pompes funèbres (1947). Certes, ce n'est pas la même chose que d'inciter à la haine antisémite. Pour la défense de l'écrivain, l'universitaire Henri Godard fait valoir que Céline n'a jamais dénoncé ni fait partie des institutions de Vichy (contrairement à d'autres à qui personne ne cherche noise) et que «la création artistique est devenue une valeur que nous reconnaissons, même là où elle ne coïncide pas avec nos valeurs morales, voire les contredit».

Éric LORET et Béatrice VALLAEYS
Libération, 22-23/01/2011

« Le nom de Céline me révulse »

Catherine Clément, philosophe et écrivain: «Je partage en tous points l'indignation de Serge Klarsfeld sur la célébration de Louis-Ferdinand Céline, décidée par le Haut Comité des célébrations nationales à l'époque où j'y siégeais (je n'ai pas reçu de convocation depuis plus d'une année). Tant que restent vivants des victimes (dont je fais partie), une célébration officielle de Louis-Ferdinand Céline leur est insupportable. Ma mère me disait: "Tant qu'il n'y a que 20% d'antisémites en France, ça va." Ce qui voulait dire, "cela ne menace pas nos vies". Le nom de Céline me révulsant depuis plus de cinquante ans, je doute d'avoir approuvé cette décision sans mot dire. Suivant les règles de ce Haut Comité dans lequel chacun est libre de ses textes, je n'ai jamais pris connaissance avant publication d'un texte de présentation indulgent, et que j'aurais désapprouvé. En tout état de cause, je tiens à m'en désolidariser.»

Libération, 22-23/01/2011

La "polémique Céline" chez Laurent Ruquier

Réaction de Philippe Besson, Eric Zemmour et Eric Naulleau dans l'émission On ne peut pas plaire à tout le monde diffusée sur France 2 le 22/01/2011:


samedi 22 janvier 2011

Le Kiosque d'Ivan Levaï - France-Inter - 22/01/2011

Ivan Levaï consacre sa chronique du 22 janvier 2011 à Louis-Ferdinand Céline:

Louis-Ferdinand Céline génial écrivain par Chimulus

Louis-Ferdinand Céline : Henri Godard et Frédéric Vitoux sur France-Info

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand a décidé de retirer le sulfureux auteur de la liste des célébrations de 2011. Il n’y aura donc pas de cinquantenaire officiel de la mort de l’un des plus grands écrivains français.

La mort de Céline ne sera pas célébré officiellement, les précisions de Sébastien Paour (1'14")


Les regrets de Frédric Vitoux, biographe de Céline et membre de l’Académie française (1'49")

2011, cinquantenaire de la mort de Louis-Ferdinand Céline

Livres, spectacles, lectures, débats... Différents évènements sont déjà prévus pour 2011, année du cinquantenaire de la mort de Céline. Nous vous proposons dans Le Petit Célinien n°77 une liste des hommages rendus à l'écrivain.

"L'affaire Céline" sur BFM-TV

Polémique autour de Louis-Ferdinand Céline:



Céline retiré des célébrations nationales 2011 :



Débat avec Ruth Elkrief, André Bercoff et Guy Birenbaum:


Réactions

Voici diverses réactions parues ces dernières heures sur Internet suite à la décision du ministricule de la culture, Frédéric Mitterrand, de supprimer Céline de la liste des Célébrations nationales 2011, répondant ainsi aux injonctions de Serge Klarsfeld.

WEB:
>>> Alain Soral réagit à la décision du ministre (egalitéetréconciliation.fr, 16/2/2011)
>>> Un scoop pour commémorer les 50 ans de la mort de L.F. Céline ! Bébert n’était pas mort… (Le Choc du mois, 3/2/2011)
>>> Célinien(s) par Jean-Emmanuel Ducoin (L'Humanité.fr, 29/01/2011)
>>> Dossier : Céline, célèbre-t-on une personnalité ou une oeuvre ? (Marianne2.fr, 29/01/2011)
>>> Céline dévoilé par Paul Giacobbi, député (LeMonde.fr, 27/01/2011)
>>> Louis-Ferdinand Céline (La France catholique, 27/01/2011)
>>> Attribuer à Céline le prix Goncourt ? (LeMonde.fr, 26/01/2011)
>>> Pourquoi Céline... par Karen Taïeb, conseillère de Paris (Israël Infos, 28/01/2011)
>>> Guignol's gang par David Alliot (LeMonde.fr, 27/01/2011)
>>> Lettre ouverte à Monsieur Frédéric Mitterrand (Commentaires.com, 23/01/2011)
>>> La littérature et la haine par Pierre Foglia (La Presse, 26/01/2011)
>>> Ignoble et génial, le faux dilemme (LesEchos.fr, 26/01/2011)
>>> Céline à la trappe (Valeurs actuelles, 27/01/2011)
>>> Veut-on nous rendre antisémites ? (Egaliteetreconciliation.fr, 26/01/2011)
>>> Il y a quelqu’un ? (AgoraVox, 26/01/2011)
>>> Après Céline, Aragon ? (Chrétienté.info, 27/01/2011)
>>> Céline va avoir des lecteurs (Chrétienté.info, 27/01/2011)
>>> Fallait-il censurer Louis-Ferdinand Céline ? (LeMonde.fr, 25/01/2011)
>>> Céline : quand une action aboutit au résultat inverse de celui désiré (Novopress, 25/01/2011)
>>> Céline renié par la nation (lepetitjournal.com, 25/01/2011)
>>> Le docteur Destouches nous écrit à propos de "célébration nationale" (Article11.info, 24/01/2011)
>>> Céline : l’abdication indigne de Frédéric Mitterrand (24heuresactu.com, 25/01/2011)
>>> Autopsier Céline par Ch.Barbier (L'Express, 26/01/2011)
>>> Après Pétain Céline (L'Union, 25/01/2011)
>>> Céline vainqueur par KO, Mitterrand vaincu au Point (LePoint.fr, 24/01/2011)
>>> Louis-Ferdinand Céline, chevalier de l’ordure nationale (voix-militante.com, 25/01/2011)
>>> Célébrer Céline : Frédéric Mitterrand a dit non (vousnousils.fr, 24/01/2011)
>>> Il faut s'opposer à la célébration d'un auteur antisémite par P.Kechichian (LeMonde.fr, 24/01/2011)
>>> Céline et la mémoire nationale (Herodote.net, 23/01/2011)
>>> Celine : un complice de la perpétration de la Shoah par Guy Millière (drzz.info, 23/01/2011)
>>> Céline ou le choix de la mémoire (LeMonde.fr, 22/01/2011)
>>> L’affaire Céline ou la culture censurée par les niais (LeVolontaire.fr, 24/01/2011)
>>> A-t-on le droit de ne pas aimer Céline? (Causeur.fr, 24/01/2011)
>>> Céline et la bêtise par Claude Bourrinet (VoxNR, 22/01/2010)
>>> Céline décélébré ou la culture casse-pipe (Slate.fr, 23/01/2010)
>>> Louis-Ferdinand Céline retiré des célébrations nationales 2011 (LivresHebdo.fr, 21/01/2011)
>>> Pourquoi Mitterrand a écarté Céline des célébrations nationales ? (France-Soir.fr, 22/01/2011)
>>> La deuxième mort de Céline (LePost.fr, 22/01/2011)
>>> La République face à Céline, ou l'impensable célébration (Actualitté.com, 22/01/2011)
>>> Céline... Merci Serge ! (AgoraVox.fr, 22/01/2010)
>>> Céline contre les robots (causeur.fr, 22/01/2010)
>>> Le kiosque d'Ivan Levaï (France-Inter)
>>> L'écrivain Céline écarté des célébrations nationales 2011 (LeParisien.fr, 21/01/2011)
>>> Echo sur le site de RFI le 21/01/2011
>>> Le fantôme de Bardamu par Yves Harté, Sud-Ouest, 22/01/2011.
>>> La célébration nationale de Céline supprimée par Mitterrand par N.Gary, Actuallité.com, 21/01/2011.
>>> L’Etat Français célèbre officiellement l’écrivain antisémite Céline par Daniel Kaplan, Juif.org, 21/01/2011.
>>> Céline maudit pour toujours ? par Philippe Bilger
>>> Céline, immense écrivain ou incomparable salaud ? (France-Soir, 21/01/2010)
>>> Communiqué des Editions de la Reconquête : La France et les Français d’aujourd’hui méritent-ils Céline ?
>>> Polémique autour du cinquantenaire Céline (Le Magazine Littéraire, 20/01/2011)
>>> Céline met les “Célébrations nationales” dans de beaux draps par Pierre Assouline (21/01/2011).
>>> Faire d'un antisémite un exemple, cela pose question (Actualitté.com, 20/01/2011)
>>> Célébration de Céline : Sarkozy appelé à intervenir (Actualitté.com, 21/01/2011)
>>> Peut-on célébrer Céline ? La question divise et ravive de vieilles blessures (LeProgrès.fr, 21/01/2011)
>>> Appel pour retirer l'écrivain antisémite Céline des célébrations 2011 (LesEchos.fr, 20/01/2011)
>>> Peut-on célébrer Céline ? (20minutes.fr, 20/01/2011, qui a fermé son article aux commentaires)
>>> Delanoë avec Klarsfeld
>>> Le texte intégrale de Serge Klarsfeld
>>> Pas plus d'hommage pour Céline que de fleurs pour Pétain par Nicolas Gary
>>> Doit-on célébrer Céline ? par Grégoir Leménager
>>> Manichéisme (Novopress)


BLOG:
>>> Céline ou l’indignité du génie, par Thierry Guinhut (Stalker, 7/2/2011)
>>> Céline avec ou sans pincettes (blog de Raphaël Sorin, 1/2/2011)
>>> On parle de Ferdine (blog de Guillaume Paquet, 30/01/2011)
>>> Céline en rit encore (blog du tribun en colère, 30/01/2011)
>>> Peut-on se souvenir de Céline : NON !!! (blog Marsyas2, 30/01/2011)
>>> Dans l'obscurité de la parole (blog d'O.Salazar-Ferrer chez Mediapart, 29/01/2011)
>>> Par qui le scandale arrive par Pierre Lalanne (L'Ombre de LF Céline, 28/01/2011)
>>> Céline, miroir du vingtième siècle (blog de Joseph Vebret, 28/01/2011)
>>> L'agrégation des dentelles (blog de Laura Vanel-Coytte, 28/01/2011)
>>> Céline et les Célébrations nationales… (Le Journal inutile, 27/01/2011)
>>> Frédéric Mitterrand : la politique de l’autruche (blog La plume du flamant rose, 27/01/2011)
>>> Faut-il enseigner Céline? Et autres rengaines. (Blog sur TdG, 27/01/2011)
>>> La hantise du complot (LePost.fr, 26/01/2011)
>>> Céline: regarder la complexité du personnage en face (Blog chez Marianne2.fr, 26/01/2011)
>>> Céline, Voyage au bout du diktat bien-pensant (Encore une fois, 26/01/2011)
>>> Céline sauve l'honneur de la France (CulturalGangBang, 26/01/2011)
>>> Chroniques de la connerie ordinaire, (blog Le cercle des associés, 26/01/2011)
>>> Céline et la censure moraliste étouffante (blog HumanDecisionRequired, 23/01/2011)
>>> Céline, toujours au bout de la nuit, blog NouvelObs Emportés par la foule, 25/01/2011)
>>> Louis ferdinand Celine, dit “Freddie”(blog Feeling America, 25/01/2011)
>>> Céline célébré: le lancement du bardamu (Blog Traverses, 23/01/2011)
>>> A propos de Céline, par Fondane (Blog Inspire ce n'est rien chez Mediapart, 24/01/2011)
>>> Céline et Wagner, même combat (blog de Claude Samuel, 24/01/2011)
>>> Céline : l’insupportable police de la pensée a encore frappé... par Robert Spieler (log de la NDP, 24/01/2011)
>>> Volte-face : Frédéric Mitterrand d'accord pour célébrer Céline (LePost.fr, 25/01/2011)
>>> Céline: mémoire nationale sélective (Blog Horizons et coup de coeurs, 25/01/2011)
>>> Ma fabuleuse contribution à cette stupéfiante polémique (I Like your style, 25/01/2011)
>>> F. Mitterrand, d'un manège l'autre (Blog de D.Hasselmann, 24/01/2011)
>>> Louis Ferdinand Celine doit-il être banni de la commémoration nationale ? (Blog MrHayoun sur TdG, 24/01/2011)
>>> Céline ou le paradoxe de la commémoration (Blog C'est vous qui le dites, 21/01/2011)
>>> L'affaire Céline (Blog Le temps revient, 22/01/2011)
>>> Pourquoi il faut défendre Louis-Ferdinand Céline (Blog Retour d'actu, 21/01/2011)
>>> Mort à crédit pour Céline (YouLeParisien.fr, 22/01/2011)
>>> La polémique vu d'Italie sur http://lf-celine.blogspot.com/
>>> Mitterrand, Céline, Klarsfeld (Blog Chroniques de l'édenté mordant, 22/01/2011)
>>> Céline, le génie et les enculés par Ibara, 22/01/2011.
>>> L'heure du politiquement correct a définitivement sonné en France (Blada.com, 22/01/2011)
>>> Louis Ferdinand Celine, gourou, antirépublicain, porté au pinacle par et pour... ? ! (Blog L'action littéraire, 22/01/2011)
>>> Céline vu de droite (Nietzsche Academie)
>>> Klarsfeld-Céline : 1-0
>>> Les billets de Segurano
>>> L’obscurité pérenne d’un voyage au bout de la nuit… (blog Chroniques d'un étudiant en droit, 21/01/2011)
>>> Louis-Ferdinand Céline : chasse au méchant (blog Ubu & Shadok sur Mediapart, 21/01/2011)
>>> La bourgeoisie célèbre l’écrivain fasciste Céline (blog "Contre-informations, média pour le communisme", 21/01/2011)
>>> Peut-on célébrer Céline ? par Sébastien Le Fol (blog lefigaro.fr)

Sur notre site:
>>> D'abord les pompiers, Céline après par Cavanna, (Charlie-Hebdo, 2/2/2011)
>>> La réaction de Jean Daniel sur son blog Carnets d'actualité, 2/2/2011.
>>> La "polémique" Céline au Canada
>>> Céline star de 2011, par Marc-Edouard Nabe ( Le Point, 27/01/2011)
>>> Bagatelles pour une reconnaissance par Jean Romain (LeNouvelliste.ch, 2/2/2011)
>>> Serge Klarsfeld invité de l'émission Arrêt sur images.
>>> Céline persécuté (Rivarol, 28/01/2011)
>>> Une querelle indigne par Claude Duneton (Le Figaro, 27/01/2011)
>>> La littérature et la haine par Pierre Foglia (La Presse, 26/01/2011)
>>> Alain Finkielkraut : « Jamais un lycée de France ne doit porter le nom de Céline »
>>> On refait le monde, RTL, 24/01/2011
>>> Exclure LF Céline ? par Henri Godard (Le Monde, 25/01/2011)
>>> Eric Zemmour : L'Etat et le cas Céline (RTL)
>>> La "polémique Céline" chez Laurent Ruquier
>>> Le nom de Céline me révulse
>>> Henri Godard et Frédéric Vitoux sur France-Info, 22/01/2011
>>> Le Kiosque d'Ivan Levaï (France-Inter, 22/01/2011)
>>> Céline aux oubliettes (Libération, 22/01/2011)
>>> L'affaire Céline sur BFM-TV
>>> Céline "épuré", Klarsfeld soulagé
>>> Réactions aux propos de Serge Klarsfeld
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