samedi 16 novembre 2013

Vient de paraître : la correspondance inédite Louis-Ferdinand CÉLINE - Henri MONDOR

Après un tirage en avril de 2 000 exemplaires hors commerce sur Rives Vergé réservés aux membres du Cercle de la Pléiade de la correspondance inédite Céline - Henri Mondor, Gallimard rend disponible en novembre cette correspondance au grand public. C'est la collection Blanche qui accueille cet échange de 41 lettres (datées de 1950 à 1961) entre Céline et Henri Mondor (1885-1962), académicien, médecin, chirurgien de renom (il a publié plusieurs ouvrages consacrés à la chirurgie des viscères) mais qui consacra aussi son temps à la rédaction d'ouvrages sur Mallarmé notamment, montrant ainsi son attachement à la littérature. Céline va le solliciter après-guerre pour faire la présentation de ses deux premiers romans dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque de la Pléiade, pour laquelle Céline se bat farouchement auprès de Gallimard. Henri Mondor finira par rédiger cette préface (reproduite en annexe), sous l'influence des indications de Céline, qui paraîtra après sa mort en 1962. C'est ce travail de persuasion qui constitue l'essentiel de cette correspondance, établie, présentée et annontée par Cécile Leblanc, agrégée de lettres classiques et maître de conférences à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. (M.G.)


Louis-Ferdinand CÉLINE, Lettres à Henri MONDOR, Gallimard, 2013
Disponible sur Amazon.fr. 


1949. Le procès de Céline va s’ouvrir. L’écrivain cherche des soutiens. Henri Mondor se laisse convaincre ; chirurgien, homme de lettres, académicien, il sera le « Grand Savant, couvert de Gloire, repêchant du gibet le minable pustuleux poëtasseux confrère ». Céline ne cessera plus de le solliciter, et il utilisera la notoriété de son «illustre ami» pour bâtir sa propre légende. Les lettres inédites retrouvées par Cécile Leblanc à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet retracent l’histoire de cette construction, qui est aussi celle d'une obsession. Cette obsession, c’est la Pléiade. Céline veut en être. Mais il lui faut, en guise de préfacier, « un parrain illustre et bienveillant ». Mondor, une fois de plus, serait l’homme de la situation. Reste à le persuader, et à l’orienter. Tel est l'intérêt majeur de ces lettres : le romancier y réinvente sa vie et y livre au « cher Maître » les clefs de son art. Quand, en 1960, il reçoit la préface (ici reproduite en annexe), il est au comble de la joie : ce qu’y dit Mondor est l’exact reflet de ce que son « poëtasseux confrère » lui a dicté, lettre après lettre.


Dans la presse :
> Le Littéraire, 27 novembre 2013
> Les soirées de Paris, 17 décembre 2013
> Les 8 plumes, 17 avril 2014

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