dimanche 12 juin 2011

Les chats, enfants, dames, sont d'un monde à eux...

D'un tournant l'autre, je me paumais !... je vous le dis, avoue... Lili ou Bébert me retrouvaient... les femmes ont l'instinct des dédales, des torts et travers, elles s'y retrouvent... le sens animal !... c'est l'ordre qui les interloque... l'absurde leur va... le biscornu leur est normal... la Mode !... pour les chats : greniers, tohus-bohus, vieilles granges... les demeures en « Contes fantastiques », les attirent, irrésistible... où nous nous avons rien à foutre !... l'Embryogénie leur drôlerie, pirouettes, virevoltes de gamètes... la perversité des atomes... les bêtes, pareil !... tenez Bébert !... il me faisait- « coucou » par les lucarnes... brrt!... brrt!... la niche !... je le voyais plus !... il se foutait de moi ! ... les chats, enfants, dames, sont d'un monde à eux... Lili allait où elle voulait dans tout l'Hohenzollern-Château... d'un dédale de couloirs à l'autre... du beffroi de tout en l'air, des cloches, à la salle d'armes, à fleur du fleuve... un itinéraire que d'instinct !... à la raison, vous travioliez tout!... colimaçons, bois, pierres, échelles!... remontées ! ... demi-tours !... tentures... tapisseries... fausses sorties... tout traquenards !... même un plan vous compreniez rien !... que des assassins tous les coins !... trouvères, chauves-souris, fées vadrouilles... de tout à rencontrer je vous dis, d'une fausse sortie... d'une fausse tenture l'autre !...

Louis-Ferdinand Céline, D'un château l'autre, 1957.

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