samedi 30 avril 2011

Londres vue par les écrivains froggies - L'Express - 29/04/2011

Extrait d'un article de Tristan Savin (Lire) paru sur le site de L'Express le 29 avril 2011:

[...]
Paul Morand, attaché à l'ambassade de France en 1913, fréquente les beaux quartiers et les théâtres, dîne chez Scott's, hèle le dernier cab de la ville ("sorti tout droit des premiers Dickens") et affectionne Piccadilly Circus, comparé à une grande horloge à six aiguilles. Il déclare : "Londres est ma mascotte." Son livre Londres paraîtra en 1933. On y peut lire : "De South Kensington, c'est une jolie promenade un matin de mars que de descendre à Hyde Park et à Piccadilly, par Brompton Road, plein de chiens singuliers, de marchands de tulipes et de jolies Anglaises en peaux de panthère, qui vont faire leur marché chez Harrods."

Morand a-t-il croisé Louis-Ferdinand Destouches ? Blessé au front en 1914, celui qui ne s'appelait pas encore Céline est affecté au service des visas du consulat français à Londres et se marie dans la capitale britannique - comme Mallarmé - en janvier 1916.

Guignol's band se fera l'écho de ces années londoniennes : "Y a des moments pour le "Strand", d'autres pour "Trafalgar"..." Et bien sûr des moments pour les pubs : "Il jouait comme ça au piano pour gagner sa vie entre "l'Elephant" et le "Castle", les deux extrêmes du Mile-End. [...] On se retrouvait à La Vaillance, le pub des plus gratins du Lane, l'avenue passagère, celui qu'a sept comptoirs massifs avec proues sculptées dans l'ivoire et rambardes en cuivre à torsades." Céline affectionne les promenades : "Comme ça tout en bavardant on est arrivé au "Mall" la grande Avenue devant le Château... Buckingham Palace... la belle allée cavalière... On s'assoit là sur un banc..."

Bien plus tard, dans Le pont de Londres, le Bardamu du Voyage au bout de la nuit est envoyé en Angleterre. Céline a gardé la nostalgie des quartiers jadis hantés, Trafalgar, St Martin, Hyde Park et le port.
[...]

Tristan SAVIN
L'Express, 29/04/2011

2 commentaires:

  1. J'arrive enfin à me plonger dans les écrits après-guerre de Celine pour lesquels j'eprouve, en général, une admiration extrême. Mais en tant que Londonien né je ne peux pas manquer de constater que le ton "vieil habitué des lieux" que Celine adopte dans Guignols Band jure avec la substance de ce qu'il écrit d'une manière qui sert à peine à hausser l'écrivain dans mon estimation. "Il jouait comme ça au piano pour gagner sa vie entre "l'Elephant" et le "Castle", les deux extrêmes du Mile-End"....Mais il y écrit vraiment n'importe quoi!! C'est à peu près l'équivalent à "il jouait quelquefois au Denfert, quelquefois au Rochereau; les deux extrêmes du Marais". "Elephant and Castle", c'est un quartier (un seul quartier, dont le nom dérive du lieu d'encampement de l'Enfant de Castille) de la "rive gauche" de la Tamise. "Mile End", c'est un quartier de la "rive droite", quelques lieux eloigné de celui-ci. Est-ce que Celine veut nous faire accroire qu'il venait à exister dans Mile End deux "pubs" qui portaient respectivement des noms qui rapellaient les deux parties composantes du nom de tout un autre quartier? Ou est-ce qu'il jongle simplement avec des petites bribes de souvenir confus et vague en voulant se faire passer devant ses lecteurs français pour quelqu'un qui "connaissaient Londres dans tous ses coins et ressorts"?

    RépondreSupprimer
  2. J'arrive enfin à me plonger dans les écrits après-guerre de Celine pour lesquels j'eprouve, en général, une admiration extrême. Mais en tant que Londonien né je ne peux pas manquer de constater que le ton "vieil habitué des lieux" que Celine adopte dans Guignols Band jure avec la substance de ce qu'il écrit d'une manière qui sert à peine à hausser l'écrivain dans mon estimation. "Il jouait comme ça au piano pour gagner sa vie entre "l'Elephant" et le "Castle", les deux extrêmes du Mile-End"....Mais il y écrit vraiment n'importe quoi!! C'est à peu près l'équivalent à "il jouait quelquefois au Denfert, quelquefois au Rochereau; les deux extrêmes du Marais". "Elephant and Castle", c'est un quartier (un seul quartier, dont le nom dérive du lieu d'encampement de l'Enfant de Castille) de la "rive gauche" de la Tamise. "Mile End", c'est un quartier de la "rive droite", quelques lieux eloigné de celui-ci. Est-ce que Celine veut nous faire accroire qu'il venait à exister dans Mile End deux "pubs" qui portaient respectivement des noms qui rapellaient les deux parties composantes du nom de tout un autre quartier? Ou est-ce qu'il jongle simplement avec des petites bribes de souvenir confus et vague en voulant se faire passer devant ses lecteurs français pour quelqu'un qui "connaissaient Londres dans tous ses coins et ressorts"?

    RépondreSupprimer