mercredi 19 mars 2014

Serge PERRAULT (1920-2014)

Serge Perrault professeur
Nous apprenons le décès de Serge PERRAULT (de son vrai nom Serge LEPLAT) ce jeudi 13 mars 2014. Il entrait dans sa 94ème année.

Né à Paris en 1920, il fût danseur à l'Opéra de Paris de 1943 à 1947. Il effectue à partir de 1948 de nombreuses tournées internationales avec les Ballets de Paris de Roland Petit. Après sa carrière d'artiste, il enseignera son art de 1957 à 1987 et sera professeur de pédagogie à partir de 1996. Il fera paraître en 1992 aux éditions du Lérot Céline de mes souvenirs, où il évoquera son amitié avec Céline depuis sa première rencontre en 1941 jusqu'en 1961 où il retrouve le couple Destouches à Meudon. C'est bien sûr la danse qui rapprochera les deux hommes. Les cours que donnent Blanche d'Alessandri-Valdine à cette époque permettront la rencontre :

« Depuis un moment, il est arrivé pour assister au cours. Il le suit avec beaucoup d'attention et par des petits mouvements de tête, très respectueusement, acquiesce sans les commenter, aux remarques de Madame le Professeur. Je ne sais pas encore qu'il est là pour voir Lucette au travail. Lucette Almanzor ! Je la connais un peu depuis que je fréquente le cours. C'est une belle et authentique danseuse : souple, expressive, musicale. La grâce quoi ! [...] je suis plein d'admiration pour sa formidable résistance. Une autre résistance me paraît tout aussi remarquable, c'est celle de ce Monsieur compatissant qui assiste, depuis plus de deux heures, avec une inlassable attention, à nos souffrances. [...] Je n'ai jamais ressenti si fortement une présence, vu un visage, un regard qui expriment si intensément l'intelligence. On me dit que c'est un écrivain. Son nom : Céline. »  

Il parlera toujours avec grande sensibilité et intelligence du style et de l'écriture de Céline, de ses rapports à la danse et aux danseuses. Il participa encore récemment au film documentaire Le Procès Céline (2011) et une intéressante interview a été publiée en annexe du DVD Paris Céline la même année. MG

----------


« Serge Perrault : je me souviens d'un sourire, d'une âme, d'une modestie, d'un humour, d'une curiosité, d'un savoir, d'une distinction, d'une fidélité, d'une droiture, d'une réflexion, d'une franchise, d'une générosité, d'une sincérité, qui ne plaisaient à certains. »
Eric MAZET

« Il faisait rimer danse avec élégance et, comme Pierre Monnier, donnait à croire que la jeunesse pourrait être éternelle. Merci - aussi - à Céline de nous avoir légué de tels céliniens. »
Jacques LÉGER

6 commentaires:

  1. Serge Perrault : je me souviens d'un sourire, d'une âme, d'une modestie, d'un humour, d'une curiosité, d'un savoir, d'une distinction, d'une fidélité, d'une droiture, d'une réflexion, d'une franchise, d'une générosité, d'une sincérité, qui ne plaisaient à certains.

    RépondreSupprimer
  2. Ah toutes ces qualités ne plaisaient pas aux barons céliniens dont le rêve secret était que tous les témoins directs disparaissent, afin de pouvoir construire leur petit monstre...

    RépondreSupprimer
  3. Il faisat rimer danse avec élégance et, comme Pierre Monnier, donnait à croire que la jeunesse pourrait être éternelle. Merci - aussi - à Céline de nous avoir légué de tels céliniens.
    Jacques Léger

    RépondreSupprimer
  4. Tout d'accord avec Eric Mazet. Il avait un vrai don de chorégraphe, aussi. J'ai dans mes vidéos de véritables petits bijoux qu'il créait avec un art extrême et beaucoup de patience pour une petite fille entre 12 et 15 ans, et qui est devenue une danseuse professionnelle. Et quelle élégance, jusqu'au bout! Toute la famille aimait sa présence parmi nous. Il était léger, lui qui aimait rire des mots de Céline sur les hommes: "ils étaient lourds".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Nelly, j'aimerais beaucoup voir les video de mon Grand pére un de ces jours, ca me ferait plaisir.
      Serge, ou Bouda comme nous, ces petits fils nous l'appelons, est t'es un individuelle splendide, magnifique et unique, plein d'amour et de vie.

      Supprimer
    2. Bonsoir Johann,
      Ma famille et moi avons été voisins de pallier, à Meudon la Forêt, pendant une dizaine d'année avec celle de votre grand-père. De (grosso-modo) 1969 à 1979. Je suis née en 69 et nous avons quitté Meudon en 79. J'étais petite mais je me souviens très très bien de Serge, que j'appelais, dieu sait pourquoi, "mon gros Leplat". Quand mes jeunes parents dormaient tard après des réunions où il refaisaient le monde, j'allais frapper chez "mon gros Leplat" pour qu'il s'occupe de moi. J'étais vraiment toute petite puisque, parait-il, je portais encore des couches la nuit... Et "mon gros Leplat" ouvrait la porte, riait, me prenait dans ses bras et s'occupait de moi toute la matinée. Ensuite, quand j'ai eu 5 ans, il a été mon professeur de danse. Hélas, pendant seulement une ou deux années. Je me souviens très précisément qu'il avait concocté une petite chorégraphie sur "Tombe, tombe la pluie", une petite comptine, exprès pour moi et les autres toutes petites filles qui commençaient la danse. Après, il a été remplacé par un autre prof de danse et j'ai beaucoup moins aimé. Je me souviens aussi très très bien d'Eve( qui doit être votre maman, je pense) et qui était une adolescente assez incroyable, je dois dire! J'ai beaucoup de souvenirs avec elle. Mon frère ainé a, quant à lui, gardé des liens avec Fred, son copain d'enfance. En ce qui concerne "mon gros Leplat", j'en garde un souvenir impérissable. Comme une sorte de père de substition, quand le mien, très jeune et très occupé ailleurs n'assumait pas. Beaucoup de tendresse, de drolerie, de gentillesse et de douceur. Ce n'est que très très très tardivement que j'ai su ses liens avec Céline. De même que nous, ses voisins, tout en sachant qu'il était danseur, nous ne connaissions pas son "niveau". Il ne se vantait jamais de rien. Il était juste humain.

      Supprimer