mercredi 8 février 2012

« Borloo place de Clichy, par Céline » - Patrick Besson - Le Point - 8 février 2012

Chaque jour, Patrick Besson emprunte la plume d'un célèbre écrivain, français ou étranger, mort ou vivant, génial ou nul, pour nous raconter la campagne électorale.

Je l'ai retrouvé au bar... L'inusable ! Il regardait son oeuf dur. Les yeux... Presque jaune ! J'ai zigzagué jusqu'à cézigue... La place tanguait derrière ses cheveux frisés... Le loufiat me connaît, m'a donné mon lait... Froid ! Des fois, je le prends chaud... L'été... Vieille recette d'un médecin... Médecin, moi, surtout... Des pauvres... Les riches n'ont pas besoin de la médecine... Jamais malades ! Ou si peu ! Un chouia ! L'argent soigne ! Et guérit !
- T'as vu, hein, qu'il me fait le Jean-Louis sans quitter son oeuf des yeux, je sais pas ce qu'il a avec les oeufs ! C'est son truc... Dès qu'il y a un oeuf quelque part, Jean-Louis s'agite ! Sa première femme gynéco, pourquoi, hein ! Ouvrons les yeux ! L'oeuf... l'ovaire... Un jour, Jean-Louis s'est même retrouvé dans le 93... le neuf trois... il avait confondu... croyait qu'il allait manger un oeuf à Troyes... Jean-Louis ! Les oreilles ! Ce ne marche pas fort non plus...
- J'ai vu quoi ? que je dis moi, le pas malin... le nullement éveillé...
- Bah Sarko, quoi, tout de même... Il ne va pas s'en sortir... Il est tout seul... Rama le prend plus au téléphone... Rachida sort avec un acteur de gauche... Carla a repris sa guitare... Tout part en couilles ! Même La vérité si je mens 3, c'est raté... Y arrivera pas ce coup-ci le p'tit Hongrois...
Il demande un autre Pernod... est-ce que je veux un autre lait ? Peut-être pas... Attention le lait ! C'est pas de l'alcool mais faut pas abuser... Abuser jamais ! Rien de trop ! Les Grecs ! Avant qu'ils ne soient empapaoutés par les Turcs ! Les Chinois ! Les Juifs !
- Ils ne comptent plus que les morts, le petit Hongrois, qu'il reprend, le Jean-Louis, après une gorgée de Pernod ! Et glou et glou, c'est comme ça qu'on l'appelait... Au régiment ! On a monté des canassons ensemble contre les boches ! Nos frères ! Dégoûtation !
- Quels mots ? Ceux de 14 ?
- Mais non, les morts du gouvernement ! Les Kouchner, Morin, Boutin... Y a plus que ses deux burgraves : Guaino et Guéant... Je les confonds tout le temps... Je sais que Guaino il a pas de lunettes... C'est celui qui a pas de lunettes... Un autre lait ?
- J'ai pas fini le premier...
- Tu bois pas vite ! Remarque, je te comprends ! Le lait, c'est mauvais !

Patrick BESSON
Le Point, 8 février 2012

5 commentaires:

  1. Comme quoi faire du Celine n'est pas évident, meme pour un écrivain.
    Patrick Besson c'est celui qui pense qu'il n'y a pas d'émotion chez Celine, qu'il a juste inventé la stereo.
    Il dit aussi que Céline le fait penser à un type qui chante assis sur un chiotte (tout ça dans l'entretien chez Taddei à france culture).
    A partir de là on comprend l'échec de sa transposition.

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  2. Oui,c'est parfaitement raté,absolument rien ne sonne,trés mauvaise caricature,vaguement argotique avec des transitions poussives.
    A croire qu'il n'a jamais lu Céline de prés.

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  3. Oui, pas terrible du tout...

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  4. philippe Régniez9 février 2012 à 12:49

    Patrick Besson se ridiculise une fois de plus. Pauvreté du vocabulaire, du souffle, des registres, etc. l'homme n'est manifestement jamais entré dand l'univers de Céline. Pitoyable, comment a-t-on pu laisser publier un tel ratage.

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  5. Sans poivre ni sel!...

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