vendredi 13 décembre 2013

Louis-Ferdinand CÉLINE par GEN PAUL

Céline par Gen Paul (ébauche de 1962)
« [...] Moi, j’ai connu Ferdinand, il parlait pas l’argot. [...] Je me souviens quand il a écrit Guignol’s band, il voulait décrire les docks de Londres. Un jour, il descend. Il me poire: "Dis donc, je cherche un mot. Un mot qui n’est ni une odeur animale, ni une odeur humaine." Tu sais, quand tu vas dans les docks, ça renifle, ça a une odeur. Alors, je cherche, on cherche... Il me dit : "Je veux un mot mais qui monte en l’air !" Ça faisait partie de sa musique. Tu dis "café", c’est à ras de terre, poivre, c'est à ras de terre, thé, c'est à ras de terre, muscade, c'est à ras de terre. Alors, on cherche, on cherche... Puis, je me suis souvenu que... dans mes voyages en Espagne, la pâtisserie était aromatisée à la cannelle. Je lui dis: "Cannelle." Ah, il s'exclame: "C’est ça que je voulais ! Cannelle !!!" »
 
« Entretien avec Gen Paul », Propos recueillis par Alphonse Boudard et Michel Polac.
Émission Bibliothèque de poche : D'un Céline l'autre (1969).

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