mercredi 4 janvier 2012

Much Ado about Nothing par Charles-Louis Roseau

Je pensais sincèrement tenir ce qu’on appelle une exclusivité. Je voyais déjà une rubrique type « le mur du çon » ou « la mare aux canards » dans les colonnes du Petit Célinien. À l’idée que mon informateur puisse me livrer, en main propre, un exemplaire de l’objet qui mit le feu aux poudres, je trépignais d’impatience, et mon imagination, tout aussi délirante, entrevoyait, un an après l’affaire, une relance du scandale… J’avoue que j’ai très vite déchanté.

Mon « indic » m’avait alerté : « Tu verras, c’est simplement une notice biographique. Un texte consensuel. N’attends rien de retentissant ! ». Tout de même, me disais-je, il doit bien y avoir quelque chose puisqu’on en a tant parlé.

J’ai eu l’ours entre les pattes et je dois avouer que mon enthousiasme s’est vite mué en frustration. Le recueil en question n’est qu’une copie épurée du document consultable sur le site des Archives. À l’annonce du mic-mac anticélinien, et au vu des obstacles financiers que constituait la réimpression d’un recueil de cette importance, il a été décidé de s’en tenir à une version accréditée « en ligne », expurgée des références à Céline. N’en déplaise aux nettoyeurs du Ministère, on ne se débarrasse pas du romancier si facilement : son nom hante encore la version officiellement virtuelle. Lâchez les chiens ! La chasse est ouverte !

Passé cette immense déception, je me suis convaincu qu’il fallait coûte que coûte publier quelques lignes. M’efforçant d’apporter un regard nouveau sur la polémique, j’ai voulu me rafraîchir la mémoire en consultant la cascade de réactions soigneusement recueillies par Le Petit Célinien. Là encore, ça a fait pschittt ! J’ai dû reconnaître que tout avait déjà été dit.

Alors, pour qu’on en parle plus, mais aussi pour tous les Saints Thomas et autres passionnés de reliques qui, comme moi, aiment à remonter aux sources, voici quelques copies d’un exemplaire « collector » du recueil officieux des célébrations nationales 2011. A télécharger ici.

En plus de la notice d’Henri Godard déjà publiée par Le Petit Célinien, vous y trouverez les orientations bibliographiques et les références proposées par les membres du Haut comité des Célébrations nationales.

Rien de grandiose ! On vous aura prévenu…

Charles-Louis ROSEAU
Le Petit Célinien, 4 janvier 2012.


2 commentaires:

  1. Effectivement, la bête ne casse pas trois pattes à un Canard!

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  2. Charles-Louis Roseau17 janvier 2012 à 10:57

    En complément de ces quelques lignes, je me permets d’attirer l’attention du lecteur sur une métamorphose liée, sans aucun doute, à l’"Affaire Céline".

    Désormais, on ne parlera plus du "Recueil des célébrations nationales", mais du "Recueil des commémorations nationales".

    Frédéric Mitterrand s’en explique d’ailleurs dans l’Avant-propos de l’édition 2012 :

    « Le lecteur attentif remarquera que de Célébrations nationales, le titre du recueil s’est mué en Commémorations nationales. Certaines personnalités, certains événements comportent une part de lumière, mais aussi une part d’ombre. Loin de l’hagiographie et du culte des grands hommes, ce recueil annuel entend bien affirmer le devoir d’histoire et d’intelligence critique qui accompagne le travail de mémoire ».

    Amusant, non ?


    Pour consulter le texte : http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/recueil-2012/avant-propos/

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