lundi 20 janvier 2014

Les Entretiens du Petit Célinien (XI) : Valeria FERRETTI

Doctorante à l'Université de Florence en Italie, traductrice (la correspondance de Céline à la presse collaborationniste est sortie en 2011 aux éditions Settimo Sigillo), Valeria Ferretti revient avec nous sur la réception de Céline en Italie, ses travaux en cours, ses projets à venir...

Pour commencer, j'aimerais vous poser la question rituelle : comment en être venu à Céline ? Fait-il partie de vos premières lectures marquantes ?
Mon approche de Céline s'est faite tardivement. Ma rencontre avec son écriture est due au hasard. Un copain de l'université m'a sollicité à lire Voyage au bout de la nuit. Il voulait savoir comment je traduirais certaines expressions en italien. 

Vous êtes aujourd'hui Doctorante à l'Université de Florence en Italie. Pouvez-vous nous présenter les thèmes qui seront abordés dans votre travail de thèse ? 
Ma thèse porte sur la retraduction d'une écriture orale mythique, la langue de Céline, en italien. Le projet de notre recherche a un caractère principalement linguistique – et de façon secondaire, littéraire – la traduction étant un champ d'études voué à la langue. Nous traiterons d'abord le developpement des études traductologiques en France et en Italie dans les trente dernières années en réflechissant notamment sur l'enjeu et le phénomène de la retraduction littéraire des « classiques ». Ensuite, après avoir reparcouru le contexte historique et culturel dans lequel s'installe la première période romanesque de l'épopée célinienne, nous concentrerons notre attention sur la conception de l'oeuvre littéraire et de la traduction selon Céline à partir de sa correspondance avec les traducteurs, de son « miroir » professionnel féminin, Marie Canavaggia et de ses romans (notamment Bagatelles pour un massacre). Nous parviendrons à sonder les mythèmes du style célinien à travers la pratique et l'oreille des traducteurs italiens qui ont tenté de recréer ce style tout en essayant de ne pas trahir l'intention de l'auteur et dont les résultats sont assez divers. Dans ce dernier volet, nous comparerons notamment le style, la musicalité de la traduction de Mort à crédit faite par la poète Giorgio Caproni avec la version offerte par un intellectuel italien, Giuseppe Guglielmi, mise en sourdine pour des raisons de « priorité » et de droits de traducteur (en fait, la version officielle qui circule encore en Italie est celle de Caproni). Pour la petite histoire, Giuseppe Guglielmi a également traduit Casse-pipe, Féerie pour une autre fois, D’un château l’autre, Nord, Rigodon, Progrès. En annexe, je proposerai la retraduction de certains extraits des romans de Céline en mettant l'accent sur l'importance de la gestualité inscrite dans son écriture. En outre, je suis en train de contacter plusieurs proches de Giuseppe Guglielmi afin d'obtenir sinon le manuscrit intégral de cette traduction inédite, au moins quelques feuillets. Mais de ce côté, mes recherches n'avancent pas. 

Dans un article paru en 1988 dans La Revue des Lettres Modernes, Paolo Carile nous explique que l'oeuvre de Céline a reçu un « intérêt constant » en Italie depuis la parution de ses premiers textes, que ce soit par les journalistes, les éditeurs ou les lecteurs. Cet intérêt se retrouve t-il encore aujourd'hui ? 
Pour dresser un petit bilan, Céline a eu des phases de succès alternées. Il avait fait son début dans le panorama italien à la sortie de la première traduction du Voyage (de façon plutôt négatif) en 1933 et puis on en avait plus parlé jusqu'à sa mort. On reviendra à parler de lui à l'époque de la publication de la traduction de Mort à crédit en 1964 (fait par un celèbre poète et prefacé par l'un des critiques littéraires les plus en vue). A partir de là, un mouvement de redecouverte progressif et grosso modo constant a démarré. Si nous prenons les traductions des oeuvres mineures et de la correspondance publiée dans les Cahiers Céline, nous verrons qu'elles arrivent en Italie par un flot constant, entre 1994 et 2010. Par ailleurs, 1994 est l'année de la parution de la Trilogie du nord dans la Pléiade italienne Einaudi-Gallimard. Je tiens à rappeler également les deux colloques marquants consacrés à la réception et à la transposition de Céline : « Tradurre Céline » organisé en 1997 par la Faculté des Langues de l'Université de Cassino (en collaboration avec l'ambassade de France) et « Traduction et Transposition » de 2008 (Dix-septième colloque international organisé à Milan par la Société d'Études Céliniennes). Pourtant je constate au fil de ces dernières années, le manque d'études critiques novateurs. 

Trouve t-on en Italie autant de travaux qui s'attachent à la biographie que d'études sur la stylistique ? 
Après des célébrations sommaires de la mort de l'écrivain dans la presse italienne, les critiques et journalistes se sont mis à rédiger des pezzi di colore, des articles où la littérature n'était qu'un prétexte. Dans le sillage des travaux de Marc Hanrez, Pol Vandromme, Nicole Debrie-Panel et de Dominique de Roux (selon Paolo Carile, ils sont les premiers chercheurs qui ont tenté de donner un bilan global et qui ont tiré un jugement serein de Céline et de son oeuvre), l'Italie a ouvert sa vraie saison critique sur l'écrivain au niveau scientifique à la fin des années 60, en s'éloignant toujours plus de l'aspect moraliste, politique et du biografismo1. Anita Licarie et Gianni Celati sont les pionniers des études stylistiques. Leurs réflexions parues dans Il Verri en 1968 demeurent incontestablement actuelles et perspicaces. Dans « L'effetto Céline », la chercheuse déplace l'attention vers les œuvres moins connues à l'époque (Guignol's bandLe pont de Londres) en se concentrant sur les occurrences du célèbre rendu émotif. Licari souligne que le choix d'un registre « bas » ou populaire canalise davantage cet ajout expressif du geste, du ton de la voix, de la mimique du locuteur. Elle souligne également que la faible valeur sémiotique de certains éléments verbaux contribue à produire la célèbre « petite musique ». Du même avis est Gianni Celati, écrivain et traducteur (entre autres) de Céline. La réthorique typographique célinienne est analysée par Celati en détails : « l'emploi répété de la virgule aussi bien pour développer une courbe mélodique sinusoïdale que pour scander les temps brefs, l'emploi des trois points en guise de virgule pour sous-entendre l'incertitude, l'emploi du point d'exclamation pour varier la courbe mélodique, l'emploi serré du point d'exclamation pour accentuer les gestes, l'emploi des trois points pour marquer une pause, l'emploi du point d'exclamation avec les trois points de suspension pour emphatiser, le même emploi appliqué à une suite d'énoncés pour en accentuer les gestes, l'emploi du point d'exclamation en guise de question rhétorique, l'emploi du point d'interrogation répété pour exprimer le dilemme »2.
Plus récemment, les études de Loredana Trovato sur Guignol's band (une lecture visant les techniques et les structures narratives, ainsi qu'une analyse linguistique-sémiotique du roman) et de Pietro Benzoni sur Mort à crédit (une comparaison stylistique entre la langue célinienne et les solutions apportées par le poète et traducteur Giorgio Caproni) sont à mon avis remarquables. Les biographies ont paru sans une régularité apparente. Certainement plus nombreuses que les études stylistiques, les biographies italiennes de Céline sont pour la plupart des introductions, des précis. À l'opposé, nous trouvons la biographie étalée sur plus de 1000 pages, très passionnée, presque une biographie « à sensation » (si bien que l'auteure a mis une dizaine d'années pour la rédiger) de Marina Alberghini dont le titre est Louis-Ferdinand Céline, gatto randagio, parue en 2009. En 2010, Stefano Lanuzza a écrit une biographie avec un style autobiographique (l'auteur fait parler Céline en personne). Un petit manuel qui n'apporte vraiment rien de nouveau. De plus, le titre dévoile une interprétation, à mon avis, faussée de Céline : Maledetto Céline, un manuale del caos : pour lire Céline, on ne doit pas le haïr... on doit le lire, tout simplement. 

Bagatelle per un massacro (1938)
Lors du dernier Congrès de l'Association Canadienne-Française pour l'Avancement des Sciences (ACFAS) en mai 2013, deux jours étaient consacrés aux « pamphlets de Céline : enjeux d'une réédition et bilan de la recherche ». A cette occasion, vous avez proposé une communication sur « Les pamphlets en Italie : traductions, polémiques et bilan des réflexions critiques (1980-2013) ». Selon vous, l'Italie se distingue t-elle des autres pays dans la réception critique des écrits polémiques de Céline ? 
Pour ce qui concerne la réception critique des écrits antisémites, il est sûr qu'en Italie, on continue à prêter une attention vive et, comme en France, Céline demeure une question épineuse et d'une certaine façon irrésolue. En 1938, une première traduction de Bagatelles avait été faite par Alex Alexis (traducteur du Voyage en 1933) mais sans doubler l'écho de la première. Très probablement, le texte était trop proche de l'actualité politique française et l'écrivain encore mal connu pour que les lecteurs italiens de l'époque s'y intéressent vraiment. Mais il est étonnant de remarquer, comme je l'ai montré dans ma communication lors du colloque canadien, la multitude des éditions (légales ou illégales) italiennes des pamphlets couvrant la période 1981-1995. Ces éditions ont souvent des préfaces qui s'avèrent de vrais témoignages d'admiration frôlant la dévotion pour Céline. En général, les maisons d'édition italiennes ainsi que leurs comités de lecture ont fait preuve d'une grande attention à la production littéraire étrangère ainsi que d'autonomie par rapport aux conditionnements idéologiques. Il suffit de lire le communiqué de presse accordée par l'éditeur Guanda de Milan suite au procès mené contre lui par Lucette Almansor et son avocat à l'occasion de l'édition intégrale de Bagatelles pour un massacre en 1981 (je traduis): « En ce moment, ce qui est nécessaire et urgent de souligner, c’est le côté gravement censeur et anticulturel d’une demande qui attente à l’un des droits fondamentaux de l’individu dans une société libre et évolue : le droit de lire ce qu’on veut et de se faire une opinion de façon directe (…). Nous sommes également persuadés que personne n’a en aucun cas et en aucun lieu le droit moral d’empêcher aux lecteurs l’accès à la connaissance d’une partie essentielle (quoi qu’on veuille la juger) de l’œuvre d’un des plus grands écrivains et des témoins les plus dramatiques de notre temps (...). Quoi qu’on veuille juger le contenu idéologique des pamphlets, il est impossible de comprendre le passage de Céline des premiers chef-d’œuvres narratifs à ceux de la maturité si on continue à faire abstraction de la nouveauté stylistique extraordinaire introduite par les invectives brulantes apocalyptiques excités auxquelles l’écrivain se livra dans ces pages “infâmes” ou bien (comme il nous semble plus correct de le dire) extrêmement risquées, provocatoires et déchirantes ». Il ne faut pas oublier non plus qu'à une époque où les jeunes romanciers italiens cherchaient de nouvelles voies narratives à travers l'expérimentation, l'exemple précurseur de Céline ne pouvait pas être négligé. Les milieux littéraires d'avant-garde se confrontèrent avec la modernité de son écriture, les critiques militants essayèrent de l'interpréter. Il devint une référence. 

Pensez-vous que le fait d'avoir une histoire du fascisme et de l'antisémitisme peut-être moins difficile qu'en France, que l'on ne retrouve pas en Italie le même sentiment de culpabilité parfois présent ailleurs en Europe, a permis d'accueillir plus facilement l'oeuvre et l'homme ? 
Après 1929, il y a eu une crise morale et politique européenne qui a atteint surtout la petite bourgeoisie et certains milieux intellectuels. Une méfiance envers la démocratie et le capitalisme commence. Dans ce cadre, de nouvelles expériences se placent en tant qu'alternatives à la démocratie et en tant que tentative d'arrêt au malfonctionnement du capitalisme, voire ses dégénérations. Il y a donc un état d'âme critique envers ces problématiques communes à tous les pays européens. En ce qui concerne l'Italie, plus que par le mouvement fasciste ou antisémite, Céline a été sans doute apprécié par les mouvements d'extrême droite italienne qui n'ont pas eu comme modèle le fascisme, perçu comme un échec non seulement sur le plan militaire mais aussi politique à cause de l'incapacité de créer un vrai état fasciste. Toutefois, je crois que le non-conformisme intellectuel et littéraire, ainsi qu'un tempérament quelque part « latino » (malgré le fait que Céline détestait tout ce qui se trouvait au Sud de la Bretagne) sont les vrais ingrédients qui ont rendu Céline sympathique aux yeux des lecteurs italiens et que ceux-ci ont permis de faire ensuite une analyse de l'homme et de l'écrivain plus « décontractée » et liberée des tabous qu'en France. En 1966, au sujet des écrivains collaborationnistes français, Paolo Carile affirmait que « lorsqu'on parviendrait à lire les pamphlets céliniens comme les Tragiques de D'Aubigné, on constaterait l'importance littéraire de ces pages, qui de leur propre nature brisent et franchissent toute catégorie politique et morale.» Et il continuait : « Si on considère également la pensée célinienne dans sa totalité et avec détachement, son sentiment irrationnel et tragique de la déchéance sociale, son obsession pessimiste de la mort, son apologie de la lâcheté, son sentiment d’angoisse et de nausée, son horreur physique et métaphysique de la guerre, tout cela ferait de Céline l’exemple humain le moins fasciste que l’on puisse concevoir. Comment fonder une idéologie fasciste sur l’idée que l’homme n'est qu'une pourriture flottante ? » 

Je crois savoir que vous avez l'ambition de proposer une nouvelle traduction de Mort à crédit. Quelles sont les motivations qui ont pu vous pousser à vous lancer dans un travail aussi exigeant ? 
La motivation principale est de me mettre en jeu, de risquer mes compétences, ma sensibilité langagière et le bagage culturel qu'au fur et à mesure je crée et qui me forge, tout en prêtant attention à mes limites. Finalement, je pense avoir mis la barre très haut pour ce travail. Vous savez, souvent le traducteur partage la même condition que Sisyphe : astucieux, sans scrupule parfois, mais finalement condamné au châtiment d'un travail inutile et vain. J'ai donc décidé de ne pas traduire Mort à crédit intégralement. Je m'aperçois que cela est un vrai défi à mes capacités de jeune traductrice ! Surtout que je vis constamment avec l'obsession de la perte d'intensité dans la restitution en italien des phrases, des mots... Mais je pense aussi que ce sentiment est légitime et incontournable pour tout traducteur de Céline et que, comme il le disait lui-même, il faut mettre notre peau sur la table si nous voulons rester vivant. 

De quelles natures sont les difficultés que vous rencontrez à la traduction d'un tel texte ? 
Une difficulté évidente est liée à l'effort lexical demandé par le vocabulaire subverti de Céline. Cependant, à y regarder de près, la difficulté majeure vient à mon avis du fait que les traducteurs italiens ne disposent pas d'un équivalent du français populaire. Comme l'a bien souligné Pietro Benzoni dans son étude comparatiste, le polycentrisme italien, avec sa grande variété de langues régionales et de dialectes n'a pas été soumis à un modèle linguistique centralisateur aussi puissant que celui de Paris. De plus, langage poétique et effets d'oralité se fondent chez Céline. La concision célinienne véhicule une puissance évocatrice extraordinaire. J'ai remarqué aussi que l'imaginaire célinien a souvent tendance à matérialiser ce qui est incorporel ou abstrait. La seule règle valable pour ne pas trahir Céline est qu'un traducteur doit être fidèle à son système linguistique et, plus précisément à ses expérimentations langagières ; il doit rester fidèle à l'idée musical de l'original en recréant un rythme propre à la langue d'arrivée. Il faut jouer avec la phonologie, les allitérations de l'original, le système mono ou bisyllabique du français face aux polysyllabes, par exemple, de l'italien. Ce qui caractérise la syntaxe de l'écriture célinienne est l'émotion et la syncope et le principal problème traductif vient de là. 

Vous êtes aussi l'auteur d'une traduction de Céline ci scrive - Le lettere di Louis-Ferdinand Célinealla stampa collaborazionista francese, 1940-1944 (Edition Settimo Sigillo, 2011). Vous avez donc pu comparer des écritures rédigées à deux époques et aux contenus bien différents. Diriez-vous qu'il y a deux styles chez Céline ? 
Je ne parlerai pas de deux styles chez Céline, mais plutôt d'un style unique qui s'adapte à plusieurs écritures, en fonction de son destinataire (interlocuteur ou lecteur) et des différentes époques de sa vie. On peut remarquer que le style célinien, tel qu'il est communément perçu, évolue énormément à partir de ses premiers romans, mais toutes ses voix intérieures (le confident, le prophète, l'aphoriste, le polémiste, le bouffon, etc.) sont là bien avant le Céline écrivain et ressortent et se modulent selon les circonstances de sa vie. Par contre, le côté haineux, rapide, pressant du style débordant dans un déferlement d'invention langagière commencera avec Mort à crédit et atteindra son paroxysme sous l'Occupation. Les lettres aux rédacteurs en chef de la presse collaborationnistes que j'ai traduit ainsi que les écrits polémiques le montrent bien : un moi omniprésent qui monologue avec (et qui peste contre) le lecteur. En parlant de la sortie des Lettres en Pléiade, un journaliste de Libération a écrit : « Tout est tapissé de rire, de haine, d’élans tendres, de paranoïa. Tout est tristesse, violence, solitude, émotion. Et tout est fait pour la page, lieu amoral de liberté et du salut, blanc où la chute devient battement ». Comme dirait Céline, c'était exactement observé.

Avez-vous de nouveaux projets en cours de réalisation sur Céline ? 
Dans l'esprit de divulgation de documents inédits pour les céliniens italiens, Andrea Lombardi et moi avons pensé à faire paraître la traduction de l'essai de Dominique De Roux, La mort de L.-F.Céline. Nous nous sommes aperçus qu'il fallait combler une lacune dans la bibliographie sur Céline en Italie ; il était nécessaire de donner la parole à un homme qui a beaucoup contribué à faire connaître l'écrivain. Ce petit essai n'est petit que dans la forme... le contenu au contraire s'est révélé dense en renvois intertextuels (culturelles, historiques, etc.) de grande envergure... la langue employée a été également pour moi une source de nouvelles expressions à apprendre au fur et à mesure que j'avançais dans la lecture... j'avais l'impression de lire/écouter la réincarnation de Céline quelque part ! Ma traduction paraîtra au printemps prochain chez les éditions Lantana de Rome.

Propos recueillis par Matthias GADRET 
Le Petit Célinien, 20 janvier 2014.

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Notes 
1 - Dans la critique littéraire, prédominance des données biographiques sur les données critiques.
2 - NdT

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